Fergie révèle des secrets de vestiaire

Fort d'une réputation certaine dans le milieu du management sportif, Sir Alex Ferguson a été invité par l'université d'Harvard pour livrer ses secrets sur une carrière à succès. Petit cours de gestion avec le "Sir"...


Au cours d'un discours sous forme de confidences de Sir Alex Ferguson sur la philosophie et la psychologie managériales, le boss d'Old Trafford s'est livré à coeur ouvert sur son approche des joueurs dans l'ère moderne.

Ferguson a notamment expliqué que dans son approche d'une rencontre, il ne se concentrait rarement sur les adversaires. " J'ai tendance à me concentrer sur un ou deux adversaires, les plus influents. Le gars qui prend les coups francs, celui qui est tout le temps sur le ballon. Celui qui exhorte tout le monde. Le reste du temps, je me concentre sur mon équipe."

Un Ferguson qui explique également l'importance de l'analyse vidéo du vendredi qui permet de détailler les "forces et les faiblesses" de l'adversaire. Le samedi, c'est une version plus courte qui est proposée aux joueurs

Fergie a parlé de sa détermination de garder sa composition secrète jusqu'à la dernière minute, un élément clé pour éviter toute rancoeur de la part des joueurs non titularisés, des valeurs clés qu'il exige, et de la manière dont il résout les problèmes.

"Pour une rencontre qui commence, par exemple, à quinze heures, on les informe à treize. Je parle, avant toute chose, aux joueurs que j'ai laissés de côté. Je le fais en privé. Ce n'est pas facile, mais je le fais avec tout le monde, c'est important. J'ai été privé d'une finale de Coupe d'Écosse en tant que joueur, donc je sais à quoi cela ressemble. J'essaie de leur donner un peu de confiance, en leur disant que ce n'est que tactique, et qu'il y a de plus gros matches à venir."

Dans ce dernier domaine, sa philosophie consiste à prendre les problèmes à bras-le-corps, ce qui se résume à une maxime simple mais percutante : "Ne jamais se coucher avec un doute." Avec cette intervention publique, la plus riche en contenu de cette dernière décennie, Fergie est sorti du silence qu'il réserve généralement au monde universitaire en se livrant à l'auditoire de la prestigieuse Harvard Business School de Boston.

Le manager écossais, qui fêtera ses 71 ans le 31 décembre, avait même donné un cours de 40 minutes au cours d'un voyage récent aux États-Unis. Analysés par l'une des plus grandes institutions au monde, ses explications sur le comportement, la détermination et l'engagement à renouer avec le sommet ont fait mouche.

Parmi les clés du succès du management, une gestion "humaine" des joueurs et leurs égos parfois hypertrophiés.

"De nos jours, les joueurs sont plus à l'abri, donc plus fragiles qu'il y a 25 ans. A une époque, j'étais très agressif. Je suis passionné et je veux gagner tout le temps. Mais aujourd'hui, avec l'âge, je me suis adouci et je peux mieux gérer les joueurs les plus fragiles."

"Vous ne devez jamais perdre le contrôle, pas quand vous avez affaire à une trentaine de professionnels de haut niveau, tous des millionnaires. S'ils se conduisent mal, vous leur imposez une sanction, mais cela reste en interne. Et si quelqu'un échappe à votre contrôle, c'est sa mort... "

"Certains managers aiment faire plaisir à leurs joueurs. Ils les laissent faire des petits jeux à l'entraînement, à 8 contre 8, ou 10 contre 10 : les joueurs adorent ça. Nous, nous considérons que les séances d'entraînement sont des occasions d'apprendre et de progresser. Les joueurs peuvent peut-être penser que c'est rébarbatif, mais ça aide à gagner. Nous leurs adressons continuellement un message simple : dans ce club, on ne fait pas de sur-place."

"Sur le terrain d'entraînement, il n'y a pas de place pour les critiques. Pour un joueur, comme pour n'importe quelle personne, il n'y a rien de plus agréable que de s'entendre dire 'Bien joué'. Ce sont les deux meilleurs mots jamais inventés dans le sport. Pas besoin d'utiliser de superlatif."

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