Après presque une décennie et demie à United, Ole Gunnar Solskjaer est maintenant sur le point de partir rejoindre son premier club, le FK Molde, en tant que manager de l’équipe première. ManUtd.com a rencontré Ole pour une discussion en profondeur …



Que ressentez-vous à l’idée de partir ?

Je commence à prendre conscience que je vais vraiment partir. Ce fut un peu étrange. Chaque fois que je fais quelque chose, je me rends compte que ce sera la dernière fois. J’en prends conscience maintenant que la famille s’en va. Ma femme et moi rentrons chez nous, mais les enfants doivent quitter leur maison. Ils ont vécu toute leur vie ici. Mais nous sommes tous impatients. Si nous ne l’étions pas, alors nous ne l’aurions pas fait. Pour moi, sur le plan professionnel, c’est un grand pas pour obtenir plus de responsabilités et faire mes propres erreurs, et en tant que famille nous devons le faire maintenant pour voir si nous sommes toujours norvégiens ou si nous sommes totalement anglicisés !

Est-ce que vous allez avoir du temps pour vous reposer avant de commencer à Molde ?

Nous partons d’abord deux semaines dans un pays chaud avant que je ne commence. Je serai de retour en Norvège le 3 janvier et le 10 janvier, je commence à travailler. J’ai une semaine de préparation – que je passerai probablement à déballer les cartons. Quand vous arrivez avec une valise et que vous partez avec une maison de cinq chambres, c’est incroyable le nombre de choses que vous avez accumulées et que vous auriez souhaité avoir jetées !

Est ce que cela fut étrange de faire vos adieux après une si longue période ?

(Silences) J’aurais dû faire une Cantona ! Je n’aime vraiment pas les au-revoir. Cela rend les choses encore plus tristes.

Mais comprenez-vous l’importance de vos adieux aux fans lundi soir ; qu’ils aient eu une chance de dire au-revoir ?

Oui, je le comprends et c'était spécial pour moi aussi. Vous ne vous rendez pas vraiment compte à quel point vous appréciez les gens. Je suis heureux que le club ait organisé quelque chose pour moi – ils ont vraiment été géniaux. Ils se sont vraiment bien occupés de moi depuis le premier jour et ils m’ont mis à l’honneur, pour la troisième fois déjà maintenant. Je pense que cette fois, c’est pour être sûr que je m’en aille – la troisième fois est la bonne ! ‘Bon Ole, cette fois vous vous en allez vraiment !

Se passe t-il un jour sans que vous ne soyez arrêtés par un supporter de United ?

Je suis sûr qu'il y a des jours où je suis rentré directement à la maison après l’entraînement et où je suis resté chez moi. Mais vous rencontrez effectivement des gens tout le temps. Il y a dû y avoir quelques millions de personnes au Nou Camp parce que j’en ai rencontré tellement qui me disent y être allé. C’est génial. Je sais que j’ai fait partie de leur vie quand ils me disent ‘la meilleure soirée de ma vie c’était grâce à vous.’ Il y a eu également une personne qui m’a confié avoir divorcé par ma faute - ’Je ne suis pas rentré à la maison après Barcelone’ et tout ça. Il y a eu beaucoup d’histoires sur cette soirée.

En terme de popularité, vous êtes au même niveau que les grandes idoles absolues comme Cantona et Keane – c’est important pour vous ?

Je ne me mesure pas à eux, mais je suis vraiment fier que les supporters aient aimé ce que j'ai fait. Je le prends comme un compliment, bien sûr. Si vous dites Keane, Cantona … Ce fut un privilège de jouer avec les meilleurs joueurs. Beckham, Scholes, Giggsy, Keane, Cantona, Gary Neville... J’ai joué avec les meilleurs joueurs de l’histoire du club, donc je suis très fier.

Est-ce que quelque chose vous manquera à Manchester ?

Absolument. J'ai réalisé quand j’ai emmené les enfants à l’école, ou quand je suis allé à Wilmslow ou Manchester, que cela ne ferait plus partie de ma vie désormais. Mais je garde ma maison ici. Elle vient juste d’être terminée cela a pris trois ans ! La loi de l'emmerdement maximum, n'est-ce pas ? Mais vous ne savez jamais ce qui arrivera. Je suis ambitieux, donc si je réussis dans la Premier League norvégienne, un club ici voudra peut être de moi. Un jour, j’aurais envie de revenir.

Allez-vous emmener avec vous certains aspects de la vie anglaise ?

Nous en emmènerons beaucoup avec nous. Ce sont les petits plaisirs comme les tartelettes de Noël. C’est ce qui nous manquait de Norvège – les petits détails. C’est ce qui nous manquera de Manchester. Nos amis aussi vont nous manquer. Nous nous sommes vraiment fait des amis en dehors du football aussi et ils vont nous manquer. Vous vous rendez compte que vous les quittez pour de bon en tant que voisins ou amis de tous les jours, mais nous les reverrons. Je dois dire que les Anglais sont des gens tellement polis et ouverts. Si amicaux et pleins de bonnes manières et nous allons ramener ça avec nous en Norvège.



