Deuxième match à l'extérieur, deuxième victoire, un 100% en déplacements et une prestation XXL qui démontrent bien toutes les différences que nous pouvons connaître en ce début de saison par rapport à l'an dernier. Un large succès qui nous repositionne en tête du championnat, tête que nous avions abandonné l'espace de quelques minutes au profit de City (victorieux 3-0 contre Wigan). Car, c'est un classique depuis début août, impossible de parler d'un Manchester sans parler de l'autre, c'est un véritable choc des titans que nous livrons contre nos rivaux, à distance, en attendant le 23 octobre...


Pourtant, l'année passée, ce genre d'après-midi sur des pelouses aussi compliquées que celle de Bolton n'était pas autant détendue, loin de là, puisque si l'on se replonge un peu dans notre mémoire, on se souvient de ce match nul arraché dans les derniers instants grâce à un coup de tête de Michael Owen (2-2). Mais, à nouvelle époque nouveau scénario. Et c'est finalement de manière rapide et concise que nous avons assuré nos trois points, avec le même allant et la même détermination qu'il y a deux semaines.

PREMIERE PERIODE :

Les premières minutes étaient d'ailleurs déjà annonciatrices de notre capacité à emballer le match, il n'y avait pas de round d'observation, et c'était d'entrée de jeu que nos combinaisons mettaient en difficulté la défense des Wanderers. Une défense aux aboies qui subissaient les fameuses transmissions de nos deux lignes offensives, qui se montrent toujours aussi étonnantes à chaque journée. Et s'il y a bien un élément clé à cette réussite collective, c'est Anderson. On pourrait citer Rooney, c'est vrai, mais le travail réalisé par le Brésilien dans l'axe du milieu est tout simplement éblouissant. Beaucoup plus juste qu'auparavant dans ses passes, et aussi beaucoup plus intelligent dans ses déplacements. Il vient chercher le cuir très bas, est capable de trouver la bonne faille à travers le premier rideau adverse pour relancer proprement, et en plus de cela, il se retrouve aisément dans le dernier tiers, pour servir de relais et apporter une percussion nécessaire. La manière qu'il a de se trouver si aisément avec les ailiers et Wayne reflète toute l'importance qu'il gagne au fil du temps dans notre effectif. Si certains pouvaient encore douter de sa capacité à enchaîner ce genre de prestations, il est en train de démontrer, que même sur ce point là, il est au top.

Celui qui se montra pourtant le premier en évidence, c'est Chicharito, première titularisation de la saison pour lui, et un duo retrouvé avec Rooney, dont la complicité de la saison dernière laisse envisager du tout bon pour la suite. Et c'est donc sans attendre qu'il ouvrit son compteur buts, reprenant un centre de Nani grâce à un somptueux appel/contre appel qui mit dans le vent Gary Cahill. Un petit intérieur du droit coupé au premier poteau, juste devant Jaaskelainen, qui se logeait dans les filets, pour ce qui est désormais une spécialité mexicaine. La science du placement est tellement naturelle chez lui, qu'on ne s'étonne plus de le voir se retrouver systématiquement avec un ballon dans les pieds, seul à quelques centimètres du gardien adverse, c'est sa marque de fabrique, notre marque de fabrique.

1-0 donc, dès la cinquième minute de jeu, et si ce but aurait pu nous pousser à nous contenter de gérer le match, ce ne fut pas le cas, nos joueurs se décidant à aller encore et toujours de l'avant. Mais, comme contre Arsenal, une bonne nouvelle n'arriva pas sans une mauvaise, puisque Cleverley se blessait sur un tacle de Kevin Davies, et était donc obligé de céder sa place à Michael Carrick. Deux blessures en deux matches pour nos jeunes anglais, et c'est la liste des joueurs présents à l'infirmerie qui ne cesse de s'allonger, ceci est loin d'être de bonne augure en vue d'un mois de septembre qui s'annonce surchargé.

Défensivement, nous avions peu de travail à faire, même si l'on percevait quelques errances par moments, notamment dues à l'impact que mettaient volontairement les attaquants adverses, solides dans les airs et vicieux dans le contact physique. Le retour de Ferdinand faisait du bien, lui qui rattrapait les quelques faiblesses d'Evans et les erreurs de placement d'un Jones qui devait s'habituer à sa position de back droit. De Gea rassurait, lui aussi, parvenant à repousser une frappe de Klasnic au quart d'heure de jeu grâce à un joli plongeon, et se montrant très appliqué dans ses relances, au pied comme à la main. Et s'il n'était pas assez vigilant pour être à la parade, Rooney et Ferdinand s'en chargeaient, sauvant sur la ligne une reprise de l'ex-Mancunien Chris Eagles.

