Il a fallu tout le génie de Wayne Rooney pour donner la victoire à Manchester United lors de ce quatrième tour de FA Cup. Appelé par Sir Alex Ferguson pour la dernière demi-heure de la rencontre, le jeune international anglais a inscrit les deux buts de la victoire des Reds contre Portsmouth à Old Trafford.


Alors que s'est longtemps posée la question de la physionomie de l'équipe qui serait alignée par Fergie au coup d'envoi, celui-ci choisit au final de ne changer que peu de joueurs par rapport à l'équipe qui avait perdu à l'Emirates Stadium d'Arsenal six jours plus tôt. Tomasz Kuszczak, abonné aux matchs de coupe, remplaçait Edwin van der Sar dans les buts, devant une défense composée des quatre titulaires habituels, à savoir Neville, Ferdinand, Vidic et Evra.

Au milieu de terrain, Cristiano Ronaldo figurait parmi les absents, ne figurant même pas sur la feuille de match. Sir Alex avait décidé de donner une semaine de repos à son jeune joueur, et c'est le Sud-Coréen Park Ji-Sung qui se retrouva donc à la place du Portugais côté droit. Ryan Giggs prenait le couloir gauche, tandis que Paul Scholes et Michael Carrick se positionnaient au centre.

En attaque, place à l'expérience. Pas de Wayne Rooney, pas de Louis Saha (pas même sur le banc d'ailleurs dans le cas du Français), toujours pas d'Alan Smith. Ole Gunnar Solskjaer et Henrik Larsson eurent la préférence de l'entraîneur écossais de Man U pour tenter de faire la décision et ainsi décrocher une place pour le 5e tour, l'équivalent des huitièmes de finale, de la compétition la plus vieille du monde.

Le match débuta sur un faux rythme, aucune équipe ne prenant l'initiative pour aller vers l'avant. Portsmouth, par l'intermédiaire de Niko Kranjcar, tenta de se faire entendre auprès de l'arbitre Mike Riley lorsque le joueur de Pompey s'écroula dans la surface de réparation mancunienne après une sortie de Tomasz Kuszczak dans ses pieds, mais les ralentis montrèrent clairement que le gardien polonais n'avait pas touché le joueur adverse.

Les Reds montaient lentement en puissance au fil des minutes. Des combinaisons entre Ryan Giggs et Henrik Larsson ne permirent pourtant pas aux Red Devils de prendre de l'avance au tableau d'affichage.

United ouvrit le score à la 15e minute, ou du moins c'est ce qu'ils crurent l'espace de quelques secondes. Sur un corner tiré par Ryan Giggs, Nemanja Vidic s'éleva plus haut que tout le monde et catapulta de la tête le ballon derrière la ligne de David James, mais le dégagement en catastrophe de Pedro Mendes ne permit pas aux officiels de voir si le cuir avait bel et bien pénétré dans les buts. Le ralenti confirma cela par la suite, et United se voyait privé d'un avantage qui aurait fait du bien par la suite.

Le match reprit donc son cours, avec peu d'occasions d'un côté comme de l'autre. Pourtant ce furent les Mancuniens qui se procurèrent les meilleures opportunités de cette première mi-temps. D'abord, au prix d'un excellent pressing, Ryan Giggs reprit le ballon à l'arrière-garde de Pompey côté gauche, et accéléra sur son aile. Après avoir repiqué dans la surface, il tenta de trouver Henrik Larsson esseulé au centre mais malheureusement la passe du Gallois fut trop en retrait et l'attaquant suédois ne put reprendre.

Sur le corner qui suivit, le puissant coup de tête de Michael Carrick fut joliment claqué au dessus de la transversale par David James. Résultat : à la pause, les deux équipes étaient à égalité, malgré de belles occasions côté mancunien et un but qui aurait du être validé par Mike Riley dans le premier quart d'heure.

Le match reprit après la pause et pas de changement de rythme, les deux formations ne voulant sans doute pas se lancer à l'abordage de la défense adverse de façon désordonnée. Les "Rooney, Rooney" commencèrent à descendre des tribunes du Théâtre des Rêves...

Le jeune attaquant anglais aurait pu être laissé au repos sans une autre erreur du corps arbitral, qui refusa un nouveau but valable à Manchester United 10 minutes après la reprise. Gary Neville, monté au front, adressa un superbe ballon lobé dans la course d'Henrik Larsson, légèrement excentré dans la surface côté droit. Le Suédois reprit le cuir de volée pour l'expédier dans le petit filet opposé de David James, mais son bonheur fut de courte durée lorsqu'il aperçt l'arbitre de touche qui avait levé son drapeau. Le but était pourtant parfaitement valable, Larsson n'étant pas hors-jeu au départ de la balle. David James se mit en évidence peu après, claquant une reprise puissante de Paul Scholes qui semblait cadrée.

Alors qu'il restait 30 minutes à jouer, Sir Alex accéda à la demande des fans et fit sortir Ole Gunnar Solskjaer pour le remplacer par Wayne Rooney. Et à un petit quart d'heure de la fin, le coaching de l'Ecossais s'avéra payant. Henrik Larsson et Ryan Giggs combinèrent bien côté gauche, le Gallois s'engouffra sur l'aile et donna en retrait au White Pele qui n'eut qu'à pousser le ballon au fond des filets (1-0, 76'). Un but tout ce qu'il y a de collectif.

Mais il ne s'arrêta pas là. Après une longue période de disette, son dernier but avant l'ouverture du score à Arsenal remontant au derby mancunien du 9 décembre, il marqua son troisième but en deux rencontres en trompant une seconde fois David James en moins de 10 minutes. A la réception d'une passe de son capitaine Gary Neville, excentré côté droit à l'entrée de la surface, il loba superbement le gardien international anglais légèrement avancé, la balle allant se loger dans la lucarne opposée (2-0, 83'). Un but qui rappellera à certains les heures de gloires d'Eric Cantona...

Pompey se permit une réaction à 3 minutes de la fin du temps réglementaire, avec un tir de Pedro Mendes à l'entrée de la surface dévié par Nwankwo Kanu qui prit à défaut Tomasz Kuszczak (2-1, 87'). Mais les pensionnaires de Fratton Park ne furent pas en mesure de revenir dans le match, malgré les allusions d'Arsène Wenger au courant de la semaine à une baisse de forme manifeste côté mancunien pendant les vingt dernières minutes de leurs matchs.

La place de Man United au 5e tour est donc bien méritée : avec 2 buts marqués et 2 buts refusés, les Red Devils auraient même pu l'emporter bien plus largement.

Manchester United : Kuszczak; Neville, Ferdinand, Vidic, Evra; Park, Carrick, Scholes, Giggs (Fletcher 86); Larsson, Solskjaer (Rooney 60).

Portsmouth : James; Lauren, Campbell, Primus, Johnson; Hughes (Douala 83), Taylor, O’Neil, Mendes, Kranjcar (Mwaruwari 80); Cole (Kanu 62).

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