Horrible résultat à l'Emirates Stadium, Arsenal bat à plate couture Manchester United et il n'y a rien à y redire.


Un doublé du Français Nasri a suffi pour terrasser United, et le but tardif du jeune Rafael n'aura servi qu'à sauver l'honneur.

La première période fut animée et assez équilibrée en terme d'occasions franches. Dès la première minute, le gardien gunner Almunia saisit dans ses mains une passe en retrait de Mikael Silvestre. Sur le coup franc qui en résulta, Anderson puis Carrick tentèrent des frappes mais ça ne rentra pas.

Après juste 8 minutes, United eut une grosse chance d'ouvrir le score mais, déjà, afficha la couleur de ce qu'allait être ce match en la ratant complètement. Sur une belle action entre Neville, Ronaldo et Park, Rooney tenta une frappe enroulée que Almunia put facilement arrêter, mais en relâchant le ballon sur Dimitar Berbatov qui put marquer dans le but vide, mais il était en position de hors-jeu.

En réponse, Clichy envoya un beau centre que Bendtner, entre Ferdinand et Vidic, put reprendre mais trouva le moyen de mettre au dessus du but de Van der Sar. Puis ce fut Nasri qui distribua un centre dangereux qu'encore une fois la défense ne put dégager. Le match était lancé et United affichait déjà ce qui allaient être ses limites sur ce match : un manque de réalisme en attaque et une inquiétante fébrilité en défense.

A la 18ème minute intervint ce qu'on peut considérer comme le tournant du match. United produisit une magnifique action, mais ne la convertit pas, signe de son malaise et de son incapacité, ce qui donna à Arsenal la confiance et la volonté pour gagner ce match. Anderson récupéra de belle manière le ballon dans les pieds de Fabregas, lança Berbatov à l'entrée de la surface d'une passe inspirée, le Bulgare décala Ronaldo qui débordait sur sa droite, qui avança et au lieu de passer à Park devant le but, passa en retrait pour Rooney, mettant ainsi toute la défense dans le vent. Wayne Rooney, seul au point de pénalty, ayant du temps pour s'appliquer à sa reprise et marquer, reprit trivialement le ballon, l'expédiant largement au dessus. De quoi s'arracher les cheveux. En moins de 20 minutes, United avait gâché deux belles occasions d'ouvrir le score et peut-être de plier le match.

Et, évidemment, Arsenal ouvrit le score immédiatement après, grâce à un cortège d'erreurs défensives. Un coup franc bêtement concédé, tiré par Fabregas, fut "sorti" de la tête par Berbatov, mais sur Nasri qui attendait l'offrande à l'entrée de la surface. Le Marseillais contrôla et tira du gauche, frappe anodine vu le début de trajectoire mais malencontreusement déviée par Gary Neville hors de portée de la meute de joueurs dans la surface et de Van der Sar. Un but qu'on peut considérer comme un csc.

United tenta de réagir mais on sentait déjà que le match était mal embarqué et que la chance serait du côté d'Arsenal. Comme signe de cela, sur un coup franc de Ronaldo, Clichy détourna le ballon qui frôla littéralement le poteau d'Almunia.

Arsenal, galvanisé par l'ouverture du score et ces coups du sort, se rua sur les buts mancuniens à la moindre occasion, et se procura aussi de grosses chances de but. Notamment par Diaby à qui Van der Sar offrit le ballon dans la surface sur un dégagement malencontreux du poing, ou par Walcott à l'entrée de la surface qui rata sa reprise et l'expédia plusieurs mètres au dessus. La réponse de United fut un joli raid en solitaire de Park qui remonta bien le ballon et réussit à placer une bonne frappe qui partait au ras du poteau, mais cette fois-ci, Almunia réalisait un grand arrêt pour empêcher l'égalisation.

Puis, l'arbitre oublia une main de Clichy dans la surface sur un centre de Rooney (la même que Carrick à Stamford Bridge l'an dernier où on siffle pénalty contre nous pour Chelsea) et Anderson, après une belle percée dans la surface, se dégagea du marquage de plusieurs défenseurs et tira sur Almunia de près et dans un angle fermé.

La mi-temps arriva et les supporters de United étaient loin d'être confiants, malgré le nombre confortable d'occasions provoquées, au contraire, le manque de réalisme les accompagnant étant particulièrement inquiétant. On sentait que rien ne pouvait rentrer aujourd'hui, alors que le sérieux et la chance affichés par Arsenal les rendaient dangereux à chaque abord de la surface.

