Plus que trois jours avant le grand départ de la Premier League version 2011/2012. Une journée de plus à rayer dans le calendrier, mais une journée supplémentaire qui nous permet de vous présenter d'autres forces en présence, qui referont leurs apparitions en fin de semaine. Nous pourrions les appeler les équipes en "danger", celles qui se sont maintenues d'extrême justesse, sur un but de raccroc, sur une erreur d'arbitrage... ou surtout grâce à une mentalité de guerrier.


Ce sont effectivement déjà des habituées de ce championnat, mais des habituées qui ont une boule dans le ventre à chaque fin de saison, la relégation toquant à leur porte bien trop souvent, apportant crispation et sueurs froides à leurs supporters.

LES EQUIPES EN "DANGER"

Ces sept équipes ayant occupé la seconde partie de tableau l'an dernier essaieront de gommer leurs erreurs et, pourquoi pas, d'intégrer un top 10, même si la majorité d'entre elles se contenteront du minimum, à savoir se maintenir. Nous retrouvons donc parmi elles, Wolverhampton, Wigan, Blackburn, Bolton, Stoke City, Newcastle et West Bromwich Albion.

Autant d'équipes qui devraient naturellement rappeler de bons souvenirs aux supporters mancuniens puisque la plupart ont pris des leçons de football à Old Trafford et à domicile, face aux Red Devils.

Wolverhampton :

Mais ce n'est pas le cas de toutes, à commencer par les Wolves, tristement célèbres pour avoir brisé notre record d'invincibilité en championnat qui durait depuis près de neuf mois. Tout le monde se souvient de cette défaite 2 buts à 1 et de ce public orange qui explosait de joie au coup de sifflet final.

Ce résultat n'est autre que le symbole de ce qui caractérise cette équipe, à savoir, détermination et abnégation. Valeurs très représentées dans l'attitude de leur coach emblématique, l'irlandais Mick McCarthy, à la tête du club depuis 2006 et figure de tous les succès de l'équipe depuis cette date là. Il a réussi à la faire monter en 2009 et la maintient depuis deux saisons dans l'élite. Maintien qui s'est avéré extrêmement juste l'an dernier, les Loups finissant seulement à un tout petit point devant le premier relégable (Birmingham). La marge de manœuvre semble donc très réduite.

Mais les méthodes de McCarthy ont porté leurs fruits puisqu'ils seront encore au rendez-vous cette saison, avec un effectif qui représente bien la mentalité du Gaffer. Les deux attaquants travailleurs que sont Kevin Doyle et Steven Fletcher en tête de liste, ayant joué un rôle important pour le club la saison passée, inscrivant respectivement 5 et 10 buts et servant surtout d'apports offensifs essentiels.

Cette équipe est solide, c'est un fait, en témoigne la présence de joueurs tels qu'Ebanks-Blake (ancien de la maison, et auteur de 7 buts en 2010/2011), Elokobi, Zubar, Jaimie O'Hara, Milijas, Ward et Hunt. Pas des joueurs de ballon exceptionnels mais des joueurs disciplinés et expérimentés, qui ont permis aux Wolves de ne pas douter et de s'accrocher jusqu'au bout. L'élément majeur de la saison passée reste cependant Matthew Jarvis, milieu de terrain justement récompensé par les titres honorifiques de meilleur joueur du club selon les supporters et ses coéquipiers. Régulier puisqu’il était présent dans 34 matchs sur les 38 joués par son équipe, apportant lui aussi son lot de buts décisifs.

Ce n'est pas un hasard si cette équipe a réussi à nous faire chuter et qu'ils ont aussi battu Chelsea, Liverpool et Manchester City. La cohésion qui existe dans le groupe, mais aussi entre les dirigeants et les supporters, y est pour beaucoup. Et c'est ce que McCarthy souhaite encore plus renforcer en acquérant le défenseur de Birmingham, Roger Johnson, et le gardien de Swansea, Dorus De Vries.

Le club est encore loin de pouvoir prétendre retrouver des années de gloire comme ce fut le cas durant les 50's, mais il peut au moins espérer perdurer solidement en première division. Les supporters n'en demandent pas plus.

