Report : A-League All Stars 1 United 5

Pour le deuxième match de la tournée de pré-saison, c'est un autre onze national, celui du championnat australien, qu'eurent à affronter les Red Devils. Ayant été rejoints par Robin Van Persie et David De Gea un peu plus tôt dans la semaine, l'objectif était clair pour l'équipe de David Moyes : remettre les points sur les i après la déconvenue thaïlandaise.


Le onze adverse, moins méconnu que celui de samedi dernier, comportait quelques têtes familières, dont certains anciens pensionnaires de la Premier League. Brett Emerton, homme fort des Rovers pendant près de dix ans, était par exemple le capitaine de cette sélection australienne. Côté mancunien, malgré les retours conjugués du hollandais et de l'espagnol, aucun des deux ne débuta la rencontre. Welbeck continuait ainsi d'occuper le front de l'attaque et Lindegaard succédait à Amos dans les buts.

Les entrées prometteuses de Jesse Lingard et Wilfried Zaha la semaine passée leur permirent d'occuper respectivement l'aile gauche et l'aile droite, tandis que le duo habituel Carrick-Cleverley complétait l'entre-jeu. En défense, Evra et Rafael retrouvaient leurs côtés fétiches et Jones venait épauler Ferdinand pour former la charnière centrale. Enfin, le gallois éternel Ryan Giggs, était placé en second attaquant pour venir épauler un Welbeck qui parut beaucoup trop esseulé lors du premier match.

PREMIÈRE PÉRIODE

Et ça commença très fort pour United, la pression étant d'entrée de jeu mise sur les buts adverses. Welbeck se créa la première opportunité du match dès la 6ème minute, sa frappe échouant sur le gardien après une jolie combinaison avec Lingard (qui ne serait pas la dernière). La multitude de corners dont bénéficièrent les Red Devils durant les premières minutes symbolisèrent leur domination étouffante, asphyxiant littéralement l'adversaire dans ses trente derniers mètres.

C'est le pressing intensif mené par l'ensemble des joueurs qui contribua à asseoir cette domination, le match se déroulant alors à sens unique, dans un attaque-défense irrespirable pour les australiens. Lingard servit de première cartouche mancunienne de la soirée. Déjà très en forme depuis le début du match, il conclut la bonne période de son équipe en ouvrant le score. Suite à une récupération de balle de Carrick (conséquence de ce pressing efficace) Welbeck profita d'un énorme trou au sein de la défense australienne pour lancer son compatriote dans la profondeur. Sans trembler, le jeune ailier fixa le gardien avant de le prendre à contre-pied, inscrivant au passage le premier but de sa carrière en A et le premier but sous l'ère de David Moyes.

Les locaux réagirent tout de suite en manquant d'égaliser moins de deux minutes après l'ouverture du score. Broich vit en effet sa frappe passer juste au-dessus de la barre transversale, même si Lindegaard semblait être de toute façon sur la trajectoire. Outre Lingard, dont la vitesse, la finesse et la lucidité illuminaient ce début de match, c'est son compère du flanc gauche qui montrait aussi de belles choses. Patrice Evra, annoncé un peu partout sur le départ, supposé en froid avec le nouveau manager, répondait de bien belle manière en offrant une prestation de haute volée, digne du Evra des beaux jours : dynamique et percutant. À l'aise avec le positionnement global de l'équipe, très haut, il fit parler toutes ses qualités offensives, bonifiant le jeu de sa niaque caractéristique, en plus de continuer à prouver qu'il est devenu un joueur de tête hors-pair, reprenant pas moins de trois corners.

La suprématie mancunienne cessa malgré tout d'être aussi incontestée à partir du quart d'heure de jeu. Complètement apathiques durant les premières minutes, les australiens remirent peu à peu le pied sur le ballon et parvinrent (enfin) à passer la ligne médiane. C'est à la 27ème minute que Lindegaard fut sollicité pour la première fois, repoussant un tir adverse cadré mais manquant de puissance pour réellement perturber le portier danois. Lui qui, à l'instar d'Evra, est beaucoup annoncé partant, puisqu'il ne sera que la doublure de De Gea et a pourtant désespérément besoin de temps de jeu avant le mondial brésilien (si le Danemark se rend à la coupe du monde, chose qui semble pour l'instant mal engagée). Il réalisa une première mi-temps sereine, où il n'eut pas à forcer son talent, semblant néanmoins incommode avec ses relances.