Cet engagement excessif des joueurs de Bolton força Andre Marriner à sortir deux cartons jaunes, à l'encontre des deux Davies, Mark et Kevin. Cela dit, peu importe toute l'envie et la puissance qui se dégageaient de nos adversaires, nous étions plusieurs tons au-dessus, et nous accentuons notre avance à deux reprises. D'abord à la vingtième minute, lorsque Rooney, dans une position très "Chicharitienne" reprenait en première intention un centre de Jones, et ensuite lorsque le latéral anglais, encore lui, faisait une percée conquérante dans la défense des Trotters, voyant sa frappe repoussée, mais pas bien loin, puisque le ballon revenait dans les pieds de Rooney, qui profitait là d'un brin de réussite pour inscrire son doublé.

Après ce passage d'archi-domination des Mancuniens, qui se soldait pas un nouveau but de Chicharito (mais hors-jeu), le match baissa en intensité. C'est une habitude cette saison, nos fins de mi-temps sont des périodes que nous n'arrivons pas à gérer avec le même rythme et la même fraîcheur que les autres moments du match. Et c'est alors qu'on pouvait voir toute la différence entre un joueur aussi impliqué et créatif que Tom Cleverley, et un joueur frileux comme Carrick. Sa rentrée avait clairement retiré une dose de perfection à notre milieu, il n'avait pas la même confiance que son jeune compatriote, ni la même envie, et c'était toujours des passes en retrait et des ralentissements qui se dessinaient lors de la plupart de ses prises de balles. Sans vouloir le descendre gratuitement, nous sommes forcé de constater que son rôle au sein de notre équipe devient de plus en plus incertain, c'est un milieu qui n'a pas les possibilités pour effectuer un travail qu'on demande dans un entre-jeu composé de deux axiaux.

Autre joueur en-dessous, Ashley Young, qui était loin d'avoir le même impact et la même présence que lors des trois premières rencontres. Nous avons un peu l'impression que lui et Nani alternent les bonnes prestations l'un après l'autre, sans jamais être au top en même temps. Car si Young était timide et peu en vue, Nani lui montrait toute sa capacité à se servir de ses qualités individuelles au profit du collectif. Des débordements en nombres, des passes intelligentes, il provoquait à lui tout seul un déséquilibre chez l'adversaire et il exploitait de la meilleure des manières les divers appels des attaquants. Nous en restions malgré tout à ce score de 3 à 0 à la pause, déjà très satisfaisant.

DEUXIEME PERIODE :

La deuxième période redémarrait toujours sur des bases tranquilles, avec un jeu que nous maîtrisions de A à Z. La faculté que nous avions à administrer notre tempo à la rencontre, pour étouffer nos adversaires sur certaines périodes et temporiser sur d'autres, était admirable. C'était comme une toile d'araignée que nous dressions à l'encontre de nos victimes d'un soir, dont nous seuls en décidions l'issue. Cette issue n'était autre qu'une victoire de notre part, et avec la manière de surcroit. Owen Coyle sur son banc l'avait bien compris, tout comme ses joueurs, et nos attaquants sentaient bien qu'il y avait la place pour booster encore un peu plus leurs statistiques. C'est ainsi que Rooney et Hernandez n'arrêtaient pas de se chercher mutuellement, pour se faire plaisir l'un l'autre, ils se trouvaient avec facilité et leurs sourires en disaient long sur le plaisir qu'ils ont à évoluer ensemble. C'est sans surprises qu'après le doublé de l'Anglais c'est celui du Mexicain qui vit le jour, lui qui avait pourtant raté une énorme occasion, quelques secondes plus tôt, buttant seul devant les cages. Mais il se rattrapait donc grâce à son positionnement toujours aussi impeccable et son opportunisme criant. A la manière de Rooney sur le troisième but, il profitait d'une frappe repoussée de Carrick pour tromper la vigilance de Jaaskelainen et inscrire son deuxième but de la soirée.

4-0, le fait de tuer un match aussi rapidement a du bon, et pas qu'un peu, puisque Ferguson, comme contre Tottenham ou Arsenal, se décidait à reposer certains joueurs et à faire rentrer les néo jokers que sont Giggs et Park. Enfin, c'est ce qui était prévu dans les plans, malheureusement, une énième blessure en cours de match vint perturber ce schéma là, Evans étant contraint de laisser sa place à Chris Smalling. Tandis qu'il venait se positionner dans l'axe central, montrant à nouveau sa polyvalence et celle de toute la défense d'ailleurs, Young permettait au Gallois de rentrer encore un peu plus dans la légende avec sa 879ème apparition sous le maillot Mancunien.