Wigan :

16èmes l'an dernier, les Latics sont une équipe sympathique de Premier League, ayant accédé pour la première fois de leur histoire à l'élite en 2005. Depuis, ils n'ont plus quitté le championnat, se permettant même le luxe de disputer une finale de Carling Cup l'année de leur montée (perdue contre United, 0-4).

Equipe sympathique, pourquoi ? Car contrairement aux Stoke, Blackburn et autres Birmingham, Wigan est une formation joueuse. Sous l'impulsion du jeune coach Roberto Martinez, cette institution a des tendances très latines et des ambitions offensives, ce qui lui vaut parfois de subir des corrections. (On se souvient du 0-8 contre Chelsea, qui donna le titre aux londoniens lors de la dernière journée de la saison 2009/2010, ou encore du 1-9 subi face à Tottenham).

Vous l'aurez compris, si ce club se maintient depuis tant d'années, ce n'est pas grâce à une solidité défensive irréprochable, non. C'est grâce à leurs qualités d'attaques et à leur audace constante. Avec de bons joueurs de ballons tels que le colombien Rodallega ou le français N'Zgobia, leur style de jeu est plaisant et permet aux joueurs offensifs de s'exprimer librement. C'est l'une des raisons qui a poussé Ferguson à prêter le jeune Tom Cleverley au club l'an dernier, l'anglais ayant joué un rôle prépondérant dans la course au maintien.

Cependant, les temps sont difficiles. N'Zogbia, l'élément le plus décisif de l'équipe, a été vendu à Aston Villa et Cleverley est rentré à Old Trafford. C'est peut-être la saison la plus difficile de l'ère Martinez que s'apprêtent à vivre les Latics. Et s'ils peuvent toujours compter sur quelques joueurs cadres (comme Figueroa, Alcaraz, Watson, Thomas...), ils devront aussi espérer voir leurs jeunes joueurs prendre une part plus importante et devenir plus réguliers. Nous pensons ici bien évidemment au prometteur Franco Di Santo, mais aussi à Victor Moses, Diamé ou Ronnie Stam.

En termes de recrutement, et pour pallier aux départs, ils ont réussi à enregistrer l'arrivée du milieu David Jones, volé à leur frère - Wolverhampton présenté plus haut -, et du défenseur Adrian Lopez, en provenance de La Corogne.

Mais cela est bien mince comme renforcement et les supporters devront plutôt espérer une hausse du niveau global de l'effectif sous peine de risquer, plus que jamais, de passer à la trappe.

Blackburn :

Blackburn, Blackburn et ses longs coup-francs. Le jeu le plus moche de Premier League selon certains soit, mais d'un point de vue mancunien, on oublie vite cela. Blackburn ça représente quoi pour nous ? Le souvenir du magnifique quintuplé de Berbatov, le souvenir du titre remporté grâce au penalty de Rooney et plus récemment, l'achat de Phil Jones pour une vingtaine de millions de livres. Si avec tout cela on n’est pas encore amoureux de Blackburn, je me demande ce qu'il nous faut ! Ah oui, peut-être un autre prêt convaincant de la part d'un de nos jeunes joueurs, Diouf, qui s'est intégré parfaitement à ce groupe et a réalisé une saison pleine.

Oui, mais le hic, on est supporter de United, on adore ce club, on est supporter de Blackburn, on le déteste. J'exagère à peine, mais la situation est extrêmement compliquée en ce moment, en grande partie à cause des dirigeants qui gèrent l'institution d'une main invisible et d'une mauvaise main, en plus. Les retours de prêts de Diouf et Santa Cruz et le départ à bon prix de Jones auraient dû permettre au club de combler des trous dans l'effectif. Que nenni, l'argent a été investi pour des recrues de second standing (hormis le Serbe Petrovic), c'est donc avec un effectif amoindri et vieillissant que l'équipe devra démarrer la Premier League.