Et on le vit dès le retour des vestiaires où, encore une fois, United offrit un but à Nasri, cadeau de la maison. Fabregas largua tranquillement Neville et, profitant de l'appel de Walcott qu'avait suivi Nemanja Vidic, se faisant littéralement balader sur cette action, lança Nasri dans le trou béant qu'offrait le Serbe. Nasri put tranquillement ajuster Van der Sar et ainsi sonner le glas de la défaite mancunienne.

Pour illustrer de plus belle manière ce manque d'envie, manque de hargne, manque de sérieux, manque de concentration, manque de chance qui allaient conduire United droit à la défaite, Cristiano Ronaldo manqua une minute après le deuxième but de Nasri la plus grosse occasion mancunienne du match. Park lança intelligemment Ronaldo dans le dos de la défense d'une belle louche, le Portugais arriva lancé et absolument seul face à Almunia, mais au lieu de reprendre le ballon en force et de marquer comme il l'aurait fait la saison dernière, il chipota et tenta de placer le ballon au deuxième poteau, mais ce fut à côté.

A ce moment du match, pour les supporters de United, pourtant bien habitués à y croire jusqu'au bout, l'issue du match ne faisait plus de doute tant United n'y était pas. Arsenal se mit à défendre, Arsène Wenger à remplacer ses attaquants par Touré et Song, des défenseurs, et United à continuer de montrer si peu d'envie et d'engagement, comme Berbatov et Rooney sur des têtes offertes au bras d'Almunia, ou comme ce même Berbatov sur un centre de Ronaldo qu'il tarda à utiliser, dégagé promptement par la défense londonienne.

Signe du malaise mancunien, Nemanja Vidic fut heureux de ne pas se voir siffler un pénalty contre lui, ayant retenu Nasri par le maillot alors que le Français filait au but.

United enchaînait les mauvais choix, notamment Ronaldo, lancé dans la surface mais préférant s'excentrer et passer à Almunia plutôt que de tirer, ou préférant centrer pour la tête de Tevez pressé par des défenseurs plutôt que celle de Berbatov libre de marquage. Le seul rayon de soleil de cette deuxième période, et du match, fut la rentrée du Brésilien Rafael à la place du catastrophique et calamiteux Gary Neville (tellement à côté de son match qu'il oublia de rendre son brassard de capitaine en sortant du terrain).

Rafael impressionna par son envie, sa détermination, ses tacles, ses montées, et fut logiquement récompensé par un magnifique but. Qui d'autre que lui aurait pu marquer pour United dans ce match ? Personne.

A la 90ème minute, Mikael Silvestre dégagea un centre de Giggs sur Rafael qui attendait à l'entrée de la surface, l'auriverde ne se posa pas de question : contrôle de la poitrine, frappe enchainée du gauche, petit filet opposé. Quel dommage qu'un tel but ne puisse être dignement célébré et ne serve qu'à sauver l'honneur, United ne pouvant bien sûr rien faire d'autre pendant les 6 minutes de temps additionnel. On était donc obligé d'assister à l'écoeurante célébration de Mikael Silvestre, célébrant irrespectueusement et sans retenue cette victoire comme une victoire en Champions League, en dépit des 9 saisons passées à Manchester United.

Ce match ne peut que diviser et laisser des impressions diverses, d'un côté on ne peut oublier les occasions que les Red Devils se sont procurés et qui auraient pu rapporter les 3 points avec plus de réalisme, mais d'un autre côté le manque d'envie, de sérieux et les erreurs affichées sont incontestables et il est difficile de nier la supériorité dans ces domaines des Gunneurs et le mérite de leur victoire.


Compositions :
Manchester United :
Van der Sar; Neville (Rafael 63), Ferdinand, Vidic, Evra; Ronaldo, Carrick, Anderson (Giggs 72), Park; Berbatov, Rooney (Tevez 77).
Sur le banc : Kuszczak, Nani, O’Shea, J Evans.
Avertis : Evra, Carrick

Arsenal : Almunia (Fabianski 78); Sagna, Gallas, Silvestre, Clichy; Walcott (Song 78), Denilson, Diaby (Toure 86), Fabregas, Nasri; Bendtner.
Sur le banc : Vela, Ramsey, Wilshere, Djourou.
Avertis : Gallas, Sagna, Clichy

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