Hargreaves reste toujours calme

Ne vous attendez pas à ce qu'Owen Hargreaves boude si son nom n'est pas sur la feuille de match samedi. Le milieu anglais fait toujours passer le collectif en premier.


Son attitude rafraichissante devant le turn over est une autre preuve de la maturité, de calme et de flexibilité qu'il a montré tout au long de sa carrière.

Une carrière pendant laquelle il a du surmonter de nombreux obstacles pour évoluer dans deux des plus grands clubs du monde et représenter à deux Coupes du Monde un pays dans lequel il ne vit vraiment que depuis l'année dernière.

Du Canada au Bayern Munich puis à Old Trafford, on peut croire Hargreaves quand il dit qu'il reste tranquille devant les challenges qui l'attendent avec son club et sa sélection.

Son attitude posée devant les choix de l'entraineur est née de l'expérience développée au Bayern où il a du attendre pour se faire une place entre les internationaux allemands Stefan Effenberg, Mehmet Scholl, Torsten Frings et Michael Ballack.

"Quand tu regarde les joueurs que nous avons et les options dont nous disposons, tu sais que tu ne vas pas commencer tous les matchs. Nous pouvons faire jouer plusieurs styles de joueurs et je pense que tout le monde aimerait jouer tous les matchs mais si on le fait, on ne sera pas au mieux physiquement, et c'est une opportunité pour les autres de jouer."

"Tout le monde sait que l'intérêt général prime quand on joue à United. Il y a beaucoup de choses en jeu et il n'est pas juste question d'être mis sur la touche, nous jouons différents styles et cela sera bénéfique à long terme."

"Nous étions six joueurs au milieu au Bayern. Effenberg, Mehmet Scholl, des joueurs fabuleux. Mais quand on veut jouer avec les meilleurs il faut être toujours en forme."

"Etre à ce club avec ce manager et ces fans c'est ce que je voulais. Je me mesure aux plus grands et j'espère être ici pour longtemps."


Hargreaves accepte la compétition pour les places comme une conséquence du fait de jouer au plus haut niveau. Et même s'il a fait des efforts pendant un an pour venir à Manchester United après la Coupe du Monde 2006, il dit qu'il n'est pas assez arrogant pour exiger une place de titulaire.

"Il ne faut pas penser à jouer tous les matchs. Je n'imaginais pas que ça serait le cas à United et ça n'a jamais été le cas par le passé d'ailleurs. Dans les gros matchs on aimerait jouer et se montrer mais quand j'ai signé je savais que ça se passerait comme ça et c'est bien."

"Quand on joue, il faut bien jouer. C'est aussi simple que ça. Et même quand on joue bien on n'est pas sûr de jouer le match suivant. Je respecte mes coéquipiers. Nous nous complémentons tous de plusieurs façons et c'est pourquoi il faut penser à l'intérêt commun et au succès du club à la fin de la saison."


Et ce n'est pas qu'en club qu'Hargreaves doit faire face à la compétition. Non seulement ses blessures ne lui ont permis de débuter que 12 matchs de championnat mais en plus il a vu sa place en sélection prise par Gareth Barry, notamment avec le nouveau sélectionneur Fabio Capello, alors qu'à la fin de la Coupe du Monde 2006 il était devenu le titulaire indiscutable.

Mais après avoir su faire avec les railleries des supporters anglais à son égard sous Sven Goran Eriksson, il a une confiance en lui inébranlable. Et c'est selon lui la même résolution qui l'avait fait quitter à 17 ans sa province natale de l'Alberta au Canada avec le rêve de devenir joueur de foot professionnel en Allemagne.

"Les gens m'ont toujours dit que je ne pourrais pas faire ceci ou cela. J'ai grandi au Canada et on me disait que je n'y arriverais pas en Allemagne. Au début j'étais juste là pour un essai d'un an. Après deux semaines ils l'ont étendu à 3 ans."

"J'ai toujours pensé que je pouvais réussir tout ce que je voulais. Pour le moment ça a toujours été le cas. Je n'accepte pas non comme réponse. Je suis très tétu quand ça concerne le football et jusqu'à maintenant j'ai pu réussir des choses fabuleuses."

"Mais le passé c'est le passé. Il faut apprendre de nos expériences et comprendre des choses sur nous-même et nos capacités. J'ai toujours eu la chance de jouer pour des grandes équipes avec des grands joueurs, les observer et apprendre d'eux et ça a façonné ma personnalité d'une certaine manière."

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