Report : West Brom 1 United 2

Le job est fait ! C'est ce qu'il faudra retenir de notre premier déplacement de la saison. Une victoire acquise dans la douleur contre West Bromwich Albion, qui nous permet de prendre déjà une avance cruciale sur nos principaux concurrents pour le titre. Si la totalité des favoris ont laissé des points en chemin dès la première journée, ce n'est pas notre cas. C'est au mental, comme souvent, que nous sommes allés chercher les trois points en toute fin de match. Et si quelques doutes ont subsisté tout au long de la rencontre, l'essentiel est là, et le sourire, Ferguson peut l'arborer.


Dimanche, 15h15 en Angleterre, Chelsea termine son match en présentant des faiblesses inquiétantes contre Stoke, et constitue donc le troisième club du Big Four à être mis en échec pour ce premier Week End de compétition. Les données étaient alors claires, une victoire en fin d'après-midi et c'était déjà un petit trou que nous creusions sur nos rivaux. Ferguson l'entendait de cette oreille là, et les joueurs aussi, au vu de notre entame de match tonitruante.

Première période :

Effectivement, ce sont dix premières minutes époustouflantes que nous avons réalisé. L'équipe très rajeunie mise en place par le coach ayant bien intégré le fait qu'il fallait mettre du rythme et de la percussion d'entrée de match pour essayer de marquer le plus tôt possible, afin de ne pas se mettre à douter. Les leçons de la saison dernière étaient bien retenues et le jeu que nous déployions s'avérait alléchant et inspiré. A bases de combinaisons rapides et de jeu en une touche de balle, les Rooney, Welbeck, Anderson et Young se trouvaient parfaitement au point de mettre la défense des Baggies à l'agonie.

C'est donc sans surprise qu'au terme d'un premier quart d'heure archi dominé, Rooney ouvrait le score. D'une frappe limpide croisée du gauche, il venait battre Ben Foster et nous donnait un avantage plus que logique au tableau d'affichage. Premier but de la saison pour Rooney, premier but de United en Premier League, tout commençait sur les chapeaux de roues, et la question qui trottait dans la tête de n'importe quel supporter à ce moment là était la suivante : "A quand le deuxième ?"

La pression exercée sur la défense adverse était si intense que tous nos joueurs se permettaient le luxe de venir aux avants postes, les ballons étant constamment récupérés au milieu de terrain. Il s'en est d'ailleurs fallu d'un rien que ne Nani double la mise, au terme d'une action collective éblouissante. On pouvait dénoter un brin de suffisance dans sa frappe, comme un avant goût de ce qui nous attendrait par la suite.

Car si nous baissions petit à petit de rythme et que nous connaissions quelques problèmes défensifs (Fabio en méforme, Vidic blessé), West Brom, eux, profitaient de leurs qualités pour s'enhardir et venir perturber une défense qui s'attendait pourtant à passer un match tranquille. C'est sous l'impact de joueurs généreux comme Tchoyi ou Long que notre back four accumulait des erreurs d'inattention ou de manque d'agressivité. D'abord dangereux uniquement par à-coups, sur coups de pied arrêtés, ils devenaient de plus en plus présents dans le jeu. Au point de solliciter pour la première fois De Gea, qui dût s'illustrer pour préserver notre avantage, d'un arrêt plein de classe.

Mais l'inévitable arriva, sur une action assez anodine qui semblait vouée à l'échec, l'attaquant Irlandais des Baggies plaçait une frappe légère que notre portier laissait étrangement filé sous ses bras. Cette action n'était pas sans rappeler celle de la semaine passée, où, à nouveau, l'Espagnol avait mis énormément de temps à plonger. Cependant, si l'erreur de De Gea est évidente sur cette action, le but concédé était l'œuvre d'une défense toute entière qui manquait de présence. Fabio perdant la balle bêtement au début de l'action, et le reste des défenseurs assistant au numéro de Long en tant que spectateurs.

Passivité étonnante de la part d'une charnière aussi expérimentée que Vidic – Ferdinand. Une certaine nonchalance était détectée au sein de notre collectif, qui laissait transparaître une impression de sur-confiance exagérée.

