Report : Barcelone 3 United 1

Les Red Devils ne pouvaient guère mieux se préparer, et même dominer le début de match, mais à Wembley samedi soir, Barcelone a prouvé pourquoi tant de monde les considère comme la meilleure équipe de football de la planète. Ils étaient probablement les meilleurs. Aujourd’hui, c’est certain ! Même l’égalisation de Wayne Rooney en première période, après un but de Pedro, n’a pas affaibli le jeu implacable des espagnols.

Il n’y a aucune honte à être défait ! L’équipe de Barcelone possède certainement dans son groupe les joueurs les plus talentueux jamais réunis et trois des cinq meilleurs joueurs du monde.

Comme prévu, Sir Alex Ferguson avait préféré Valencia à Nani pour animer l'aile droite, avec un Ryan Giggs censé donner le tempo dans l'axe. En attaque, le duo Rooney-Chicharito était logiquement aligné, l'absence de Berbatov du groupe de Sir Alex étant un peu la surprise de la feuille de match. Du côté espagnol, Pep Guardiola a surpris tout le monde en reléguant Carles Puyol sur le banc au profit d'Eric Abidal, titulaire sur le flanc gauche de la défense.

Les 10 premières minutes furent totalement à l'avantage de United. A l'image de la finale de 2009, les Red Devils montraient d'entrée de jeu une belle détermination au service d'un pressing tout-terrain. Bousculé par les attaquants adverses, le Barça semblait même extrêmement gêné, au point de peiner à combiner comme à l'accoutumée. Ji-Sung Park, symbole de l'esprit d’équipe et de sacrifice, était ainsi sur tous les ballons, mais sans pouvoir trouver un Javier Hernandez régulièrement hors-jeu.

Dans la pure tradition anglaise, United usait d'un jeu très direct, et de balles longues dans le dos de Pique et de Mascherano. Sur l'une d'entre elles, à la 8ème minute, l'Argentin fut ainsi pris de vitesse par Ronney plein axe, mais Victor Valdes éloigna le danger au prix d'une sortie en force.

Mais les espagnols ne tardèrent pas à prendre le contrôle du jeu. Pedro fut tout près de trouver la faille, mais l’attaquant rata le cadre de peu sur un bon centre de Xavi à la 16ème. Le capitaine catalan multipliait les coups de génie dans l’entre jeu, déséquilibrant toute la défense des Red Devils.

A force de multiplier les situations, le Barça trouva logiquement l'ouverture du score peu avant la demi-heure de jeu. Grâce à une offrante de Xavi, Pedro trouva l'ouverture en profitant d'une mésentente au marquage entre Vidic et Evra et trompa Van der Sar d'un plat du pied décroisé à la 27ème.

Mais United n'est pas une équipe comme les autres. Rooney récupéra un ballon perdu sur une touche par le Barça, sollicita Ryan Giggs pour un une-deux éclair et fusilla Valdes à l'entrée de la surface de réparation à la 34ème. L’attaquant anglais inscrivait ainsi le premier but de sa carrière contre un club espagnol.

Le Barça reprit néanmoins le contrôle du jeu et fut tout près de prendre à nouveau l'avantage sur une magnifique action entre Lionel Messi et David Villa. Mais le lutin Argentin manqua le centre de l'Espagnol. Les deux équipes rentraient au vestiaire à égalité après une très belle première période.

La deuxième période fut du même acabit. Les hommes de Pep Guardiola poursuivirent leur domination territoriale et technique.

Le latéral Brésilien Dani Alves sollicita ainsi van der Sar peu après la reprise d'une frappe tendue après un bon débordement. Repoussé tant bien que mal par le gardien, le ballon échoua dans les pieds de Messi, dont la reprise trouva Evra sur son chemin à la 52ème.

Les Catalans dominaient outrageusement, et finirent par concrétiser leur mainmise au tableau d'affichage quelques minutes plus tard. Et sans surprise, c'est Lionel Messi, qui donna une nouvelle fois l'avantage à son équipe. Sur une passe d'Iniesta dans l'axe, l'Argentin profita du champ libre d’une défense macunienne attentiste et décocha une frappe à ras de terre aux 20 mètres qui trompa Van der Sar à la 54ème.

Sans solutions face aux barcelonais, les Red Devils accusèrent le coup, et furent incapables de mettre fin à cette domination implacable. Les espagnols n'en finissaient plus de combiner et de monopoliser un ballon insaisissable pour un Chicharito complètement isolé. Messi sollicita ainsi une nouvelle fois Van der Sar à ras de terre à la 63ème, avant que Xavi ne permette au géant néerlandais de briller après un extérieur du droit astucieux qui partait se nicher en pleine lucarne s’il n’avait pas été repoussé à la 66ème.

Sir Alex prit alors l'option de faire rentrer du sang neuf afin de redonner un second souffle à l’équipe, avec Nani à la place de Fabio. Malheureusement, le portugais eut à peine le temps de rentrer dans son match que le sort de la rencontre fut définitivement scellé.

A la 70ème minute, Messi s'infiltra dans la surface de réparation, ce qui obligea la défense mancunienne à un dégagement catastrophe qui fut récupéré par Busquets. Ce dernier remit en retrait pour David Villa qui enroula le ballon à l'entrée de la surface. Ce dernier finit sa course en pleine lucarne.

Rooney avait beau prendre sa chance avec l’énergie du désespoir dans la foulée, la messe semblait dite. Hernandez tentait d'inquiéter ses vis à vis sur une ouverture de Giggs à la 82ème mais sans succès, tout comme Nani sur une frappe sans conviction à la 85ème.

Barcelone contrôla la fin de rencontre sans trembler et sans forcer. Dominateurs dans tous les secteurs du jeu, les espagnols remportent ainsi logiquement leur quatrième Ligue des Champions après une très belle démonstration.

Barcelone : Victor Valdés - Dani Alves (Puyol 88’), Piqué, Mascherano, Abidal - Xavi (cap), Busquets, Iniesta - Pedro (Afellay 90+2’), Messi, Villa (Keita 86’).

United : Van der Sar - Fabio (Nani 69’), Ferdinand, Vidic (cap), Evra - Valencia, Carrick (Scholes 77’), Giggs, Park - Rooney, Chicharito Hernandez.

Buts : Pedro (27’), Messi (54’), Villa (70’) pour Barcelone - Rooney (34’) pour United