Revue d'effectif du Milan AC

La saison du Milan AC avait commencé par une déclaration audacieuse du propriétaire du club, Silvio Berlusconi, qui avait déclaré que Ronaldinho allait remplacer Kaka et que c'était à lui de diriger l'équipe et de reconquérir son statut de meilleur joueur du monde. Alors qu'il n'en est pas encore là, le Brésilien a su faire oublier deux années de méforme afin de devenir un joueur important du dispositif des Rossoneri.


Une grande partie du mérite revient à l'homme qui a remplacé Carlo Ancelotti à la tête du club, Leonardo. Beaucoup étaient sceptiques lorsque le Milan a opté pour ce choix. L'ancien milieu de terrain du Milan AC avait occupé les postes de recruteur et de directeur exécutif, mais il n'avait aucune expérience en tant qu'entraîneur.

Après un début de saison chaotique - seulement trois victoires au cours de leurs huit premières sorties - ils se sont depuis bien repris, mais n'ont pas gagné lors de leur trois derniers matchs, avec une défaite 2-0 face aux rivaux de l'Internazionale. Milan est désormais troisième de Série A, à 11 points de l'Inter et à deux points sur le deuxième du classement, l'AS Rome, mais compte un match de moins que les deux équipes.

Comme un débutant, Leonardo a essayé de maintenir la continuité de l'équipe qu'Ancellotti avait instauré. Le résultat actuel est plutôt familier aux yeux des supporters, mais qui, en raison du départ de Kaka, n'est plus aussi dépendant d'un seul joueur. Comme son prédécesseur, Leonardo est ouvert à l'évolution des formations mais son option préférée est le 4-3-3 : une formation rendue possible par le fait que Marco Borriello est un véritable numéro 9 et un buteur efficace - ce qu'ils n'avaient pas vu depuis l'époque d'Oliver Bierhoff, il y a de cela une décennie.

Borriello sera le premier à vous dire qu'il n'est pas une superstar. Mais il est néanmoins très important dans l'effectif du Milan. Après une carrière gâchée par une blessure, il a finalement saisi l'opportunité de revenir au top. Borriello est généralement titularisé aux côtés de Ronaldinho et de Pato. Le premier a perdu un peu de rythme et même s'il peut toujours passer les défenseurs en un-contre-un, il lui manque habituellement de la vitesse pour se débarrasser d'eux. Pourtant, il est encore une menace sur coups de pied arrêtés et sa capacité à voir le jeu fait de lui une menace constante - il est le meilleur passeur de la Serie A, et a contribué de sa personne en inscrivant plusieurs buts.

Quant à Pato, il connaît une saison relativement calme après une phénoménale campagne 2008/09 qui a incité plusieurs personnes à le placer parmi les cinq meilleurs attaquants au monde. Cela dit, il n'a que 20 ans et ses changements de rythme, sa technique, sa créativité et son jeu aérien donnent à penser que c'est juste un passage à vide et qu'il pourrait être de retour à son meilleur niveau à tout moment.

La seule certitude au milieu de terrain est le meneur de jeu élégant, Andrea Pirlo. Il est encore le cerveau de l'équipe, même si par rapport à ses dernières saisons, tout ne passe par lui, en grande partie parce que les Milanais ont maintenant la possibilité de jouer directement sur Borriello. Pirlo est souvent rejoint au milieu par des joueurs tels que Massimo Ambrosini, Rino Gattuso, Clarence Seedorf et, bien entendu, David Beckham.

Maintenant que Paolo Maldini a pris sa retraite, Ambrosini - qui est dans sa 11ème saison au Milan AC - est le joueur le plus ancien de l'équipe et est un capitaine au service du club. C'est un équilibre, pour ce milieu de terrain défensif de formation, tout comme Gattuso, qui n'a que récemment retrouvé l'équipe après une longue période d'indisponibilité suite à une grave blessure. Seedorf est le seul homme à avoir remporté la Ligue des Champions dans trois clubs différents. Il fait partie des visages familiers des Rossoneri, puisqu'il est dans sa septième saison à San Siro. Il est à bonne école au Milan et il offre sa créativité et sa technique au service de l'équipe.

Quant à David Beckham, vous savez probablement déjà à quoi vous attendre : rythme de travail, coups-francs magiques et centre du pied droit merveilleux, qui ont le chic pour arriver où il faut quand il faut.

En défense, le Milan a fait un mix entre la jeunesse et l'expérience de Thiago Silva et d'Alessandro Nesta. L'international brésilien Thiago s'est immédiatement fondu dans l'équipe et est l'une des grosses satisfactions de la saison, tandis que Nesta est de retour de blessure et malgré son âge, il n'a pas compromis son jeu. Les deux Milanais qui forment une paire solide à l'arrière, ont dû se faire au turn-over afin de jouer aux côtés des jeunes (Luca Antonini, Ignazio Abate) et des plus anciens (Massimo Oddo, Marek Jankulovski, Gianluca Zambrotta).

Lorsque le gardien Christian Abbiati s'est blessé l'été dernier, beaucoup craignaient le pire, mais Nelson Dida a récupéré la place de titulaire qui était la sienne. Malgré le fait qu'il ne soit pas revenu au niveau qu'il avait il y a cinq ou six ans, quand il faisait partie des meilleurs gardiens du monde, il n'est pas non plus retombé dans ses travers d'il y a deux saisons, lorsque tout le monde l'avait mis sur la touche pour ses prestations irrégulières et ses bourdes à répétitions.

En ce sens, Dida incarne "l'effet Leonardo" qui a la capacité de transfigurer les joueurs réputés épuisés (Ronaldinho), finis pour blessure (Nesta) ou tout simplement pas assez bons (Dida, Borriello). Tout comme il a pu le faire sur des joueurs bon marché, tel que Thiago Silva (qui a été recruté en janvier 2009 et Beckham qui est de nouveau prêté par le club de Los Angeles) et qui ont trouvé de suite leur place dans l'équipe.

Il faut se le dire, Milan est loin d'être imprenable. Pato de côté, il y a peu de rythme au milieu de terrain ou en attaque, il n'y a pas beaucoup de profondeur en défense et, ainsi, vous vous demandez toujours si Dida va avoir une de ses soirées avec ou sans. Pourtant, au moment même où les Rossoneri sont moins efficaces en attaque, leur football créatif est une évolution bienvenue, et il y a une certaine insouciance dans cela. Le plaisir entoure cette équipe. Les jours de gloire sont peut-être lointains, mais les Milanais pensent qu'ils ont la qualité pour faire tomber un grand d'Europe.

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