Et si quelques joueurs cadres peuvent laisser espérer (Samba, Emerton, Pedersen, Dunn...) un début satisfaisant, les certitudes des joueurs qui les entourent sont trop instables. Comme à Wigan, le défi de Steve Kean (ayant remplacé Sam Allardyce l'an dernier, autre décision incompréhensible puisque l'équipe n'a cessé de chuter dans les bas fonds du classement après son arrivée) sera celui de compter sur ses jeunes joueurs (Nzonzi, Hoilett et Formica, principalement). Autant dire que les craintes sont fortement présentes à l'aube de recevoir leur voisin de la peur, Wolverhampton.

Bolton :

Les Wanderers luttent pour le maintien depuis leur accession en Premier League il y a dix ans de cela. Malgré une période intéressante entre 2003 et 2007, ils ont la plupart du temps flirté avec la relégation, se sauvant toujours sur des détails. Mais ils ont cette force de caractère, symbolisée par leur gardien légendaire Jussi Jaaskelainen (fidèle au club depuis 1997), et par le mental impeccable d'Owen Coyle, ex-entraîneur de Burnley, qui a pris les rênes de la maison en 2010.

C'est avec joie que nous retrouverons Chris Eeagles, un temps passé par Burnley lui aussi, qui a intégré l'effectif cet été. Mais ce n'est pas la seule recrue de Coyle puisqu'en plus du jeune anglais, Reo Cocker (Aston Villa) et Darren Pratley (Swansea) ont aussi posé leurs bagages du côté du Reebok Stadium.

Est-ce que ces ajouts suffiront à pallier aux départs d'Elmander (joueur phare de la saison dernière) et de Sturridge (retournant à Chelsea) ? Je pense que oui. Coyle est un entraîneur qui fait un travail sérieux et qui impose une certaine continuité à ses équipes. J'ai du mal à voir ce club connaître des soucis de relégation en fin de saison prochaine tant l'effectif est varié et déjà bien huilé. Seul petit bémol, la blessure longue durée de Chung-Yong Lee qui tombe au plus mauvais moment.

Enfin, je pense cette équipe capable de viser mieux qu'un simple maintien, pourquoi pas une place européenne, même si cela semble assez utopique pour le moment.

Stoke City :

Ah, les voilà ! Les Européens de la deuxième partie de tableau ! Non, vous ne rêvez pas, une équipe parmi laquelle la légende est Rorry Delap et le joueur le plus technique est Robert Huth, peut être européenne ! C'est bel et bien contre cette équipe au jeu léché et très plaisant que City est allé gagner sa FA Cup dans un match fou (1-0).

Plus réputée pour son jeu de touches que pour ses combinaisons inspirées et fluides, cette équipe a fait des misères à bien des formations la saison passée, notamment à Arsenal (victoire 3-1). Et il semblerait qu'ils aient réussi à trouver leur rythme de croisière depuis leur accession à la Premier League (en 2008), puisque au cours de leurs trois saisons dans l'élite, ils n'ont pas fini une seule fois en dessous de la 13ème place.

Alors, cette équipe est-elle réellement capable d'améliorer encore ses performances ou atteint-elle ses limites grâce ou à cause de son jeu trop rude ? Une chose est sûre, on a beau critiquer encore et encore la qualité de jeu de cette équipe, il faut reconnaître le travail exemplaire réalisé par le gallois Tony Pulis, à la tête du club depuis 2006.

Et puis, miracle, il y a quand même quelques excellents joueurs dans cette équipe, je pense notamment à Kenwyne Jones, un attaquant que Wenger ne serait pas malheureux d'avoir, ou encore Jermaine Pennant et Etherington. Sans oublier les joueurs de caractère qui composent ce groupe et lui permette de se trouver une régularité saine : Shawcross, Walters et Whitehead. Pour apporter une touche encore plus exotique à cette équipe, les deux défenseurs Jonathan Woodgate (Tottenham) et Matthew Upson (West Ham) joueront du côté du Brittania Stadium l'an prochain.

A eux de bien représenter l'Angleterre en Europa League, sans pour autant s'y laisser distraire et oublier de faire "chier" les gunners en PL.

