Deuxième partie de l'interview "polémique" de Nani, accordée au journal portugais "i". Cette fois-ci, il nous parle de son parcours au Sporting de Lisbonne.



II. LE SPORTING

Vous avez toujours été "Sportingista" ?

Non (dit-il en souriant). Ma mère m'a assuré que lorsque j’étais bébé, je disais "Golo quica". Qu’est-ce que ça voulait dire ? Benfica bien sûr. Mes frères connaissaient aussi cette histoire. C’est vrai, j’étais pour le Benfica. Mais ce frère, dont je vous ai parlé, était, lui, un féroce supporter du FC Porto. Encore aujourd’hui. Et le FC Porto à l'époque, remportait tous les championnats! Eh bien, une année où le FC Porto gagna le titre, ce fut une grande fête dans mon quartier : mon frère avec ses amis portaient de grands drapeaux de Porto. Et moi, à la porte de la maison, j’entendais mon frère me dire "Change pour Porto Nani. Tu vois, tu vois ? Ici, personne n’est pour Benfica. Allez, viens idiot !" Et moi, j’ai regardé et je suis devenu un supporter de Porto. Je les ai rejoins et je suis devenu un de leurs supporters jusqu’à mes 17 ans. J’ai changé pour le Sporting uniquement lorsque j’ai commencé à joueur pour eux en junior. Avec la rivalité entre les 2 clubs, je suis resté un sportinguista de cœur (déclare-t-il en posant la main sur le cœur).

Mais vous avez passé des tests au Benfica ?

Oui, je me suis entrainé au Benfica.

Qu’est ce qui a cloché ?

Rien, rien. J’ai fait des tests dans les 2 clubs. Sans que personne ne le sache, j’ai fait un essai également au Benfica. Je me suis entrainé au Benfica le mardi et au Sporting le jeudi. Personne ne le savait. J’essayais de me guider. Manuel Fernandes, qui est un très bon ami et qui était lui au Benfica m’a demandé comment ça se passait : "Alors Nani ? On ne t’a dit rien ?" Et moi, je répondais : "Ils sont très contents de moi mais ils ne m’ont pas proposé de signer." Il y a eu de nombreux joueurs qui avaient eux signé : Manuel Fernandes, João Coimbra...

Mais je m’entrainais également avec le Sporting. J’y avais également un ami qui est comme un frère pour moi : Sabino. Au Sporting, certains disaient que je n’allais pas rester parce que j’étais trop petit et tout, mais qu’ils me laisseraient peut-être faire la pré-saison. Et qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai donné mon accord aux 2 clubs (dit-il en riant). Mais je ne suis allé qu’à la convocation du Sporting en sachant que je n’allais peut-être pas être retenu. Puis, je n’ai pas cessé d’évoluer et à partir de là, tout s’est enchainé.

Avec tout de même quelques moments plus difficiles avec des sifflets.

Ce fut une mauvaise période. Chaque jour que j’y allais pour un match, je pensais que je n’y arriverais pas. Les supporters étaient mal habitués. Je n’étais pas un buteur. La première saison, j’ai fait un très bon travail. La deuxième, je l’ai très bien débutée marquant des buts, offrant des victoires comme contre le National de Madeira. Mais ensuite, l’équipe à commencé à baisser de niveau et ils ont commencé à me tomber dessus. Puis, sont arrivés les sifflets et je suis tombé en dépression. Je n’arrivais à rien faire.

Et le désaccord avec Custodio ?

Ça s’est passé comme ça : c’était une semaine pendant laquelle je m’entraînais dans une forme excellente. J’entendais Paulo Bento dire : "C’est ça Nani, magnifique". Seulement, deux jours avant le match, j’ai reçu un coup sur le genou lors d’un entraînement et lors de l’ultime entraînement, celui où l'on reçoit notre convocation, je ne me sentais pas bien et j’ai entendu des réflexions comme quoi, je me relâchais. Plus tard lors de cette séance, Paulo Bento m'a fait changer de maillot avec Carlos Martins et je suis allé travailler avec les remplaçants.

J’ai compris que je ne serais pas titulaire et à ce moment là, j’ai eu des brûlures d'estomac. J'ai arrêté de jouer collectif, j’ai tenté de dribbler tout le monde et j’ai perdu le ballon de façon stupide. Puis, lors d’un mouvement, Custodio m’a taclé légèrement et moi, je lui ai marche dessus volontairement. S’en est suivit une joute verbale. Paulo Bento s’est tourné vers moi et m’a dit "Ça suffit ! " Et moi je lui ai répondu : "Putain, mais c’est lui qui parle, ce n’est pas moi !" Ce dernier m’a demandé de prendre mes affaires et d’aller prendre ma douche. Voilà !

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