United est tombé sans broncher sous les coups de boutoir de Fulham ce samedi après-midi à Londres, battus 0-3 par des Cottagers brillants.


On pourra bien entendu sortir l'excuse d'une défense complètement HS. Certes, elle est recevable. Au coup d'envoi, Sir Alex Ferguson se voyait obligé de recourir encore une fois aux services de Michael Carrick au centre et Darren Fletcher à droite. Ritchie de Laet, habituel latéral, glissait dans l'axe tandis que Patrice Evra prenait place à gauche.

Mais tout de même, cela ne justifie pas une telle pauvreté dans le secteur offensif. Car Wayne Rooney et Michael Owen, titulaires devant, étaient désignés pour convertir les occasions que leur fourniraient Antonio Valencia et Darron Gibson depuis les côtés, Anderson et Paul Scholes depuis l'axe. Bref, il y avait malgré tout assez de talent sur la pelouse pour faire mieux qu'une défaite 0-3.

Première période

Dès la troisième minute de jeu, les Red Devils demandèrent un penalty à M. Howard Webb lorsqu'Antonio Valencia, tentant d'intercepter un centre de Patrice Evra, tomba dans la surface. L'officiel de la rencontre ne siffla pas, et même sans avoir vu les ralentis, cela semblait quand même trop léger pour se voir octroyer un tel avantage.

A part cela, les premiers instants de la partie paraissaient déjà étranges. A la 4e minute, Darron Gibson s'essaya à une frappe de 40 mètres qui passa à quelques centimètres du poteau... de corner. Peu après, c'est Rooney qui tentait un lob du milieu de terrain alors que Mark Schwarzer était quasiment sur sa ligne de but. Entre temps, Paul Scholes prenait un jaune pour un tacle très appuyé sur Aaron Hughes, et prit des risques une poignée de secondes après en remettant ça sur Bobby Zamora, un tacle jugé cette fois régulier par Howard Webb.

Gibson retenta sa chance juste avant le quart d'heure de jeu, sans plus de succès, quoique le cuir passa cette fois plus près des cages que du poteau de corner. Mais c'est Fulham qui montait petit à petit en puissance. Une première banderille ne donna rien, le retourné acrobatique de Clint Dempsey rebondissant sur Michael Carrick.

Mais une minute plus tard, il s'en fallut de très peu pour que les Cottagers n'ouvrent le score. Après une longue passe depuis l'arrière, Bobby Zamora effectua une remise de la poitrine parfaite dans la course de Zoltan Gera dans la surface, à sa gauche. La volée du Hongrois semblait promise à rejoindre les filets, mais Tomasz Kuszczak réalisa un arrêt réflexe superbe pour repousser l'échéance.

Car ce sont les Londoniens qui allaient de toute façon ouvrir la marque en plein milieu de la première période. Alors que United semblait sur le point de se dégager, Paul Scholes fut repris avec le ballon par Danny Murphy à 30 mètres de ses buts. L'ancien Scouser, n'étant pas attaqué, frappa depuis l'entrée de la surface, la balle allant se loger au ras du poteau droit d'un Kuszczak un peu court (1-0, 22').

United s'en remit alors à Darron Gibson, déjà pas impressionnant dans le jeu, pour forcer la décision. Peu avant la demi-heure de jeu, sa frappe depuis le côté droit de la surface fut captée par Schwarzer alors qu'il y avait probablement mieux à faire... Une minute plus tard, sur un coup franc à 25 mètres, Rooney décala à peine le ballon pour l'Irlandais qui vit son tir puissant s'écraser contre le mur.

Gibson pas dans un bon jour, ce n'était pas le cas d'Antonio Valencia non plus, assez transparent sur son côté. Et encore moins le cas de Scholes, qui multipliait les pertes de balle. Un nouveau moment de relâchement de la part du Ginger Prince faillit nous coûter cher à la 32e minute; heureusement, la reprise de la tête de Zamora après un centre de Gera passa à côté.

Les Red Devils s'employèrent alors à frapper de loin, mais ni Gibson, ni Rooney, ni Scholes ne cadrèrent leurs tentatives respectives, celles-ci passant même généralement assez loin du cadre.

Deuxième période

Sir Alex Ferguson choisit de ne faire aucun changement à la pause, laissant ses joueurs régler la mire et espérant du mieux en seconde mi-temps. Mais 18 secondes seulement après la reprise, Damian Duff se débarassa facilement d'Evra à droite avant de centrer au second poteau. La remise de la tête de Clint Dempsey trouva Bobby Zamora au centre, lequel ne se fit pas prier pour conclure (2-0, 46').

Comment les Mancuniens allaient-ils parvenir à se sortir d'une situation pareille, sans avoir su se montrer dangereux jusque là? C'était tout le problème. Fergie décida d'envoyer Dimitar Berbatov et Fabio da Silva sur la pelouse, sortant au passage Darron Gibson et Ritchie de Laet. Le Bulgare sembla un moment pouvoir faire la différence, mais l'illusion ne dura que quelques instants.

De l'autre côté, Bobby Zamora et les siens continuaient leur festival, martyrisant les hommes en rouge. Gera et Zamora inversèrent les rôles, le premier remisant de la poitrine pour le second, mais l'homme en forme de Fulham (cinq buts lors des quatre derniers matchs de championnat) tira au dessus. Pendant ce temps, Scholes dévissait ses frappes et ses passes, tandis que les deux hommes les plus à même de le soulager de sa tâche se trouvaient en défense centrale...

Un quart d'heure avant le terme de la partie, les Londoniens nous assomèrent définitivement en inscrivant leur troisième but. Sur un centre depuis la droite, Zamora contrôla de la poitrine avant de servir Damian Duff qui arrivait dans son dos, à peu près de la même manière que Berba pour Valencia contre les Wolves. L'ancien joueur de Chelsea, lancé, expédia sa reprise de volée du gauche hors de l'atteinte de Tomasz Kuszczak (3-0, 75').

Le pire, c'est que les locaux continuaient de dérouler devant des Mancuniens complètement hors du coup. Il fallut un tacle parfait d'Anderson sur Greening dans la surface pour nous éviter une humiliation. Les supporters londoniens demandaient un quatrième but à leurs joueurs, quatrième but qui ne vint pas malgré une dernière tentative de Zamora sur laquelle Kuszczak s'imposa.

Conclusion

Plus que le score, c'est la pauvreté du jeu affiché par United qui fait tâche. Les passes non arrivées à destination peuvent se compter par lots de dix. La défense était expérimentale ce soir, mais le milieu et l'attaque n'ont pas joué leur rôle non plus, bien que composés de cadres en majorité.

Du coup, United en est à cinq défaites cette saison, après 18 journées. Notre bilan de 2008-2009 : quatre revers en 38 journées. Nous ne sommes qu'à trois points de Chelsea, et pouvons d'ailleurs nous estimer heureux qu'eux non plus, comme Arsenal, comme Liverpool, ne tournent pas à leur régime habituel.

La prochaine journée, à Hull le 26 décembre, sera une occasion de réagir. En cas de nouvelle défaite, la fin de saison pourrait s'avérer très longue.

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