Pour cette troisième journée de Champions League, United se rendait en terres roumaines pour affronter Galati. Si lors du tirage au sort cette rencontre s'était dessinée comme n'étant qu'une simple formalité, ce déplacement avait tout du match piège puisque glissé entre deux chocs de Premier League. Il aura finalement fallu attendre la deuxième période avant de voir les mancuniens faire la différence de manière définitive, dans un match qui ne restera pas dans les annales.


Dans un stade entièrement acquis à la cause des locaux, la tension était palpable en début de rencontre, puisqu'il n'était plus question pour United de laisser échapper des points précieux dans cette compétition. Ferguson bénéficiait du retour de Nemanja Vidic et se permettait donc d'offrir à nouveau une formation nettement différente de celle mise en place contre Liverpool. Une formation qui a eu du mal à trouver ses marques durant ces 90 minutes, ne parvenant à anéantir les espoirs roumains que par l'intermédiaire de deux penaltys.

PREMIÈRE PERIODE :

Le début de rencontre se révélait être très stérile, à la manière du week end dernier. Si nous avions la maîtrise du ballon et que nous forcions la défense de Galati à rester regroupée devant ses cages, et ce dès les premières minutes, notre organisation était bien trop stéréotypée pour créer des décalages conséquents. Symbole de ce jeu terne et sans danger, Antonio Valencia, qui était beaucoup sollicité sur son aile mais qui restait bloqué dans ses défauts caractéristiques, à savoir un manque de justesse dans le dernier geste. Malgré la disponibilité crescendo de Fabio, il n'arrivait pas à tirer profit des mouvements du brésilien pour prendre à revers la défense adverse, s'enlisant dans sa faiblesse technique et disparaissant alors logiquement au fil du match.

Sur l'aile gauche, ce n'était pas bien mieux. Si Evra et Nani étaient clairement plus volontaires, le portugais était lui aussi très maladroit dans ses gestes finaux, tandis que Patrice arrivait plus ou moins à amener un peu de folie à notre jeu. Ce fut d'ailleurs lui qui fut à l'origine de nos quelques rares occasions en première période. Les trente premières minutes se déroulaient donc à un rythme de sénateurs, le visage de United restant aussi pâle que lors des précédentes sorties.

Du côté de Galati, ils jouaient sur les espaces qu'on pouvait leur laisser, exploitant chaque contre avec une envie débordante. C'est pourquoi Lindegaard fut sollicité à de nombreuses reprises au cours du premier acte, puisqu’Evra et Fabio étaient beaucoup trop offensifs pour assurer pleinement les tâches défensives, et que Nemanja Vidic avait du mal à se remettre en jambes, commettant des erreurs inhabituelles.

Les deux seules véritables opportunités pour les hommes de Sir Alex ont été l'œuvre de Patrice Evra, sur une frappe toute en puissance du gauche, qui finissait sa course dans les bras de Grahovac, et de Michael Carrick, dont la reprise à bout portant n'était pas assez maîtrisée pour trouver le cadre. Ce n'est pas un hasard si ces deux hommes là se révélaient être les plus dangereux, ils étaient clairement les seuls au niveau. Carrick a très certainement réalisé son meilleur match de l'année sous nos couleurs, ayant un ratio de passes réussies hallucinant, et cherchant toujours à jouer de l'avant, dans les intervalles, vers les ailiers ou Wayne Rooney. Fait plutôt rare pour lui puisqu'il nous avait habitués à être très (trop) prudent dans son jeu en début de saison. Dans un rôle de rampe de lancement, il exerçait à la perfection, trouvant avec une facilité déconcertante l'espace de trop laissé par les défenseurs.

Son travail n'était malheureusement pas mis en valeur par la doublette offensive, qui évoluait bien loin du niveau qu'elle peut avoir l'habitude de montrer. Rooney ne semble pas parvenir à retrouver la forme qui était la sienne avant sa blessure, tandis qu'Hernandez continue de montrer des lacunes techniques considérables, qui le rendent invisible dans de nombreux matchs quand il ne parvient pas à exploiter son sens du but pour se mettre en valeur. Il n'y avait finalement rien de bon à retenir de cette première mi-temps, qui laissait planer des doutes quant à notre capacité à aller chercher une victoire pourtant primordiale.

DEUXIÈME PERIODE :

La deuxième période repartait sur des bases similaires, aucuns changements n'avaient été effectués durant la pause et il était donc bien difficile de penser l'équipe capable de se mettre à se transcender dès la reprise. Si Anderson parvenait enfin à exister dans la rencontre, gommant ses errances techniques des quarante-cinq premières minutes, cela n'était pas assez incisif pour revitaliser toute notre animation offensive, qui souffrait cruellement des méformes conjuguées de Nani et de Rooney. Ce fut cependant l'anglais qui se créa la première occasion franche, à la 63ème minute, lorsqu'il enchaîna un pivot parfait avec une frappe qui frôla le montant droit de Grahovac, ne parvenant donc pas à trouver la faille pour la dixième fois cette saison.