Un partout, le message était clair, message que nous devrions pourtant connaître à la perfection, un match en Premier League ne se gagne pas en réalisant vingt bonnes minutes. La fin de la première mi-temps fût alors beaucoup plus compliquée, pourtant, ce n'est pas faute à nos milieux d'avoir fait énormément d'efforts, Anderson et Cleverley réalisant des prestations appliquées. Le travail de Young est aussi à saluer, même s'il n'arrivait pas à faire la différence dans le dernier geste, sa disponibilité et son envie étaient pleinement ressenties, contrairement à Welbeck et Nani qui disparaissaient au fur et à mesure que le match avançait.

Mais la principale inquiétude en cette fin de première période reposait évidemment sur Vidic, apparemment touché mais qui ne laissait toujours pas sa place à un Evans parti à l'échauffement depuis la quinzième minute. C'est finalement à nouveau De Gea qui dût répondre présent sur un centre-tir de Tchoyi qui filait vers la lucarne. La mi-temps arrivait alors et ce n'était finalement pas un résultat volé de la part des locaux, même si nous pouvions regretter le fait de ne pas avoir mieux exploité notre entame de match parfaite.

Deuxième période :

A la reprise, nous étions tous étonnés de voir que Vidic était encore présent sur la pelouse, lui qui ne cessait de boiter tout au long du premier acte. Mais cette apparente forme retrouvée pour le Serbe n'était qu'une illusion, puisque sept minutes après le retour des vestiaires il cédait sa place à Johnny Evans. Si notre jeu avait été agréable à suivre pendant la majeure partie du premier acte, il devenait de plus en plus brouillon et statique au fil des minutes. Certains joueurs se découvrant même des imprécisions étonnantes dans la passe, comme Welbeck, Cleverley et Nani, qui étaient loin de leurs formes du Comunity Shield.

C'est d'ailleurs toute notre aile droite qui était en difficulté, avec un Smalling qui avait du mal à apporter le danger ou ne serait-ce qu'une once de soutien au portugais. Un manque d'entente et de compréhension qui rendait notre jeu stérile et très nettement orienté vers la gauche et donc, vers Ashley Young. Il faut bien reconnaître que l'anglais était le seul à prendre des initiatives intéressantes et à perturber les lignes de la défense adverse. S'il avait encore du mal dans la plupart de ses centres, il avait au moins le mérite de tenter et d'être à la création de la quasi-totalité de nos timides attaques.

L'atmosphère devenait de plus en plus pesante dans ce match et les supporters le sentaient bien, mettant la pression sur notre équipe, et provoquant même des frustrations chez les joueurs. Si défensivement la rentrée d'Evans avait apporté un peu de stabilité, nous sentions bien que le match piège était en train de se dessiner, et West Brom avait d'ailleurs des idées de victoire, pensée toute légitime au vu de la tournure des évènements.

Roy Hodgson était de plus en plus tendu sur son banc, sentant bien que l'exploit était possible, tandis que Ferguson restait impassible, même si son regard trahissait une forme d'inquiétude. L'inquiétude de revivre les mêmes déplacements que l'an dernier, où nous avons uniquement acquis cinq victoires en 19 rencontres. Cette peur du mauvais résultat s'intensifia quand nous subissions notre deuxième coup dur de la journée, avec une nouvelle blessure, celle de Rio Ferdinand. Obligé de laisser sa place à Jones, l'équipe alignée sur le terrain manquait clairement d'expérience, chose qui pouvait paraître préjudiciable pour la fin de rencontre.

