Dans un entretien accordé à la FIFA, Van Der Sar se livre.


A son actif, le géant néerlandais compte quatre Eredivisie, deux Premier League, deux Ligues des Champions de l'UEFA et, plus récemment, la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. Interview du portier de Manchester United qui vient de prolonger son contrat avec les Red Devils.

De nombreux gardiens de votre génération, comme Peter Schmeichel, Fabien Barthez, Oliver Kahn, Jens Lehmann et Gianluigi Buffon, sont réputés pour leur caractère extraverti. Vous êtes exactement le contraire. Un gardien de classe mondiale a-t-il besoin d'un équilibre intérieur ?

Cela dépend des personnes, je pense. Certains joueurs se font beaucoup entendre, ils crient beaucoup, chacun a ses propres caractéristiques. Moi, j'aime me concentrer sur mon jeu et sur ma performance.

Que vous a procuré ce deuxième sacre en Ligue des champions de l'UEFA par rapport au premier ?

La première fois est toujours particulière, mais le temps passe tellement qu'on a tendance à oublier. C'est toujours agréable de regarder dans le rétroviseur en fin de carrière et de revivre ces moments-là.

Revenons avec vous sur cette soirée moscovite. Que s'est-il passé dans votre tête lorsque l'arbitre a sifflé la fin de la prolongation ?

La prolongation s'est bien passée. Au moins, le système du but en or n'est plus en vigueur. Avec ça, l'équipe qui encaissait un but était éliminée. On a donc une demi-heure pour terminer le match. Nous nous sommes créé quelques occasions, une ou deux. Et au final, ça s'est joué aux tirs au but.

Faites-vous partie de ces gardiens qui adorent les séances de tirs au but ?

Quand ça fait gagner une Ligue des champions, on ne peut qu'aimer ça ! Quand on est dans le camp des perdants, c'est difficile à avaler. Heureusement, on a fini par gagner.

La défaite avec l'Ajax contre la Juventus, en 1996, vous trottait-elle dans la tête ?

On a toujours à cœur de ne pas perdre à nouveau de la même manière. C'est sûr que j'ai été très heureux de repousser une tentative et de remporter le trophée.

Parlez-nous des penalties de John Terry et de Nicolas Anelka...

Eh bien, il n'y a pas grand-chose à dire. J'avais une tactique en tête, j'ai décidé comment m'y prendre. Je regarde l'endroit où les joueurs placent généralement le ballon ainsi que leur attitude et leur course.

Qui, selon vous, a été le joueur de l'année pour MU ?

Cristiano Ronaldo. Il a marqué beaucoup de buts, beaucoup de buts importants. Il progresse d'année en année, mais il ne peut pas tout faire à lui seul. Il faut que les joueurs autour de lui soient à la hauteur. Nous nous aidons les uns les autres.

En 2008, le quatuor défensif n'a pas bougé : Brown, Ferdinand, Vidic et Evra. Quelle a été l'importance de cette stabilité pour l'équipe ?

C'est toujours une bonne chose de procéder avec un quatuor stable, mais il faut être conscient que ça ne peut pas durer toute une saison. Si le coach dit qu'il donne sa chance à Jonny Evans ou à John O'Shea, cela ne peut que renforcer le groupe. Gary Neville est capable de jouer sur la droite, tout comme Wes Brown ou Rafael. Il y a beaucoup de choix, mais l'essentiel, c'est que tout le monde soit en condition et satisfait.

Manchester United n'a encaissé que 22 buts la saison dernière, ce qui constitue un record. Cela doit être un motif de satisfaction pour vous...

Oui, en effet, mais le plus réjouissant, c'est d'avoir remporté le titre. Pour y arriver, il ne faut pas seulement une bonne défense, mais aussi une bonne force de frappe. Mon boulot, c'est d'empêcher les buts de rentrer. J'ai déjà fait partie d'équipes qui terminaient avec la meilleure défense mais échouaient malgré tout à la deuxième place. Comme quoi de bonnes statistiques défensives ne permettent pas toujours de remporter un championnat...

Peut-on parler de transfert de rêve pour qualifier votre arrivée à Manchester United ?

Non, pas un transfert de rêve, un bon transfert. J'aurais pu venir ici plus tôt, mais je suis heureux que ça se soit finalement matérialisé.

Vous avez signé un nouveau contrat avec Manchester United. La décision a-t-elle été facile à prendre ?

J'ai encore une année à passer ici, j'ai hâte de la vivre. Je suis content. C'est génial de pouvoir jouer dans ce grand club, qui est maintenant champion du monde. Je suis entouré de grands joueurs, alors je n'ai pas hésité longtemps avant de rempiler pour un an.

Vous avez ajouté un autre trophée à votre tableau de chasse : la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. Que vous a procuré ce succès ?

Ça nous a fait très plaisir. C'est énorme d'être champion du monde. J'ai gagné la Coupe Intercontinentale avec l'Ajax en 1995, mais cette fois, c'était un peu plus difficile car nous n'avions plus un, mais deux matches à disputer. Je ne suis plus tout jeune. Je pense que le voyage m'a un peu pesé, mais je ne pense pas trop à ça pour le moment. Je suis comblé.

Parlez-nous de la finale contre la Liga de Quito.

Nous avons connu un moment d'inquiétude quand nous avons été réduits à dix. Jusque-là, nous avions parfaitement contrôlé le match. Malgré tout, je pense que nous avons bien négocié cette exclusion. Je dois dire que je m'attendais à les voir plus agressifs en attaque après le carton rouge. Je ne sais pas s'ils étaient nerveux, mais je m'attendais vraiment à ce qu'ils nous mettent sur le reculoir. Même s'ils se sont procuré deux occasions en fin de match, je pense que nous avons bien maîtrisé le ballon.

Vous avez sorti deux parades fantastiques devant Alejandro Manso. Avez-vous été satisfait de votre performance ce soir-là ?

C'est vrai que ces deux arrêts m'ont fait plaisir. C'est toujours sympa d'apporter sa petite contribution personnelle. En première période, j'étais un peu comme un spectateur, mais après la pause, j'ai dû intervenir quelques fois pour garder les cages inviolées.

Venons-en à l'homme qui vous a mené à ces trois trophées, Sir Alex Ferguson. Quelles sont ses qualités ?

Il est exceptionnel. Ça fait très longtemps qu'il est au club. Il a réussi des tas de choses, mais il a encore faim. J'espère que nous allons décrocher d'autres succès ensemble.

Avez-vous apprécié votre retour en sélection néerlandaise en octobre dernier ?

Oui. J'ai raccroché cet été, mais il y a eu quelques blessures, donc j'ai été appelé. On ne peut pas laisser tomber son pays. Ça s'est bien passé, avec deux victoires et aucun but encaissé. Ils sont sur la bonne voie pour aller à la Coupe du Monde.

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