L'entrée des joueurs sur la pelouse, la petite musique de la Ligue des champions, le public en ébullition. Tout est toujours parfait habituellement lors d'une soirée européenne à Old Trafford, de l'ambiance au contenu du match. Et si après vingt minutes de jeu nous pensions vivre une de ces soirées tranquilles, les évènements ont par la suite pris une toute autre tournure, au point de voir repartir les suisses avec le point du match nul.


Après le résultat nul obtenu en déplacement à Benfica, les trois points étaient l'objectif du jour face à une équipe qui elle avait remportée sa première rencontre. Encore une fois orphelin de Wayne Rooney, blessé, nous alignions une attaque composée de Ryan Giggs et de Danny Welbeck, l'un disputait son 127ème match de C1 tandis que l'autre faisait sa première apparition dans la compétition.

PREMIERE PERIODE :

Et si le début de partie nous procura quelques frayeurs à cause de certaines errances défensives, notre force offensive se retrouvait rapidement mise en lumière et nous pressentions déjà ces éternelles combinaisons qui font le bonheur du théâtre des rêves en ces milieux de semaines. Valencia était d'ailleurs tout proche d'ouvrir le score à la 9ème minute, lorsque suite à une belle ouverture d'Anderson vers Young, l'anglais administrait un centre au second poteau que son acolyte de l'aile droite reprenait de la tête avec malheureusement trop peu de conviction pour placer la balle au fond des filets.

La pression continuait cependant de s'exercer sur les buts adverses, et c'est relativement tôt dans la partie que nous fîmes la différence.Grâce à une bonne percussion de Jones au milieu de terrain, Fabio pouvait servir en retrait Giggs, qui remit intelligemment en première intention vers Welbeck, ce dernier finissant alors le travail d'un ballon du gauche qui s'en allait mourir dans le petit filet. Premier évènement de la soirée, puisque Daniel inscrivait ici son tout premier but en Champions League, et certainement pas son dernier. Car quelques secondes après seulement, la combinaison magique s'opérait à nouveau, Giggs adressait un centre parfait à destination de l'anglais, qui n'avait plus qu'à pousser le cuir dans les buts, avec plein de sérénité.

2-0 au quart d'heure de jeu, le plus dur semblait être fait, et les supporters présents au stade devaient encore s'attendre à voir une pluie de buts. Cependant, les erreurs rencontrées défensivement en début de rencontre n'étaient pas des faits dûs au hasard et on continuait à ressentir une certaine fébrilité derrière. Finalement c'était un match beaucoup plus équilibré qu'il n'y paraissait qui se déroulait sous nos yeux, malgré l'avance de deux buts au tableau d'affichage. Avance qui ne tenait d'ailleurs qu'à la maladresse des attaquants adverses, Zoua et les deux Frei ratant énormément de balles décisives.

Ces actions subies de manière successives restaient tout de même inquiétantes, et on a clairement constaté que depuis la blessure de Smalling notre back four semble beaucoup moins solide qu'auparavant. Il est vrai que nous sommes quasiment tout le temps obligé d'aligner une défense différente tant les blessures s'acharnent sur ce secteur là, mais tout de même, un homme comme Ferdinand ne devrait pas se mettre à faire des erreurs aussi importantes dans un match décisif.

Notre milieu axial n'était lui non plus pas au meilleur de sa forme, non pas qu'il était mauvais, mais comme depuis deux semaines maintenant, il n'a plus la même vigueur qu'en début de saison. Si Anderson maintient un niveau de jeu convenable (bien qu'il soit moins en réussite), il n'en est rien de Carrick, qui fait de plus en plus regretter l'absence de Cleverley. Finalement les joueurs qui s'affirmaient le plus restaient nos deux ailiers, Young et Valencia, même s'ils étaient eux-aussi assez maladroits dans le dernier geste, ils donnaient une profondeur à notre jeu et libéraient des espaces pour les deux attaquants qui étaient les bienvenus.

En retournant aux vestiaires sur ce score de 2 buts à 0, il est évident que Ferguson n'était pas pleinement satisfait de la prestation de ses joueurs. Comme Gary Neville le disait sur les antennes de Sky Sports, il y avait beaucoup à redire sur la performance des mancuniens sur la première période. Et tout laissait présager que la deuxième mi-temps, si les choses restaient telles quelles, allait apporter son lot de surprises.

DEUXIEME PERIODE :

Et le début du second acte ne laissait rien présager de bon, car dès la 51ème minute de jeu c'était l'occasion la plus franche du match qu'arrivaient à se procurer les visiteurs. Streller se retrouvait esseulé au second poteau, seul face à De Gea, l'espagnol étant obligé de sortir une parade de toute beauté, digne d'un gardien de Hand, pour préserver ses cages. Mais ces signes n'étaient qu'avant-coureurs de la suite, après tant de tentatives, les suisses ne pouvaient pas rester aussi longtemps inefficaces. Suite à un corner peu avant l'heure de jeu, le jeune Fabian Frei reprit la balle d'une puissante volée du gauche, qui entra avec l'aide du poteau. L'inévitable était arrivé, et, imitant les mancuniens de la première période, les joueurs de Bâle inscrivirent dans la foulée leur second but.