Rooney, seul leader encore présent sur le terrain, endossait un rôle temporaire de capitaine tandis qu'il retrouvait son duo avec Berbatov (entré un peu plus tôt à la place de Welbeck). Si le Bulgare semble avoir de moins en moins d'influence sur le coach, au point d'être relayé en troisième attaquant (voir quatrième si l'on compte Chicharito), il a réalisé une prestation qui fera surement réfléchir l'Ecossais. Danny a lui livré une performance mitigé, avec quelques faiblesses techniques et un manque de participation au jeu, élément qui en fait pourtant son atout numéro un habituellement. Dimitar au contraire a eu directement un impact positif sur notre jeu, prenant bien la profondeur, et usant de sa traditionnelle capacité de contrôle et de conservation pour servir de pivot idéal. Ce sont nos actions qui devenaient plus cohérentes et plus organisées.

Mais le match ne s'emballait pas pour autant, et, arrivés à dix minutes de la fin, nous avions l'impression de laisser échapper la victoire, comme tous nos concurrents, ni plus ni moins. L'occasion était trop belle pour être ratée, et, c'est sur une énième tentative de Young que nous finissions par prendre l'avantage à la 81ème minute. Sur une feinte de centre et une course percutante, l'anglais se débarrassait de son vis à vis et centrait pour Rooney du gauche. Centre qui finissait miraculeusement dans les filets de Foster, après avoir été détourné par le pied de Steven Reid.

Ashley avait été jusque là très traditionnel dans son rôle d'ailier, se remettant toujours sur son pied droit pour adresser des longs ballons. A quelques minutes du terme, il fallait que quelqu'un prenne ses responsabilités et tente de forcer la décision tout seul, Nani n'était pas en mesure de le faire, c'est Young qui s'en chargea. Il venait d'assurer l'essentiel et sa joie lorsqu'il vit le ballon entrer dans les cages était plus que significative. Il venait d'être décisif, comme il l'avait été sur le coup-franc contre City, et il nous donnait les trois points. C'est là tout l'intérêt de son achat, avoir plus de joueurs capables de faire la différence sur une action individuelle. Si ses prestations peuvent diviser depuis son arrivée au club, force est de constater que sa présence aujourd'hui fût essentielle et que cela lui donnera surement plus de confiance pour la suite. Les derniers instants de la partie étaient très haletants, nous restions regroupés dans nos trente derniers mètres, attendant le coup de sifflet final et la libération qu'il impliquerait. C'est un grand ouf de soulagement que nous avons pu pousser quand l'arbitre a mis fin à l'étouffante domination des Baggies dans les dernières secondes. Si tout n'a évidemment pas été parfait, on gagne notre premier match de la saison, qui plus est à l'extérieur, avec encore et toujours un but arraché à la détermination. La mentalité exemplaire du désir de la gagne s'est encore une fois retrouvé dans ce genre de match compliqué.

Les joueurs changent, les objectifs et les moyens sont les mêmes.

Bilan :

Du bon et du moins bon à retenir, certains joueurs se sont montrés sérieux dans leurs prestations (je pense principalement à Young, donc, mais aussi à Rooney, Anderson et Berbatov). D'autres ont été en deçà de ce qu'on attendait, mais au vu des soucis rencontrés durant le match et des qualités certaines de nos adversaires (WBA n'est plus l'équipe "passoire" de PL), obtenir trois points dans ces conditions là, c'est une vraie réussite. Nous pouvons aborder maintenant sereinement nos deux prochaines rencontres, toutes deux à la maison, contre des équipes sur qui nous aurons selon toute logique un certain ascendant psychologique. La route est longue, mais la ceinture est solidement attachée et l'essentiel est assuré.


West Brom: Foster; Shorey; Olsson; Tamas; Reid (Jara, 85e); Morrison; Mulumbu; Scharner; Brunt; Tchoyi; Long (Cox, 88e)

United: De Gea; Smalling; Ferdinand (Jones, 76e); Vidic (Evans, 52e); Fabio; Anderson; Cleverley; Nani; Young; Rooney; Welbeck (Berbatov, 65e)


Les Buteurs:

West Brom: Long (37e)

United: Rooney (13e); C.S.C (81e)


Les Cartons:

Jaunes: Reid (West Brom, 37e); Young (United, 56e); Anderson (United,78e); Scharner (West Brom, 86e); Cox (West Brom, 90e)



Rédigé par Best-07

Sur le forum