Manchester United peut-il se passer de Wayne Rooney ?

La saga Wayne Rooney à Chelsea continue de plus belle, et alors que le club mancunien a répété qu'il était intransférable, le joueur quant à lui semble avoir de sérieuses envies d'ailleurs. Les Red Devils devraient-ils être vraiment inquiets au sujet de son potentiel départ ? Talksport énonce les faits qui suggèrent que non.


Retour en 2007/2008 :

Manchester United finit sa saison sur un doublé historique, remportant non seulement le titre de Premier League mais aussi, pour la troisième fois de son histoire, la Champion's League. Si les 18 buts de Wayne Rooney toutes compétitions confondues cette année-là ne sont pas à négliger, surtout en prenant en considération les diverses blessures qui l'handicapèrent en début de saison, il ne fait aucun doute que l'équipe n'était pas bâtie autour de lui mais autour de Cristiano Ronaldo. Auteur d'une saison exceptionnelle avec 42 buts au compteur, le portugais mena les mancuniens à la consécration nationale et européenne, faisant énormément d'ombre à Wayne Rooney (et aussi à Carlos Tevez).

Saison 2008/2009 :

La saison suivante, c'était plus ou moins la même chose. Ronaldo conduisant les Red Devils à un troisième titre de Premier League consécutif, à la victoire en Carling Cup et en Coupe du monde des clubs, et n'échouant qu'en finale de la Champion's League contre le Barcelone de Pep Guardiola. Le portugais inscrivit un total de 26 buts pendant que Rooney, bien que 20 fois buteur, était le plus souvent replacé sur une aile ou utilisé en tant que joueur au service du collectif. En effet, c'est Ronaldo qui marqua les buts les plus cruciaux dans la conquête du titre (Tottenham, Aston Villa) et dans la campagne européenne (Porto, Arsenal).

Le souvenir que l'on gardera de cette période dorée, entre 2007 et 2009, restera le tour de force impressionnant de Ronaldo, avec plusieurs trophées majeurs à la clé. L'anglais contribua à ces succès mais fut inévitablement dans l'ombre de son numéro 7. Alors que s'est-il passé après le départ du portugais du côté de Bernabeu ?

L'après Ronaldo :

United a enfin bâti son équipe autour de l'attaquant anglais et il y a répondu avec brio, réalisant une saison à 34 buts (son meilleur total depuis le début de sa carrière). Néanmoins, l'équipe n'a pas su rebondir au départ de Ronaldo et être aussi efficace que durant ces années glorieuses, perdant la course au titre au profit de Chelsea et échouant en quart de finale de la Champion's League contre le Bayern Munich (beaucoup moins impressionnant que celui de 2013). Si Rooney fit une saison pleine, cela sembla être au détriment des performances du collectif. Était-ce parce que l'utilisation de Rooney en tant que joueur d'équipe, comme durant les années Ronaldo, s'avérait plus efficace qu'en tant que leader ? Les saisons suivantes confirmèrent cette tendance.

Saison 2010/2011 :

Le total de buts de Rooney se réduisit considérablement, passant de 34 à 16, dont seulement 11 en Premier League. Mais United finit champion en dépit de sa moindre contribution. Loin d'être l'homme fort des Red Devils cette année-là, c'est Dimitar Berbatov qui fut le véritable héros, avec 21 buts inscrits, dont 20 dans le championnat anglais. Bien que mal aimé par les supporters mancuniens, la capacité de Berbatov à servir de pivot, à temporiser, à permettre au groupe de se (re)placer, était à peu près ce que ce United-là avait de plus séduisant.

Lors de la finale de la Champion's League, Berbatov fut écarté du groupe, et si Rooney trouva le chemin des filets, les Red Devils furent surclassés par Barcelone (1-3). Est-ce que les capacités de temporisateur de Berbatov auraient permis à l'équipe de tenir tête aux catalans, et, plus important encore, aurait-ce permis à Wayne Rooney de faire une deuxième mi-temps plus efficace ? La question mérite d'être posée.

Saison 2011/2012 :

Rooney était de nouveau l'élément clé de United, Berbatov étant relégué à un statut de simple joueur de rotation, l'anglais redevenant le point d'ancrage des offensives mancuniennes, comme en 2009/2010. Il réalisa d'ailleurs une saison plus ou moins identique, avec à nouveau 34 buts inscrits toutes compétitions confondues. Mais cette régularité retrouvée eut la même conséquence que deux saisons plus tôt : aucun titre au bout. Les Red Devils perdirent la Premier League dans les arrêts de jeu du dernier match, au profit des voisins Citizens, et échouèrent piteusement lors du premier tour de la Champion's League, avant d'être à nouveau humiliés en Europa League contre l'Athletic Bilbao. Une fois encore, la réussite de Rooney contrastait avec l'échec de son équipe. Ferguson répondit à cette déconvenue de façon désormais familière.

Saison 2012/2013 :

L'écossais fit venir Robin Van Persie en provenance d'Arsenal et, comme il l'avait déjà fait par le passé, redonna un rôle de joueur d'équipe à Wayne Rooney. Le résultat : 30 buts pour le hollandais, dont 26 en Premier League, et un vingtième titre de champions à la clé. Quant à Rooney, son total de buts s'effondra encore, retombant à 16. Mais en procédant ainsi, les mancuniens parvinrent à atteindre leur objectif principal : la couronne d'Angleterre.

Conclusion :

Qu'est-ce que cela nous dit ? En regardant les faits, il est évident que l'équipe a été plus récompensée quand Rooney n'était pas la principale influence sur le terrain. Dans les années Ronaldo et Van persie, cela signifia plusieurs trophées majeurs. Et même si l'excellente saison de Dimitar Berbatov ne sera pas retenue comme ayant été aussi impressionnante que celles des deux autres, la qualité de jeu produite par le bulgare enleva un poids certain des épaules de l'attaquant anglais. Plus important, la conséquence fut un nouveau titre de Premier League.

Les deux saisons de Wayne Rooney à plus de 30 buts ont pu paraître spectaculaires à regarder, mais à l'avenir, les gens s'apercevront de leurs correspondances avec le manque de trophées engrangés ces années-là. Les médailles sont tout ce qui compte pour un club comme United et cela s'obtient en ayant une équipe équilibrée. Aussi bon pour United Rooney fut-il, l'évidence suggère que le groupe est meilleur quand il n'en est pas le leader offensif. Ajoutant du crédit à la déclaration de David Moyes, qui considère Wayne Rooney comme une doublure de Van Persie.

Sur le forum