Qu'est ce qui vous manquera de Carrington ?

Tout. Y venir chaque jour, j’ai toujours aimé ça. Quand vous entrez dans Carrington vous savez que ce sera une bonne journée. Le personnel est fantastique, vous parlez football toute la journée et je vais essayer de créer cet environnement à Molde. L’environnement dans ce terrain d’entraînement est fantastique. Il y a une culture de performance. Nous nous efforçons de rendre les joueurs meilleurs et ça va beaucoup me manquer. Et les gens aussi bien sûr. Certaines personnes en particulier vont me manquer, mais les joueurs avec qui j’ai joué sont toujours ici; les plaisanteries avec eux vont me manquer. Le personnel a été fantastique, de Kath à la réception, à tout le monde aux médias. Le manager, la secrétaire, le personnel d’entretien et le staff avec qui j’ai travaillé tous les jours pour essayer d’améliorer les joueurs et j’ai eu une relation fantastique avec Warren (Joyce) ces deux dernières années et demie. Ce sera étrange, mais nous resterons en contact et nous nous parlerons probablement trois ou quatre fois par semaine.

Vous êtes devenus un sacré duo tous les deux, n’est ce pas ?

Il a été absolument génial et je suis si heureux qu’il ait voulu travailler avec moi. Aucun cours ne vous apprendra ce que Warren m’a enseigné. Nous ne nous connaissions pas et je me souviens de notre premier appel téléphonique pour parler des solutions pour être sûrs que les garçons deviennent des professionnels. Il m’a ouvert les yeux sur tellement de choses. Il a un coup d’oeil incroyable pour un joueur, c’est un super coach et il a de grandes connaissances tactiques, et ce n’est pas assez pour en faire l’éloge. Le club possède un entraîneur fantastique qui peut éduquer les joueurs – il m’a même appris à faire du surf! Nous avions passé une super journée à Devon durant la pré-saison pour le match de Yeovil. Il m’a fait tenir trois ou quatre fois sur la planche et j’ai réussi à prendre quelques vagues. Je ne le ferai probablement plus jamais mais je sais comment faire maintenant. Si vous voulez je peux rester assis la toute la journée et vous parler de nos histoires à Warren et moi. Nous avons même passé la St-Valentin à Lisbonne ensemble tous les deux! (Il éclate de rire).

Ca, ça ira probablement sur l’enregistrement...

Nous sommes allés la bas pour voir Carlos (Queiroz). Il nous a invités. Donc, nous avons dit ou bien sûr, nous sommes arrivés la bas et nous avons réalisé que c’était la St-Valentin. Nous sommes allés à l’hôtel et ils nous avaient réservé une seule chambre, mais nous nous sommes arrangés. Nous n’avons pas passé la nuit de la St-Valentin ensemble. Assurez-vous que ce soit bien sur l’enregistrement!

Quels souvenirs garderez-vous du coaching de l’équipe réserve ?

C’était très agréable. J’ai aimé cela parce que ce sont des jeunes talents avec de grandes capacités. Je n’ai jamais eu de problèmes, vraiment. Vous voyez quand c’est un mauvais jour pour eux et c’est votre boulot de les remettre d’aplomb. En réalité, vous ne savez jamais combien de joueurs vous allez avoir à disposition pour la réserve. Vous pouvez en avoir 8, ou 20. Ce sont les lois de la variation, vous devez vous adapter rapidement. J’ai beaucoup appris et j’ai pris beaucoup de plaisir.

Comment évaluez-vous ce groupe de jeunes qui arrive ?

Ils sont très bons, je pense qu’ils ont une chance. Deux ou trois d’entre eux rejoindront, je l’espère, l’équipe première d’ici un an ou deux, peut être même avant. Il y a quelques jeunes talents très intéressants et je pense que nous savons tous de qui il s’agit. Il est difficile de miser sur la réussite des joueurs parce que vous ne savez pas comment ils vont réagir face au succès ou aux échecs. Ils ont le talent, sans aucun doute. Maintenant c’est à eux de saisir leur chance pour devenir de bons professionnels.

Qu’avez-vous appris sur United durant le temps que vous avez passé ici ?

Ca a tellement changé. Le club se développe constamment et essaye de rester en avance sur les évènements. Le manager a su renouveler les choses et rester en avance sur son temps. La taille du club aujourd’hui par rapport au moment où je suis arrivé n’a plus rien à voir, mais ils ont toujours su gérer le développement et garder cette culture de la gagne, de la performance. Nous avons battu Arsenal lundi, mais mardi personne n’a parlé de ce match. C’est incroyable. Moi quand je suis arrivé, quand je marquais un but je lisais les journaux pour voir les réactions. Rien de tout ça. C’est directement sur le prochain match et c’est ce que nous faisons à United. C’est simplement la base du comportement et c’est une empreinte que je vais emporter avec moi à Molde.


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