Après un quart d'heure plus équilibré, les mancuniens retrouvèrent rapidement contenance. À peine les assauts continuaient-ils à pleuvoir de nouveau sur les buts averses que la mise fut doublée, par l'intermédiaire de Danny Welbeck, malheureux non-buteur de la semaine dernière. Lingard montra une nouvelle fois l'efficacité de son coup de rein, prenant de vitesse la défense avant de remettre le cuir à Giggs, qui n'eut qu'à faire un petit extérieur en direction de l'attaquant anglais pour le placer sur orbite. Ce dernier, moins maladroit qu'à l'accoutumée, n'eut plus qu'à glisser le ballon dans le petit filet, ouvrant son compteur pour la saison et, comme en témoigna son sourire communicatif, se délestant visiblement d'un poids.

Avec ce score de 2 à 0, mérité, les mancuniens confirmaient au tableau d'affichage ce que la réalité du terrain donnait à voir : une équipe déterminée et cohérente, faisant bonne impression notamment dans l'engagement. Alors que le United de ces dernières années frustrait quelque peu les supporters pour son irrégularité au cours d'un même match, il n'y eut pas de telle désillusion aujourd'hui, si on excepte cette brève période latente entre la 15ème et la 30ème minute. Welbeck faillit d'ailleurs réaliser le doublé juste avant la pause. Sur une ouverture de Zaha (à son avantage depuis le début de la rencontre malgré quelques passes ratées), il se retrouva devant le gardien et essaya à nouveau, comme contre le onze thaïlandais, d'éliminer le portier adverse d'un dribble rapide. Il réussit à passer mais sa frappe fut malheureusement contrée par un défenseur, l'empêchant ainsi de creuser un écart définitif.

Les actions se multiplièrent durant cette fin de première période, avec une nouvelle ouverture initiée par Carrick qui trouva Wilfried Zaha. Ce dernier eut tout le temps de servir idéalement Lingard mais sa passe manqua de puissance pour atteindre le jeune anglais. Welbeck se procura une nouvelle occasion dans les arrêts de jeu. Après avoir laissé passer intelligemment le ballon entre ses jambes, il se le vit remiser par Evra. Mais son tir fut miraculeusement sauvé par le gardien, qui le dévia in extremis en corner. La mi-temps s'acheva donc sur une bonne note, avec des Red Devils volontaires et parvenant à se créer constamment des occasions.

DEUXIÈME PÉRIODE :

David Moyes profita ainsi du repos pour procéder à un changement. Ferdinand, peu sollicité durant le premier acte mais toujours aussi à l'aise dans ses relances, céda sa place au jeune Michael Keane. Ce dernier faillit tout de suite se mettre en évidence, mais de mauvaise manière, comme si Tom Thorpe avait investi son corps le temps d'une action. Ratant une relance et rendant ainsi le ballon à un attaquant adverse, il put souffler quand le tir du gauche de ce dernier ne trouva pas le cadre. Ce ne fut cependant pas une alerte qui resta sans conséquence puisque Berischa, marqué par Keane, réussit à surprendre tout le monde quelques minutes plus tard au travers d'un enchaînement rapide qui se solda par une frappe limpide, qui trouva le petit filet droit de Lindegaard.

Avant cela, Welbeck avait encore une fois faillit réaliser son doublé, suite à un beau mouvement de Zaha sur la gauche, qui éliminait un joueur avec aisance avant de servir en retrait son attaquant, malheureusement trop court. Mais il ne fallut de toute manière pas attendre bien longtemps avant de voir les joueurs de Moyes retrouver le chemin des filets. Ce n'est pas Welbeck qui réalisa un doublé mais bel et bien Lingard qui se servit d'un appel d'Evra sur la gauche pour trouver la brèche et placer une frappe sublime en pleine lucarne.

