A la veille du derby Manchester City – Manchester United, Juan Sebastian Veron parle des entraîneurs des deux clubs, Sir Alex Ferguson qu’il a côtoyé à United et Sven Goran Eriksson qu’il a connu à la Lazio.


« Eriksson est toujours proche des joueurs, il leur parle et les écoute. Un joueur peut lui parler de tout, sans problème. Il aime ça. »

« A United, Ferguson a un assistant qui fait le travail quotidien et c’est beaucoup plus compliqué d’avoir un contact face à face avec lui. Il est comme un général alors qu’Eriksson est comme un ami. Les joueurs ont peur de Ferguson, aucun doute là-dessus. »

« Ferguson est très sérieux et direct dans le vestiaire. Ce n’est pas un ogre mais quand on voit ce visage en colère dans le vestiaire, on sait qu’il n’est pas content.»

« Il a l’habitude de toujours avoir de longues analyses après les matchs. Il est très critique. Même pendant la saison où on a gagné le championnat. Eriksson et Ferguson sont similaires dans un aspect, ils détestent perdre. Ce sont des perfectionnistes et ils veulent que leurs joueurs le soient aussi. »

« Eriksson m’a certainement donné plus de chances et plus de liberté pour m’exprimer et c’était la meilleure des façons d’aider la Lazio à gagner le Calcio. A Manchester, Ferguson voulait que je change de style et il a vite perdu confiance en moi. Il voulait jouer un jeu direct sans contrôle de balle et pour moi c’était un gros problème. »

« Eriksson aime les milieux talentueux et portés vers l’attaque comme Elano et Petrov. Je pense aussi que l’attaquant italien, Bianchi, réussira. Il est physique, comme un guerrier, et c’est bon pour la Premiership. »

« Ferguson a toujours préféré avoir juste le résultat. Pour lui, les défenseurs et les attaquants ont toujours été les stars, mais peut-être qu’il change. J’étais surpris qu’il recrute Nani et Anderson. Peut-être qu’il va jouer un football plus libéré cette saison. »

Malgré son flop à United, Veron dit qu’il ne tient aucune rancune envers Sir Alex Ferguson.

« Je suis arrivé avec beaucoup d’espoirs et le désir de réussir en Angleterre mais mon adaptation n’était pas facile. Ferguson me demandait beaucoup de travail et je pense que j’ai répondu à cette demande. »

« Mais il a perdu confiance en moi et les fans sont devenus impatients. Peut-être que le transfert (plus de 41M€) m’a affecté aussi. Peut-être que ça m’a plombé. »

« J’ai gagné le titre en 2003 à Old Trafford et j’aurai toujours ça avec moi, mais c’était une période douce et amère à la fois. Et quand je suis allé à Chelsea, c’était pire. »

« Peut-être j’étais plus fait pour l’Italie et peut-être mon style n’était pas bon pour la Premier League. Des fois ça arrive.»

«Chaque année je lisais dans les journaux que ça serait la dernière pour Ferguson mais je pense sérieusement qu’il ne pourrait pas vivre sans football. Ferguson une énorme expérience et tellement de contacts. Les gens respectent son travail. »

« Je pense que quand il partira, United aura d’énormes problèmes. Je pense par exemple, que ça serait très difficile pour Carlos Queiroz de prendre sa place. Dans le football actuel, les paroles et les opinions de Ferguson portent peut être plus de poids que ceux d’un autre entraineur. »

« Dans ce sport, c’est tellement important que l’entraîneur ait une totale confiance dans ses 11 joueurs et qu’ils aient confiance en lui. Je pense que c’est la façon dont ça se passe maintenant à United et c’est dû à Ferguson. Et dans ces conditions, une controverse entre Ferguson et un joueur et une sale affaire pour le joueur, je sais de quoi je parle. »

Pour Veron, les Anglais verront le vrai Eriksson à Manchester City, contrairement à ce qui s’est passé avec la sélection anglaise.

« Ma réputation a pris un coup en Angleterre et Eriksson a connu la même chose quand il avait la charge de l’équipe nationale. Mais maintenant ça va changer pour lui. Je pense qu’il va montrer à l’Angleterre quel grand entraîneur il est. »

« Je prédis qu’il va faire à Manchester City ce qu’il a fait à la Lazio quand j’ai joué pour lui. Si on analyse sa carrière je pense que la Lazio était sa meilleure époque. Il y a gagné 4 trophées en créant une équipe avec un grand esprit et de la confiance. Il a réussi ça dès qu’il est arrivé. »

« Sous Eriksson tout le monde était uni, les joueurs, le staff et les supporters. Il n’y avait pas de divisions. C’était sa pierre angulaire. C’était la base de ce qui l’a permis d’amener la Lazio au dessus de clubs comme la Juventus, l’Inter Milan et le Milan AC. »

« S’il peut avoir cet esprit à City alors il pourra faire des choses merveilleuses avec ce club qui a été si bas pendant si longtemps. Il fera du super travail à City. Il a toutes les qualités requises pour être en grand entraîneur de Premier League. »


Sir Alex Ferguson en a profité pour mettre un peu de pression sur Sven Goran Eriksson à la veille du derby. City a fait un excellent début de championnat et a 4 points d’avance sur United.

« Pour chaque entraîneur qui arrive à City c’est une grosse saison, spécialement cette fois-ci car ils ont dépensé beaucoup d’argent sur des joueurs. »

« Peu importe ce que les gens diront, il y aura de l’attente maintenant parce qu’ils ont gagné leurs deux premiers matchs. Ils devront gérer ça, c’est le plus difficile. »

Ferguson avait eu un certain nombre de discordes avec Eriksson au temps où le Suédois entrainait l’Angleterre, notamment à propos des sélections de Wayne Rooney à la Coupe du Monde 2006 ou de Paul Scholes en 2002.

Mais le nouvel entraîneur de City est prêt à enterrer la hache de guerre et aurait déjà acheté une bouteille de vin à 600€ pour l’offrir à Fergie, grand amateur de vin. Fergie dit qu’il accepterait avec joie le cadeau, mais qu’il ne la partagera pas avec Eriksson.

« Je ne suis pas au courant pour le vin. S’il m’offre un cadeau, je l’accepterai, mais je ne le partagerai pas avec lui. Je la ramènerai à la maison plutôt.»

Et après que Ferguson ait un peu critiqué le recrutement d’Eriksson en disant qu’il avait acheté des « bourrins », Eriksson a défendu sa politique de recrutement.

« Je ne vais pas dire à mes joueurs d’aller sur le terrain et de les taper. Ce n’est pas la tactique que je vous promets. Je n’ai pas une équipe qui se concentre sur ça mais qui se concentre sur jouer au football. C’est notre force. »

Ferguson a dit « Je pense que leurs joueurs seront très agressifs. Ce sera à l’arbitre d’être fort. Dans les derbys, City a toujours quelque chose à prouver. »

Mais Eriksson a répondu « Je n’ai pas acheté des joueurs connus pour frapper leurs adversaires mais des joueurs célèbres pour leur qualité.»

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