Old Trafford fut le témoin de quelques performances stupéfiantes durant son siècle d'existence, mais peu on put rivaliser avec les fantastiques 90 minutes de jeu de David Beckham avec l'Angleterre contre la Grèce en 2001...


Le contexte : Alors que les travaux du nouveau Wembley avaient à peine commencé, la campagne de qualification de l'Angleterre pour la Coupe du Monde 2002 dut se jouer sur les grands stades nationaux avant de se terminer à Old Trafford pour un dernier match décisif contre les Grecs. L’équipe de Sven Goran Eriksson avait seulement besoin de faire un meilleur résultat que l’Allemagne contre la Finlande pour terminer premier du groupe et ainsi confirmer sa place au Japon.

L'occasion : Alors que la qualification semblait être une formalité, une atmosphère de fête s'empara d’Old Trafford. "Lors des 15 premières minutes, les fans ont créé une ambiance beaucoup plus intense que tout ce que Wembley avait pu offrir durant ses 35 dernières années", écrivit Collins Patrick du The Mail on Sunday. Cependant, le jeu de l'Angleterre était ridiculement pauvre et l'ambiance fut funèbre lorsque les Grecs prirent l’avantage. Le remplaçant, Teddy Sheringham, remit les deux équipes à égalité sur un coup franc de Beckham, mais moins d'une minute après, l'Angleterre fut de nouveau menée. Cependant, en Beckham, Eriksson avait son chevalier blanc. A chaque fois que l’équipe était menée, il redoubla d’efforts, comme si sa simple volonté et sa quantité de sueur pouvaient compenser les carences collectives de son équipe. Il courait, harcelait les Grecs et menaçait leur but par des coups francs jusqu'à ce que, dans les derniers instants des arrêts de jeu, la dernière chance arriva - dans les 25 mètres, le territoire de Beckham. "J'étais déterminé à tirer ce dernier," se souvient Sheringham. "Mais Becks avait dit non. Alors, j'ai regardé son brassard et j’ai dit: ‘Tu es le chef.’" Beckham était le seul joueur qui méritait les louanges de ce qui allait suivre. Son parfait tir brossé termina sous la barre de Stretford End et lança une ruée de joie. Le vilain de l’Angleterre, quatre ans plus tôt, pouvait enfin savourer les gloires les plus pures et les excuses les plus spectaculaires.

Les conséquences : Au Japon, l'Angleterre joua dans le difficile groupe F qui contenait la Suède, l'Argentine et le Nigéria. L’équipe d’Eriksson remporta un seul des trois matchs, et c’est Beckham qui pu l’obtenir - certainement, une autre forme de rédemption - en marquant le penalty contre l'Argentine pour une victoire 1-0. Le Danemark fut battu au deuxième tour, mais l'Angleterre fut encore une fois éliminée par les futurs vainqueurs - le Brésil - qui gagnèrent le match 2-1 à Shizuoka en dépit du but tardif de Michael Owen, après l’expulsion de Ronaldinho.

Vu dans la presse : "Des inconnus s'embrassèrent, tandis que les pères portèrent leur fils sur leurs épaules pour célébrer et graver dans les esprits des plus jeunes, l’émouvant spectacle de Beckham et de ses équipiers courant partout de plaisir." - Henry Winter, The Daily Telegraph

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