La Bataille de Manchester : Les Défenses

Lundi soir se produira l'acte final qui va clôturer une saison de tous les rebondissements pour les deux Manchester. Match de la ville, match de l'honneur, match de l'histoire et surtout match du titre, le derby entre City et United s'annonce plus tendu que jamais. Il sera l'occasion d'opposer les deux meilleures équipes du championnat cette saison. Premier duel de la ville : les défenses.


29 octobre 2011. Pour les supporters de City, c'était le jour J. Pour ceux de United, le jour sans. City humilie United sur ses terres, avec une véritable correction et 6 buts dans la musette. "C'est la passation de pouvoir de la ville de Manchester, et même de toute l'Angleterre !" s'écrient alors les commentateurs les plus impulsifs. Les Bleus Ciel sont au paradis, les Diables Rouges en enfer, tout semble être dans l'ordre des choses. Mais cet ordre va être à nouveau bouleversé, City va progressivement retomber de son paradis, et United remonter de son enfer.

Et le 11 mars 2012, United prend les commandes du championnat après une victoire 2-0 sur West Browmich Albion, tandis que City tombe à Swansea. Il y a quelques semaines de cela, United présentait 8 longueurs d'avance sur son frère ennemi et dauphin. "United reprend son dû : le trône d'Angleterre. Le championnat est remporté !" s'exclament alors les commentateurs les plus impulsifs. Que nenni. A l'aube du choc qui passionne toute l'Angleterre, et après quelques contre-performances face à Wigan et Everton, United ne présente plus que 3 points sur City, et une moins bonne différence de buts. Le décor est placé. Chaque équipe s'apprête à livrer une dure bataille dans tous les secteurs de jeu.

Aujourd'hui : les défenses. Un secteur de jeu dans lequel City a montré de fulgurants progrès. Et dans lequel United a, pendant très longtemps cette saison, montré une inquiétante fébrilité. Et pour cause, City est, avec 27 buts encaissés, la meilleure défense du Royaume, devant United et ses 32 buts. C'est bien au niveau des défenses que ces deux équipes se départagent en terme de différence de buts. Car elles sont à un but près la même réussite offensive (87 buts pour City, 86 pour United). Il y a fort à parier que ce duel se jouera sur la rigueur défensive des deux opposants. Pour représenter le renouveau de la défense des Red Devils, j'ai choisi David De Gea et Jonny Evans. Pour représenter la défense maîtresse des Skyblues, j'ai retenu Joe Hart et Vincent Kompany. Le duel des défenses est lancé !

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DAVID DE GEA :

Présenter De Gea comme un rempart n'a pas toujours été une évidente comparaison cette saison. Entre un début d'exercice en dent de scie, oscillant entre la parade exceptionnelle et la faute calamiteuse, un hiver traumatisant qui l'a vu être écarté au profit de Lindegaard, et un printemps de l'éclosion au cours duquel il s'est sensiblement imposé dans les cages de United, la saison du jeune Espagnol a été assez tourmentée.

Mais au jour d'aujourd'hui, David n'est plus le boulet qui entravait la marche de United vers le titre. Mieux : c'est devenu l’un des points forts de l'équipe, la sauvant à de nombreuses reprises par des arrêts venus d'ailleurs. Entre des réflexes extraordinaires et une agilité féline, entre une confiance retrouvée et un statut qui commence à s'imposer dans sa défense, De Gea a tout ce qu'il faut pour ne pas revivre le cauchemar du match aller, au cours duquel il était le malheureux qui aura dû ramasser le ballon dans ses filets à 6 reprises. Fini les matchs calvaires pour le gardien à la houppette, David n'hésitera pas à s'employer pour écœurer les attaquants adverses. Il ne souhaite pas repartir de l'Etihad avec 6 ballons au fond de son but. Tant mieux, nous non plus !

JOE HART :

Face à lui, Joe Hart. Facile de présenter le gardien qui a mis d'accord toute l'Angleterre. Hart s'est naturellement imposé cette saison comme le meilleur gardien du Royaume, et comme l'un des tous meilleurs de la planète. Une régularité effarante, des arrêts impressionnants, une influence évidente au sein de sa défense, Hart n'est certainement pas étranger aux bonnes performances défensives affichées par City cette saison. Avec 15 clean sheets en championnat à son compteur, l'Anglais est un sérieux concurrent au Gant d'or du championnat. De Gea en est lui à 11 matchs sans buts encaissés. Soutenu par ses supporters, protégé par sa défense, le numéro 25 des Citizens constituera un ultime rempart qui ne sera pas évident de tromper. Mais bon, rassurons-nous en nous disant que les bicyclettes de Rooney dans la lulu, il ne va pas les chercher. Wayne sait ce qu'il lui reste à faire...

VERDICT :

Hart a été beaucoup plus régulier que De Gea cette saison, et même si l'Espagnol a flambé ces derniers mois, c'est bien l'Anglais qui figure dans l'équipe type de la Premier League. Il bénéficie d'une expérience, d'une aura et d'un statut international qui ne sont encore qu'au stade embryonnaire chez De Gea. Mais ça viendra, très vite même. Pour l'heure, avantage City pour les gardiens.

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JONNY EVANS :

Jonny Evans, patron de la défense ? Ce qui était autrefois une blague est aujourd'hui une réalité, pour notre plus grand bonheur. Au sein d'une défense orpheline de Vidic, une défense ne pouvant pas se reposer sur un Ferdinand vieillissant, ni sur des Jones et Smalling encore un peu tendres, il fallait un patron, un meneur, un homme fort et fiable. Tout ce que, à priori, Evans ne semble pas incarner. Et pourtant.

Le Nord Irlandais a enchaîné les performances de haut vol cette saison, principalement depuis le début de cette année. Alliant une puissance évidente dans les airs, une rigueur défensive au marquage, et une belle qualité de relance, Evans incarne à merveille le renouveau défensif que connaît United cette saison. Ayant grandement mûri, le garçon s'impose naturellement au sein du back four mancunien, donne de la voix, se plaint et encourage. Ses excellentes performances cette saison ont été récompensées d'un but, son premier avec le club, face à Wolverhampton. Il y a quelques années, on l'aurait pourtant casé dans le train des départs, des échecs. Aucun doute là dessus, Jonny a bien grandi.

VINCENT KOMPANY :

Face à lui, Vincent Kompany. Capitaine des Skyblues, pierre angulaire de la défense, défenseur intraitable à l'influence stratosphérique, le Belge est un joueur essentiel au dispositif de Mancini, au même titre que Yaya Touré, David Silva, ou encore Sergio Agüero. Son absence récente s'est fait ressentir : depuis le retour de Kompany, City a enchaîné 1 nul face à Sunderland, une défaite face à Arsenal et 3 victoires.

Petit point commun avec Evans : tous deux ont connu un derby calamiteux cette saison en étant expulsés. Evans à Old Trafford en championnat, Kompany à l'Etihad Stadium en Cup. Le Belge incarne la maîtrise défensive de City cette saison, et nul doute qu'il aura son rôle à jouer lundi, pour faire triompher City. Ou United, s'il retourne prématurément au vestiaire comme ça a été le cas en Cup. On préférerait ça...

VERDICT :

Malgré les progrès fulgurants d'Evans cette saison, on peut considérer que Kompany, par son aura, par son charisme et par son influence, garde une avance sur le Nord Irlandais. Avantage City au niveau des patrons défensifs. M'enfin, sait-on jamais ce qui peut se passer sur un match. Un tacle de Kompany un peu litigieux sur Nani par exemple...

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