Frei, Alexander cette fois-ci, bénéficiait d'un centre de Fabian pour placer une tête dans le parfait timing. Encore une fois un laxisme étonnant était à mettre à l'actif de notre défense, des joueurs aussi expérimentés qu'Evra et Ferdinand restant trop passifs tout au long de l'action. L'égalisation était logique au vu du match et cette impression de suffisance couplée à d'énormes lacunes défensives avaient vraisemblablement facilité la tâche de nos adversaires, qui désormais pouvaient même rêver de victoire.

Malgré l'activité de plus en plus importante de notre quator offensif, nous n'arrivions pas à nous procurer de véritables chances, tant la maladresse s'imprégnait chez nos joueurs , au point que l'on se trompait constamment dans le dernier choix, ce qui en devenait très frustrant pour Sir Alex, en colère sur son banc. Et il n'était pas au bout de son désarroi, à quinze minutes de la fin, le pire arriva. Valencia provoquait un penalty (qui n'en était pas vraiment un) et offrait la possibilité au FC Bâle de réaliser un hold-up incroyable, et surtout d'achever un scénario qui mêlait incompréhension et stupéfaction sur le visage des supporters.

Alexander Frei convertit cette balle en or et donnait donc provisoirement 6 pts sur 6 à son équipe. Cela voulait dire qu'à cet instant là de la partie, nous nous retrouvions relégués à 5 pts de l'équipe suisse. Si lors du tirage au sort des poules tout le monde (spécialistes et supporters) s'étaient accordés pour dire que la qualification ne serait qu'une formalité, nul doute que les démons de 2005 refaisaient petit à petit surface au fur et à mesure que le match avançait.

Le gaffer réagissait immédiatement à ce but et faisait entrer en jeu Nani et Berbatov, qui avaient l'occasion, pour l'un, de confirmer son rôle de "sauveur", pour l'autre, de devenir le sauveur inattendu. Plus les minutes passaient et plus l'exaspération se ressentaient chez nos joueurs, qui malgré toute leur détermination n'arrivaient pas à faire tomber ce mur suisse. Finalement, presque au moment où l'on y croyait plus, on réalisait ce que l'on sait faire de mieux, arracher un résultat dans les derniers instants d'une rencontre.

Nani montrait une nouvelle fois toute sa qualité technique et son sens du collectif, adressant un centre millimétré au second poteau, que Young convertissait d'une tête plongeante. Deuxième évènement de la soirée, puisque c'était aussi le premier but d'Ashley dans cette compétition. C'était un grand ouf de soulagement qui émanait des travées d'Old Trafford, mais alors que les arrêts de jeu étaient en cours, on ne s'en contentait pas, c'était la victoire que nous voulions aller chercher désormais. Et c'est un frisson que Danny Welbeck fit passer à tout le stade, quand sur la dernière opportunité du match, il faillit inscrire un triplé et propulser une tête victorieuse en direction des buts. Le ballon ne passant qu'à quelques centimètres du poteau droit du gardien de but adverse. C'était la dernière réaction d'orgueil de ce match, un match bien étrange qui se soldait à nouveau sur un résultat très frustrant pour le peuple rouge.

Bilan :

Un deuxième match nul en tout autant de rencontres et une troisième place provisoire. Ce n'est pas vraiment ce qui était au programme à l'annonce du calendrier de la Champion's League, mais il faut désormais s'en contenter et se concentrer sur l'avenir. Les deux matches consécutifs contre Otelul Galati devraient apporter une grosse bouffée d'air frais. Encore faudra t-il les gagner, car nous n'avons plus vraiment le droit à l'erreur, en tout cas si nous visons la première place et rien d'autre.

Toutes les têtes sont dès à présent tournées vers le match de ce week-end, une réception de Norwich, club en forme en ce moment, qui devrait cependant nous permettre de renouer avec la victoire et de redonner un peu de confiance au groupe, qui en a besoin avant de s'éparpiller pour la trêve internationale.

Les groupes :

United : De Gea, Fabio (Nani, 69'), Ferdinand, Jones, Evra, Anderson (Berbatov, 82'), Carrick, Valencia, Young, Giggs (Park, 61'), Welbeck.

Bâle : Park, Steinhofer, Dragovic, Abraham, Zoua, Cabral, G.Xhaka, F.Frei (Chipperfield, 77'), A.Frei (T.Xhaka, 89'), Streller (Pak, 81'), Sommer.

Les buteurs :

United : Welbeck (16' et 17'), Young (90').

Bâle : F.Frei (58'), A.Frei (67' et 76').

Les cartons :

Jaunes : A.Frei (37'), G.Xhaka (71').

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