'Class of 92', le DVD vu et approuvé

Le DVD retrace l'histoire de cette génération 92, avec les frères Neville, Butt, Scholes, Giggs et Beckham, de leur entrée a l'Academy jusqu'à la finale de C1 de 1999. Le tout bien ficelé alternant interviews personnalisées et récits collectifs. Footix s'abstenir.


- Les surnoms des joueurs tout d'abord... Butt est 'One apart' (quelqu'un de particulier) pour sa rudesse dans le jeu malgré sa gueule de gamin. Scholes est affublé d'un très expressif 'The Ghost' (le fantôme) parce qu'il disparait toujours à la fin des entrainements pour aller manger des M&M's dans son lit. Beckham, bien entendu, est 'The Pretty Boy' (le garçon mignon) pour son goût prononcé pour la mode et sa belle gueule. Les frères Neville, parce qu'ils étaient intenables seuls ou ensembles, ont donc eu le surnom de 'Nervous Neville' (Neville Nerveux), dont un joli bruit d'abeille qui vole sur le passage de Gary.

- Quand Ferguson est arrivé a United, il a alors demandé combien il y avait de 'scouts', ces chargés de recrutement qui vont sur le terrain repérer les futurs cracks. Devant le nombre très faible d'effectif dans l'équipe chargée du recrutement, il va TRIPLER en un mois le nombre de scouts au club et ainsi avoir la possibilité de recruter des gamins et les faire signer a l'Academy.

- Gary Neville, reconnu par tous comme le moins talentueux techniquement, est salué pour son travail acharné, plus que n'importe qui d'autre autour de lui pour se mettre au niveau. Nommé capitaine de la Class of 92 dans les équipes de jeunes, il fait l'unanimité du vestiaire, déjà...

- La première victoire de cette fameuse génération fut la FA Youth Cup en mai 1992 (Giggs capitaine compte tenu de son âge, Gary prendra le relais l'année suivante). On voit des images d'un retourné acrobatique de Butt, des dribbles de Giggs et des vestiaires avec la visite de Schmeichel et Ferguson pour saluer les gamins.

- Le bizutage d'entrée en équipe pro a vu Scholes se faire enfermer dans un sèche-linge industriel et avoir une crise de panique. Pauvre petit rouquin. Beckham et toute la bande refuseront d'ailleurs de faire du bizutage aux nouveaux arrivants.

- Premier temps fort de la saison : un tour de FA Cup contre Liverpool. United perd 1-0 à 4 minutes de la fin, jusqu'à une égalisation de Yorke puis un but de Solskjaer dans les arrêts de jeu qui vont faire prendre conscience a ces jeunes joueurs d'une chose... Toujours se battre jusqu'au bout. Naissance du Fergie Time.

- Les joueurs reviennent sur les Busby Babes, le crash de Munich le 6 février 1958 et la présence très forte de Sir Matt Busby dans les couloirs d'Old Trafford. Neville le définit comme un 'Dieu' pour les jeunes, Becks se rappelant lui de l'odeur de sa pipe dans toute l'enceinte. Il est relativement facile de faire un lien entre Sir Matt Busby qui remonta l'équipe après le crash et Ferguson qui repart de zéro jusqu'à monter une machine de guerre, au mental incroyable et au palmarès impressionnant

- Anecdote sur Giggs. Il adorait sortir avec Lee Sharpe, le gros fêtard de l'effectif. Un soir, alors qu'ils se préparaient a sortir, avec deux filles dans la maison, Fergie débarque et leur passera un coup du fameux 'Hair-Dryer' qui fera de SAF une légende de Management. Depuis cette soirée, Giggs confirme qu'il ne sortait plus de peur que ça arrive de nouveau.

- Retour sur le match retour contre Arsenal en demi-finale de FA Cup. Le but d'Arsenal, le carton rouge de Keano, le penalty provoqué par Phil Neville (arrêté par Schmeichel sur Bergkamp) et le but qui fera de Giggs un des plus beaux buts que ce club ait connu. L'interception sur Vieira, Neville qui le voit partir 'avec de la grâce dans ses mouvements, comme une gazelle', le sprint de Scholes pour se démarquer, et la célébration... Scholes avoue même qu'il a voulu enlever son tee-shirt aussi mais qu'il restera bloqué au niveau du ventre...

- Phil Neville, sans doute le plus émotif des joueurs en interviews, raconte comment il a voulu développer ses passements de jambe pour améliorer son impact offensif... Pour provoquer l'hilarité de Butt, Becks et Keane en plein match, à Old Trafford contre Southampton.

- Une anecdote sur Beckham : à cette époque, tous les joueurs de United qui jouaient plus de 21 matchs avaient droit à une Honda Prelude. Pendant 6 mois, il restait bloqué a 18 matchs quand il a finalement atteint les 21. Il fonce chez Honda et donne tout son argent pour avoir des sièges en cuir, en option, donc payant... Tous les joueurs vont vouloir rentrer dans sa voiture tous les matins, parce qu'il avait la plus belle voiture...

- Scholes revient sur la finale de FA Cup contre Newcastle quelques jours avant la finale de C1. Stats personnelles : 1 passe décisive et 1 but, Homme du Match. Mais toujours cette discrétion malgré les succès. Phil Neville se rappelle qu'à n'importe quel moment du jour ou de la nuit, en dehors du terrain d'entrainement, Scholes était tout le temps dans sa chambre, rideaux fermés en train de manger des bonbons.

- A la mi-temps de la finale de C1, perdant 1-0, SAF a simplement dit 'si vous ne pouvez plus courir, si vous êtes trop fatigués, pensez au sentiment que vous aurez en passant a coté de la coupe sans la soulever'. Puis l'égalisation de Sheringham. Beckham sous tension pour réussir ses corners. Puis le but de Solskjaer et les joueurs en larmes. Ils ont fait ce qu'aucun autre club anglais n'a réussi dans l'Histoire du Football.

- En guise de conclusion, Gary Neville avance qu'on ne verra sans doute plus jamais 6 joueurs, jouant ensemble depuis leurs 15 ans jusqu'à faire un triplé historique. A l'heure où ce film a été réalisé, ces joueurs ont rassemblé 3268 matchs joués pour Manchester United, remportant 26 trophées majeurs et 428 sélections en équipe nationale.

Tony Blair, Eric Cantona, Zinedine Zidane, Mani du groupe Stone Roses et Danny Boyle. Les Guest Stars ajoutent encore un peu plus au coté dramatique du récit de cette génération qui a tout connu.

Les trop rares apparitions de SAF surprennent quand même beaucoup, lui qui a été le principal déclencheur de ce phénomène incroyable. Ce DVD est chargé d'émotions, certains passages donnent la chair de poule et on voit que les joueurs sont avant tout des gamins de classe ouvrière qui ont grandi ensemble, presque par hasard sur le toit du football européen. Scholes a l'air un peu plus détendu en ITW que dans sa carrière de footballeur et c'est bon de redécouvrir Phil Neville et Nicky Butt, dont on avait perdu un peu la trace.

Aucune version française n'est disponible, leur accent (sauf Cantona, lui c'est marrant) peut vite filer le mal de tête si on ne maitrise pas la langue, ce qui reste dommageable pour un club dont la proportion de fans étrangers reste considérable.

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