C'est même un hat-trick que Lingard aurait pu sceller quelques minutes plus tard. Le corner faisant suite à un penalty non sifflé sur Zaha lui permit d'être en parfaite position dans la surface de réparation. Mais son tir heurta Theo, entré à la mi-temps pour les locaux. Welbeck, qui recula sur, le terrain fut aussi à l'origine d'une belle frappe de Rafael. Plus à l'aise lorsqu'il a de l'espace devant lui, l'anglais traversa le rectangle vert dans sa largeur avant d'adresser une passe au brésilien, dont le tir ne parvint pas à trouver le cadre.

À l'heure de jeu, Welbeck prit définitivement ce rôle de second attaquant puisque le tant attendu Van Persie remplaça Ryan Giggs (plus discret en deuxième période). Cela ne l'empêcha pas de continuer à se créer des occasions, et il se retrouva à nouveau devant le gardien quelques minutes plus tard, essayant encore une fois de le surprendre par un dribble. Tandis que cette fois son doublé semblait acté, un défenseur vint sauver les meubles, empêchant (sur sa ligne) le cuir de finir sa course dans les filets. Un effort vain car c'est sur le corner suivant tiré par Van Persie que Welbeck inscrivit enfin son deuxième but, d'une tête décroisée au premier poteau, imparable et n'étant pas sans rappeler celle qu'il avait inscrit contre le Real Madrid en ligue des champions.

Justement récompensé, il put sans remords laisser sa place à Januzaj, auteur d'un excellent match la semaine passée et qui vint retrouver sa position de prédilection derrière l'attaquant. Anderson entra aussi à la place de Carrick tandis que Fabio suppléait Evra à quinze minutes du coup de sifflet final. Face à une opposition fortement remaniée et impuissante, les mancuniens continuèrent leur tour de force, se montrant conquérants jusqu'au terme, chaque joueur voulant participer à la fête en ouvrant son compteur buts. Zaha essaya encore et encore, parfois avec maladresse, souvent avec brio, sa plus sérieuse occasion faisant suite à un une-deux avec Van Persie à la 89ème minute, où son tir passa juste à côté. C'est d'ailleurs le hollandais qui, après avoir été lui aussi plusieurs fois maladroit dans ses prises de balle, ajouta son nom au tableau d'affichage. Alors que son tir du gauche fut dans un premier temps repoussé par Theo, il eut une deuxième chance dans la continuation de l'action, grâce à une remise de Lingard, et ne se fit cette fois pas prier pour perforer le portier d'une frappe sèche du droit.

Cinq n'étant visiblement pas assez, les mancuniens déboulèrent encore et encore sur les buts adverses, le ballon circulant avec une fluidité jouissive. Les australiens prirent l'eau dans cette fin de match et auraient pu (dû ?) concéder ce sixième but, Januzaj trouvant le montant après s'être fait décaler par Zaha. L'arbitre arrêta le massacre juste après et le score en resta donc à 5-1. Signe à la fois d'une efficacité (re)trouvée pour nos attaquants et d'une maîtrise totale, presque humiliante, sur les locaux. David Moyes peut avoir le sourire, lui qui s'avouait légèrement déçu de sa première à Bangkok. Il n'aura finalement pas fallu attendre longtemps pour voir le premier match plein de la saison, en espérant que l'équipe continue de monter en puissance et atteigne son pic de forme pour le début du championnat, que tous considèrent à juste titre très périlleux.


Effectif : Lindegaard, Rafael, Ferdinand (Keane, 45'), Jones, Evra (Fabio, 75'), Carrick (Anderson, 70'), Cleverley, Zaha, Lingard, Giggs (Van Persie 62'), Welbeck (Januzaj, 70')

Buteurs : Lingard (11', 55'), Welbeck (24', 70'), Van Persie (87') pour United ; Berischa (52') pour A-League All Stars

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