Dans la deuxième partie de son interview d’adieu, Ole Gunnar Solskjaer nous parle de ses plans pour l’avenir à Molde...


Quand avez-vous été approché pour la première fois par Molde et comment en êtes-vous venus à accepter ce travail ?

Je leur ai parlé durant l’année. Ils ont eu du mal cette saison, donc quand ils ont viré le manager cet été je ne voulais pas le faire et ils ont du prendre un intérimaire. Je les ai rencontrés en octobre et je n’ai pas dit oui, j’ai dit non mais j’ai eu le sentiment que c’était la chose à faire pour moi et ma famille. Après cette rencontre, je suis rentré à la maison et j’en ai discuté avec la famille et il s’est avéré que c’était une possibilité plus réaliste que ce que nous pensions. C’est vraiment important pour moi et Silje que nous donnions à nos enfants la chance de grandir comme des Norvégiens aussi. J’ai parlé à des tas de clubs – le manager dit que l’on doit toujours se présenter aux entretiens parce qu’on ne sait jamais; quelque chose pourrait en ressortir. Il a des amis qui ont eu des centaines d’entretiens d’embauche, mais qui font toujours le même travail. J’ai parlé à quelques clubs et c’était la meilleure chose à faire, de rentrer à la maison.

Est ce que cela a été compliqué d’en parler avec Sir Alex ?

Ca n’a pas été si difficile parce que quand je lui ai parlé et que je lui ai dit que le pays nous manquait et que c’était le bon moment – parce que nous avons déjà passé 14 ans et demi ici maintenant – il a pensé que cette première étape de management en Norvège, serait quelque chose de bien.

Comment s’est passé le jour où vous avez signé à Molde, cela a du être agité ?

Je l’attendais avec impatience d’une certaine façon, de rentrer à la maison et d’en finir avec tout ça. Je n’aime pas vraiment rester assis et parler à la presse pendant deux heures et demies, mais ça s’est bien passé. C’était important pour moi, Richard (Hartis) et Mark (Dempsey) de venir parler à la presse norvégienne, et pour moi de les présenter parce que je suis ravi de les avoir avec moi. Dempsey est en Norvège depuis deux ans déjà. Il était coach d’une équipe de moins de 16 ans, c’est un coach fantastique et je sais que les joueurs norvégiens vont aimer son approche de l’entraînement. J’ai travaillé avec Richard pendant trois ans en tant que coach et je lui ai simplement demandé si il était intéressé parce que nous avons une bonne relation sur le plan professionnel. Je pense que ses méthodes sont très bonnes et qu’il apportera quelque chose aux gardiens et à la relation entre les défenseurs et le gardien. J’ai demandé au Gaffer si c’était ok pour lui de venir et il a accepté.

Après la conférence de presse, vous êtes allés rencontrer des fans de Molde au pub …

Nous sommes allés voir quelques supporters pour prendre la température. C’est important, l’enthousiasme des fans et la journée entière a été bonne parce qu’on a vu qu’on avait suscité un peu d'espoir là-bas et c’est important de construire la dessus.

Molde est son propre club avec sa propre histoire, mais allez-vous essayer d’appliquer la philosophie de United là-bas ?

Certainement. Pour moi c’est la façon dont un club devrait être construit et dirigé au quotidien. C’est comme ça que je gèrerai mon club. C’est le modèle du club parfait. C’est pourquoi j’ai amené Mark Dempsey et Richard Hartis avec moi : nous sommes tous les trois très liés à United. United a signé trois joueurs de Molde – Mame (Diouf), moi et Magnus (Eikrem) – et c’est un beau compliment pour notre club, mais je pense que je peux l’amener encore plus loin. Avec un peu de chance on jouera la Champions League ensemble. On ne sait jamais!

Vous pourriez avoir à affronter Sir Alex – quelle influence a t-il eu sur vous ?

Le Gaffer a été absolument incroyable. J’ai passé 14 ans et demi ici et il m’a fait tel que je suis aujourd’hui. Vous apprenez de lui. Je suis arrivé, j’étais simplement un jeune Norvégien et rien qu’en le regardant vous apprenez à être professionnel et comment vous comporter.

Il approche du quart de siècle à United – comment fait-il pour continuer ?

Il aime ce qu’il fait, c’est ça le truc. Il aime venir travailler ici. Il est bien entouré par son staff, un staff jeune et il est aussi enthousiaste que jamais, il a plus d’énergie que jamais et bien sûr, il doit gagner. Il a besoin de gagner des matchs. Il a besoin d’avoir des matchs comme celui de lundi et revenir avec la satisfaction d’avoir battu Arsenal. C’est en lui. Vous pouvez voir une autre équipe se développer ici et je suis certain qu’il voit une grande équipe se développer.

Votre objectif immédiat est-il d’imiter Sir Alex avec Molde et de transformer le club en une force dominante en Norvège ?

Quand vous débutez un travail vous espérez partir un jour – deux ans, cinq ans, une décennie ou jusqu’au bout – en laissant un héritage; en sachant que vous avez commencé quelque chose et que vous avez créé une nouvelle histoire. Molde fêtera son 100ème anniversaire l’année prochaine. Ils ont gagné la Coupe deux fois et n’ont jamais gagné le championnat. Bien sûr mon but est de gagner le championnat dans les années à venir, mais c’est un long processus, donc là je commence tout en bas : la structure du club, faire venir des enfants parce que c’est important que les enfants sachent qu’ils auront une chance. Si vous voulez construire un club, vous devez regarder qui a réussi et le manager est celui qui a le mieux réussi. C’est impossible de dire où je serai manager d’ici 10 ou 15 ans. Si vous réussissez, quelque chose vous arrivera. J’ai dit exactement la même chose que tous ceux qui ont joué ici et qui veulent devenir manager; si tu fais les choses bien et qu’on te donne la chance de coacher United, c’est évident que tu la saisiras.

Rosenborg a gagné 17 des 21 derniers titres de Champion de Norvège; est ce que c’est le club que vous aspirez à rejoindre ou à dépasser ?

Ils sont le point de référence. Ils ont une vraie culture du succès. Ils pensent long terme, la culture du club est incroyable. Ils ont des joueurs professionnels qui savent qu’ils doivent sacrifier certaines choses pour le football, et bien sûr ils ont la sécurité financière que leur procure l’argent engrangé grâce à la Champions League. Mon but est de me rapprocher d’eux petit à petit et leur passer devant ensuite.




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