Mais celui qui continuait encore à faire le show, inépuisable, c'était Anderson, j'insiste fortement sur sa prestation d'aujourd'hui, mais son travail au milieu devrait être plus reconnu à mon sens, l'importance qu'il possède dans l'équilibre de nos offensives et dans notre pressing est primordial. Et en plus de cela, il se montre de plus en plus juste devant les buts, en témoignent non seulement ses quelques réalisations des derniers mois, tout comme son coup-franc juste avant le but de Chicharito, botté à la perfection, qui prenait la direction de la lucarne et obligeait le gardien Finlandais à une parade de grande classe. Coup-franc qui n'était pas sans rappeler celui qu'il avait inscrit contre le Boca, il y a deux ans de cela. Une chose qui est cependant à saluer chez nos Adversaires, pris avec un grand A, que ce soient supporters ou joueurs, ils n'ont pas arrêter d'essayer d'obtenir un petit quelque chose, poussés par des chants qui continuaient de résonner à travers le stade, même à 0-4. Et c'est Reo-Coker qui faillit apporter cette maigre consolation, mais quand ce n'était pas le talent individuel de nos joueurs qui les dégoutait, c'était la réussite, puisque sa frappe ne trouvait que la barre transversale.

Et c'est finalement de manière sobre et efficace, ni vu ni connu, que Rooney marqua son deuxième hat trick en deux rencontres, et son huitième but en deux semaines, si l'on prend en compte ses matchs avec la sélection nationale. Ce troisième but, il l'inscrivait sur une frappe en première intention, où sa cheville tournait à la perfection pour propulser le cuir comme un boulet de canon dans le petit filet d'un keeper impuissant. A la base de cette action, Ryan Giggs faisait parler toute sa classe et démontrait, même s'il n'a plus besoin de le faire, que son âge n'est pas un frein à son talent. La technique qui émane de chacune de ses prises de balles est palpable par tous, et sa capacité à apporter ces petites touches précieuses, qui éliminent les adversaires dans les espaces étroits ou qui lancent en profondeur ses partenaires, sont des bijoux à apprécier à leur juste valeur. C'est à nouveau Nani qui bénéficiait de ce coup de patte du numéro 11, contrôlant la balle et adressant une énième passe décisive. Nul doute que ces trois là, Giggs, Nani et Rooney, démontrent à eux seuls toute la palette d'une attaque collective. D'un côté la finesse et la vision, de l'autre la justesse technique et l'altruisme (oui, je parle bien de Nani, n'en déplaise à certains), et enfin la vitesse d'exécution et l'efficacité. La cohérence de nos combinaisons ne laissaient aucune chance aux joueurs de Bolton de sortir la tête de l'eau, et ce que l'on retrouvait rarement la saison dernière semble être devenu notre pain quotidien cette année. Nous aurions d'ailleurs pu corser un peu plus l'addition, mais c'est finalement sur ce score de cinq buts d'écarts que l'arbitre siffla la fin de la rencontre.

Bilan :

12 points sur 12 possibles, et un début de saison tonitruant, durant lequel nous avons trouvé la place d'inscrire 18 buts et ce malgré de nombreux blessés. Nous n'avions pas connu de si beau départ de la part des Red Devils en Premier League depuis la saison 2006/2007, et au vu du jeu pratiqué cette année là dans toutes les compétitions, ce serait sans hésitation que nous signerions tous pour tirer les mêmes bénéfices d'un début aussi éclatant.

L'heure sera à la confirmation pour un restant de mois de septembre qui se voudra très intense, avec l'arrivée des autres compétitions, comme la Carling Cup et la Champions League. Et c'est avec cet enchaînement d'un match tous les quatre jours que nous devrons montrer à toute l'Angleterre (et l'Europe) que nous pouvons maintenir un tel rythme de croisière. Enfin, toujours est-il que le prochain gros rendez-vous se situe toujours en Premier League, puisque nous aurons l'occasion de recevoir Chelsea à Old Trafford la semaine prochaine, pour un match qui en fait saliver beaucoup, dont moi, et qui rappellera les excellents souvenirs du 8 mai dernier.


Les groupes :

Bolton : Jaaskelainen, Boyata, Knight, Cahill, Robinson, Reo-Coker, M.Davies, Petrov, Eagles (Pratley, 62'), K.Davies (Ngog, 65'), Klasnic (Tuncay, 75').

United : De Gea, Jones, Ferdinand, Evans (Smalling, 62'), Evra, Anderson, Cleverley (Carrick, 9'), Nani, Young (Giggs, 62'), Rooney, Chicharito.

Les buteurs :

United : Chicharito (5', 58'), Rooney (20', 25', 68').

Les cartons :

Jaunes : K.Davies (Bolton, 13'), M.Davies (Bolton, 20').


Article écrit par Best_07

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