Peu avant le jubilé d’Ole Gunnar Solskjaer contre l’Espanyol ce samedi 2 août, RedView, la newsletter officielle du club, s’est entretenue avec la légende des Reds afin de parler du passé, du présent et du futur…


Vous avez profité d’un long et mouvementé parcours ces 12 dernières années depuis votre début gagnant contre Blackburn. Pourquoi pensez-vous vous être si bien habitué à la vie à Old Trafford ?

Ma personnalité sur le terrain était telle que j’aimais prendre des opportunités de but et que j’étais assez patient pour laisser la chance arriver. Je dirais qu’en tant que joueur, j’étais peu confiant en dehors de la surface, mais une fois dans les 16 mètres, je n’ais jamais été en manque de confiance. J’ai toujours pensé « à la prochaine occasion, je marquerai ». Si je manquais cette occasion, je pensais « OK, la prochaine fois je marquerai ». Quand vous avez cette approche, vous ne laissez pas la pression vous atteindre parce que vous êtes focalisé sur ce que vous avez à faire.

A part le manager, qui a eu la plus grande influence sur votre carrière ?

J’espère pouvoir dire moi-même. C’est le message que je veux envoyer à tout le monde. C’est ce qu’il y a à l’intérieur de vous qui vous conduit. Mon ambition, ma détermination, ma maitrise de soi et ma patience ont fabriqué ma carrière, mais avec beaucoup d’aide tout au long du chemin. A Molde, Age Hareide a été très important. Le coach de l’équipe norvégienne des moins de 21 ans, Nils Johan Semb, m’a pris dans son équipe et j’étais le seul à venir du third tier en Norvège. Cela veut dire beaucoup et ça m’a donné un coup de pouce pour devenir joueur. Ensuite il y a Egil Olsen. Il m’a donné ma chance en équipe première de Norvège, ce qui a amené ma chance de jouer ici car Jimmy Ryan (qui travaille maintenant avec l’Académie de United) était au match pour observer Ronny Johnsen et j’ai marqué deux buts. C’est ce que je dis aux gamins que j’entraine maintenant : ça doit venir de l’intérieur de vous-même, mais vous devez écouter ceux qui ont plus d’expérience que vous. Ca a été une de mes forces. J’ai été humble et j’ai écouté tous les conseils de la part de mes partenaires les plus vieux, des anciens joueurs ou managers, et j’ai tout retenu.

Vous avez travaillé avec l’équipe première la saison dernière - qu’est ce que ça faisait de regarder à Moscou ?

Je n’étais pas à Moscou, j’ai regardé le match depuis chez moi car ma femme était enceinte ! En le regardant, j’étais tellement angoissé, c’est bien pire de regarder à la télé ou depuis les gradins qu’en jouant. Quand vous jouez, vous ne pensez pas à ces choses, vous n’êtes pas nerveux, vous vous focalisez juste sur votre jeu. Je ne ronge pas mes ongles mais je n’en aurais plus eu aucun si je l’avais fait ! Je suis passé par beaucoup d’émotions différentes et j’étais très, très heureux pour tout le monde à la fin.

Quels sont vos espoirs pour votre première saison en tant que coach de la Réserve ?

Je tirerai bénéfice d’être entraineur ici car vous vous développez tout le temps et c’est quelque chose dont j’ai besoin. Tel un coach, vous devez être responsable de quelque chose et être responsable, naturellement, mais je suis ici pour aider ces hommes à être prêts à jouer en équipe première. Je sais juste qu’ils sont aussi ambitieux pour eux-mêmes que je le suis pour eux.

Les gens vous voient toujours sourire, mais serez-vous strict avec les joueurs ?

Absolument. J'ai joué à Championship Manager toute ma vie et j’ai vendu beaucoup de joueurs! [Rires]. Être dur n’est pas un problème. Les joueurs savent ce que j’attends d’eux et aussi longtemps qu’ils le feront, ils n’auront pas de problèmes. Mais dès que quelqu’un laissera tomber… Ce n’est pas moi qui les laisserai à terre, c’est eux-mêmes et j’aurais besoin de le leur faire savoir. Donc ca ne sera pas un problème, croyez-moi.

Les fonds générés par votre jubilé serviront à construire 10 nouvelles écoles en Afrique… Pourquoi avez-vous choisi ce projet ?

Pour moi, ce projet s’inscrit dans l’espoir que l’on se rappelle de moi pour autre chose que le football. Je vais faire des écoles au Mozambique, au Malawi et en Angola. C’est quelque chose pour moi pour rendre tout ce que le football m’a donné. Faire ça voudrait dire que ma carrière a fait une différence dans quelques autres vies.


A noter que le jubilé d'Ole Gunnar Solskjaer, riche en émotions avec les déclarations de Peter Schmeichel, Teddy Sheringham et enfin Solskjaer au milieu du Théâtre des Rêves, s'est terminé sur le score de 1 à 0 pour United, but du jeune Frazier Campbell. Solskjaer, qui avait pris sa retraite la saison dernière, avait marqué le but de la victoire lors de la finale de Champions League contre le Bayern Munich en 1999. Pour cela, et pour tous les services rendus au club, il restera à jamais une légende de Manchester United.

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