Newcastle :

Le second club français d'Angleterre après Arsenal, le voici ! Avec pas moins de quatre recrues françaises en une année (Ben Arfa, Cabaye, Marveaux et Obertan), les Magpies représentent bien la "french touch" déjà entrevue dans le club avec les passages de David Ginola et Laurent Robert.

Ayant retrouvé la Premier League immédiatement après l'avoir quitté, les noirs et blancs ont fait une saison de retrouvailles plutôt satisfaisante bien que mouvementée. Après avoir révélé sur le devant de la scène le jeune attaquant anglais Andrew Carroll, ils l'ont vendu au prix fort au mercato d'hiver, à Liverpool (40 Millions). Plutôt étonnant pour le club de renoncer à l'un de ses éléments les plus importants, mais quand on voit la somme engagée, cela reste compréhensible.

C'est malgré tout avec des joueurs d'expérience et de caractère qu'ils ont accroché une honnête douzième place. Quand on pense Newcastle, on pense forcément à Kevin Nolan, Joey Barton, Jose Enrique Coloccini, Cheik Tiote, Gutierrez... Tant de joueurs aux qualités certaines qui ont permis à St James Park de se délecter de rencontres folles (la plus fameuse étant le 4-4 arraché contre Arsenal, mais aussi les larges victoires, 5-0 contre West Ham, 6-0 contre Villa ou encore 5-1 contre Sunderland). Il n'y a rien à dire, le club a fait le spectacle sur le terrain l'an dernier et Alan Pardew a de quoi faire pour la saison prochaine.

Quelques doutes subsistent quand même suite au départ soudain de Kevin Nolan pour les Hammers de Big Sam. Cette équipe manque d'attaquants, malgré les bonnes prestations de Leon Best qui avait dû succéder à Carroll. C'est pourquoi Pardew a ramené le striker Demba Ba, choix qui ne s'avère pas encore être une valeur sûre.

Les réponses du côté de la Toon Army, nous les aurons bien assez tôt. Et ironie du tirage au sort, le premier match de la saison les opposera à Arsenal, histoire de se rappeler d'agréables moments.

West Bromwich Albion :

L'équipe-ascenseur ! Habitués à faire la navette entre la Premier League et la Championship, on dirait qu'ils ont finalement réussi à passer les portes et à s'installer tranquillement à la onzième place du classement l'an dernier. Equipe souvent raillée pour son inconstance, on ne peut que constater qu'ils ont réalisé une saison exemplaire l'année passée, réussissant à flirter avec le top 10 grâce à quatre derniers mois où ils n'ont perdu qu'à deux reprises.

Emmenée par son capitaine Chris Brunt, cette équipe disposait d'un jeu agréable à suivre avec quelques bonnes surprises dans leurs rangs, notamment le milieu de terrain congolais Mulumbu et l'attaquant explosif Peter Odemwingie (15 buts l'an dernier), qui se sont distingués à de nombreuses reprises au cours de la saison, dont des prestations bluffantes à l'extérieur, comme une victoire 3-2 à l'Emirates. Et c'est surtout la seule équipe à être venue chercher un petit point à Old Trafford (2-2), certes bien aidée par nos erreurs défensives, mais tout de même, l'exploit reste de taille.

Ce fut un été assez agité du côté des Baggies puisque Roy Hodgson a pris en charge l'équipe (souvenez-vous de son excellent travail réalisé à Fulham, ou encore à Liverpool (...)) et a décidé d'acheter cinq nouvelles recrues. Parmi ces cinq joueurs, nous retrouvons Ben Foster, prêté par Birmingham, Shane Long, l'attaquant irlandais de Reading, ainsi que McAuley (Ipswich), Fulop (Ipswich) et Jones (Preston).

Cette équipe est l'une des révélations de la saison dernière et je leur souhaite pleins de victoires cette année. Enfin, après le 14 août évidemment puisque c'est chez eux que nous disputerons notre premier match de championnat. L'occasion de retrouver Ben Foster et Roy Hodgson, et, pourquoi pas, de recevoir quelques cadeaux de leur part !


Cet article a été écrit par le membre Best_07

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