Mais cela n'était que partie remise, puisque moins de deux minutes plus tard, servi en profondeur, il adressait une passe vers Chicharito, ballon qui fut illicitement arrêté de la main par Costin. La sanction était inévitable, penalty pour United. Il fut cependant étonnant de ne pas voir l'arbitre brandir le rouge, tant l'acte du défenseur de Galati était grossier et parfaitement volontaire. Quoiqu'il en soit, Rooney lui-même se chargea de tirer ce penalty, d'un plat du pied dans le petit filet droit, qui prenait à contre pied le portier roumain. Le plus dur semblait être fait. A 25 minutes du terme, United tenait enfin sa première victoire dans la compétition, et si jusque là le match avait été très pauvre en terme de qualité de jeu, l'essentiel était en train d'être assuré.

La fin de match aurait pu être beaucoup plus tranquille si Vidic n'avait pas faire l'erreur de commettre une faute inutile, qui lui valu d'être exclu, le soir de son retour à la compétition. Encore une fois, au vu de la clémence accordée au défenseur roumain sur la main, la décision peut paraître exagérée. Mais l'heure n'était plus à la contestation, puisque nous devions terminer la rencontre en infériorité numérique, avec un avantage d'un petit but à défendre.

Cette expulsion, en plus de ravir une foule qui reprenait espoir, donnait de l'impulsion à tout un groupe, qui n'allait rien lâcher jusqu'au coup de sifflet final, s'attelant à vouloir faire chuter le géant anglais. En réponse à cet incident, Ferguson faisait entrer Evans à la place de Valencia, qui quittait donc la pelouse avec à l'actif une de ses plus mauvaises prestations au club. Quelques minutes plus tard, c'était Fabio qui cédait sa place à Jones, le brésilien ayant disparu de la rencontre en deuxième période.

A l'inverse du match à Anfield, celui qui assurait la stabilité défensive n'était autre que Smalling, replacé dans l'axe pour la première fois depuis deux mois, et qui montre pourquoi il est encore plus impressionnant en center back. Sa capacité à rester debout face aux adversaires, à se servir de sa puissance pour se métamorphoser en un véritable mur, a littéralement dégouter les attaquants adverses, qui ne cessaient de le trouver sur leur route tandis qu'ils essayaient de recoller au score. Si son travail n'avait été jusqu'ici que très discret, quand les joueurs de Galati eurent un temps fort de quelques minutes en fin de match, il fit preuve d'une solidité à toute épreuve, qui ne laissa à aucun moment la possibilité aux roumains de se créer de véritables opportunités.

Un nouveau tournant dans le match intervint juste avant le temps additionnel, alors que Perendija écopait d'un second carton jaune pour une faute évidente sur Hernandez. Les deux équipes étaient à nouveau avec le même nombre d'hommes sur le terrain, et puisque nos adversaires n'avaient pas tiré profit de leur supériorité numérique et de leur période de domination, il était à présent difficile de concevoir qu'ils puissent nous arracher deux points dans les derniers instants de la rencontre.

C'était même l'inverse, les espaces dans leur dos étaient à présent beaucoup plus nombreux, et ce fut alors le moment que choisit Nani pour se montrer un peu à son avantage. Sur une erreur adverse, le portugais parvenait à se placer en position de frappe sur son pied gauche. Son tir bénéficia d'un rebond fusant qui s'écrasait alors sur le montant, pour ce qui aurait dû être le but du K.O.

Comme lors de l'ouverture du score, l'avertissement n'était qu'un prélude puisque sur une nouvelle faute, à l'encontre de Wayne Rooney cette fois-ci, un second penalty était accordé aux mancuniens. Wazza prenait à nouveau ses responsabilités, plaçant définitivement United hors d'atteinte et réalisant par la même occasion un doublé, en tirant sur le même côté, d'une frappe tendue à mi-hauteur. Au coup de sifflet final, malgré un match qui s'était avéré plutôt chaotique en terme de jeu, le contrat était rempli et Ferguson avait de quoi être satisfait.

Le bilan :

Cette victoire reste un profond soulagement, puisque nous passons devant Bâle (défait 0-2 par Benfica) au classement, à l'aube de recevoir ces mêmes roumains à Old Trafford. A défaut d'être lancés dans le jeu en Champions League, nous sommes lancés comptablement, et c'est bien cela qui est primordial.

Le jeu, nous aurons le temps d'y repenser, et ce dès dimanche prochain, avec la réception des Citizens. Si ce déplacement a permis de faire le point sur la forme de l'effectif, nul doute qu'il faudra montrer un tout autre visage devant notre public pour espérer reprendre le commandement de la Premier League.

Les groupes :

Galati : Grahovac, Salageanu, Perendija, Costin, Rapa, Filip, Giurgiu, Neagu (Pena, 72'), Frunza (Ilie, 83'), Punosevac (Viglianti, 87'), Antal.
United : Lindegaard, Smalling, Vidic, Fabio (Jones, 76'), Evra, Carrick, Anderson, Valencia (Evans, 71'), Nani, Rooney, Hernandez.

Les buteurs :

United : Rooney (64', 90').

Les cartons :

Jaunes : Rapa (Galati, 52'), Carrick (United, 54'), Neagu (Galati, 62'), Costin (Galati, 64'), Giurgiu (Galati, 81').
Rouges : Vidic (United, 66'), Perendija (Galati, 89').

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