Triste hommage pour les 50 ans du drame de Munich, United concède une piteuse défaite à domicile contre l'ennemi juré City.


Deux buts en première période de Vassell et Benjani ont permis aux Sky Blues de prendre l'avantage avant que Michael Carrick ne sauve l'honneur dans les arrêts de jeu. C'est la deuxième défaite de la saison contre l'autre équipe de Manchester, City fait donc le doublé contre United.

Le match fut précédé d'une émouvante minute de silence respectée par tout le monde dans le stade. L'enjeu de l'évènement, additionné à la tension du derby, a semblé paralyser les Red Devils qui étaient aujourd'hui méconnaissables et ont vraiment mérité cette défaite.

Il manquait clairement l'énergie et les intentions offensives de Patrice Evra et l'âme et le talent de Wayne Rooney, tous deux suspendus. Cela pourrait être une des raisons de l'effondrement de United. Les joueurs se sont peut-être trop laissés atteindre par les évènements de la semaine passée. Quelle que soit la raison, United était vraiment hors sujet et bien loin de son niveau normal.

Le match avait pourtant bien commencé et United se procurait des occasions. Giggs reprenait un ballon de vollée de peu au dessus puis une action menée par Giggs et Ronaldo plaçait Tevez en position de tir, contré par un tacle de Dunne.

Mais United jouait un derby et le remarqua vite. A la 24ème minute, les Citizens contraient à toute allure, Petrov balançant un très bon centre dans la surface pour Ireland qui tirait sur Van der Sar. Vassell reprit le ballon qui trainait et tira au but mais le gardien néerlandais s'interposa à nouveau. Le ballon revint à Vassell, inexplicablement toujours seul et cette fois-ci il trouva les filets en fusillant Van der Sar dans l'axe.

Stupeur dans le stade, les Blues exultaient et vociféraient leur rage, les Reds médusés d'être menés à domicile dans un tel match et dans une telle occasion. City pressait avec succès United dont le jeu n'était pas aussi fluide que d'habitude, avec pour preuve un nombre impressionnant de passes ratées et de ballons donnés à l'adversaire.

United essaya de réagir et faillit marquer par Tevez. Dos au but à l'entrée de la surface, l'Argentin s'emmena le ballon en le levant et en se retournant, puis plaça une belle reprise de vollée que le gardien dut boxer en corner. Des tirs dans les nuages de Ronaldo et une occasion dangereuse de Nemanja Vidic sur corner et rien d'autre à se mettre sous la dent.

Ou plutôt si, mais du côté des visiteurs. Juste avant la mi-temps, Petrov, un vrai poison pendant tout le match, récupéra un corner mal dégagé et envoya le ballon dans la boite. Benjani dévia très légèrement le centre, mais assez pour qu'aucun défenseur ne le dévie ou pour que Van der Sar ne l'arrête. Le ballon pouvait tranquillement finir sa course dans les filets devant les regards stupéfaits de tous les Red Devils. Les deux buts avaient été marqués à des moments où United poussait, signe que la défense de City était impériale et l'attaque de United stérile.

En deuxième période, même scénario avec un football toujours aussi indigeste de la part de United. Aucune volonté, aucune motivation, aucun engagement. Tevez mettait la balle au fond des filets à la 58ème, mais hors jeu. United continuait de perdre bêtement des ballons et City s'en frottait les mains.

Après 65 minutes de jeu, Park remplaçait l'invisible Nani puis Michael Carrick et Owen Hargreaves entrèrent à la place de John O'Shea, assez transparent à gauche de la défense et Anderson, pourtant le meilleur Red Devil sur la pelouse.

Les minutes défilaient et l'évidence se faisait de plus en plus vraie et terrible : United ne pouvait et ne devait pas gagner ce match. Finalement Carrick sauva l'honneur d'une belle frappe enroulée mais c'était trop tard, City avait gagné.

Une défaite lors d'un derby est toujours difficile à avaler, surtout que City n'avait plus gagné à Old Trafford depuis 1974 et le but de Denis Law, mais c'est surtout difficile au vu de la minable prestation des joueurs, le jour de l'hommage aux Busby Babes, et à une semaine du choc contre Arsenal en FA Cup et à 10 jours du huitième de finale aller de Ligue des Champions contre Lyon. Surtout que cette pitoyable prestation suit celle de Tottenham où United avait arraché le nul à la dernière minute mais méritait aussi de perdre.

Mais il y a une chose que Manchester United a appris le 6 février 1958, une chose que les joueurs ne peuvent pas avoir oublié et que les supporters ont chanté tout au long du match, c'est que le club et l'équipe survivent toujours, quelle que soit l'adversité. La défaite est un coup dur, mais United a toujours une bonne occasion de rendre hommage et de faire honneur à Sir Matt Busby et à ce qu'il a instillé à ce club : du flair, du jeu d'attaque, du spectacle et du football victorieux. C'est pourquoi United ne mourra jamais. L'héritage est toujours là.


Compositions :
Manchester United :Van der Sar; Brown , Ferdinand, Vidic, O’Shea (Carrick 73); Ronaldo, Scholes, Anderson (Hargreaves 73), Nani (Park 65); Giggs, Tevez.
Remplaçants non utilisés : Kuszczak, Simpson.

Manchester City : Hart; Onuoha, Richards, Dunne, Ball; Ireland, Fernandes, Hamann (Sun Jihai 84), Petrov (Garrido 88); Benjani (Caceido 76), Vassell.
Remplaçants non utilisés : Isaksson, Geovanni.

Affluence : 75 970 spectateurs

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