Martial : the show must go on

De nombreux media envoient Anthony Martial un peu partout en Europe cet été, mais le joueur doit continuer à penser qu'il a un futur à Old Trafford.

Il avait décidé de se battre. Quelques jours après l'arrivée d'Alexis Sanchez, le Français a produit une superbe performance en une froide après-midi d'hiver à Turf Moor. Martial a inscrit ce jour-là son troisième but en quatre matchs, et il s'agissait du cinquième dans lequel il se voyait directement impliqué depuis le Nouvel An.

Ayant relégué Marcus Rashford sur le banc, Martial était chaud comme la braise pile au bon moment, et le plan de jeu de Mourinho sur la pelouse de Burnley tournait autour de lui. Le manager avait demandé à ses joueurs de trouver Martial en position de un-contre-un contre le latéral droit adverse — et ancien Red Devil — Phil Bardsley, dès qu'ils en auraient l'occasion, après que ce dernier ait été sanctionné d'un jaune au milieu de la seconde période.

Il semblait, finalement, qu'Anthony Martial avait fait de l'aile gauche son terrain de jeu, s'attachant la confiance de Mourinho au passage, et que Sanchez irait de fait s'exprimer sur la droite, une position qui lui a permis de se faire un nom à l'Udinese il y a une éternité.

Mais Mourinho avait un plan différent en tête, et depuis qu'Alexis Sanchez s'est assis au piano le 22 janvier dernier pour chanter Glory Glory Man United, Martial n'est plus le même joueur.

Pour commencer, il a été replacé sur le côté droit de la pelouse, un côté sur lequel il a toujours peiné à impressionner. Et même lorsqu'il a eu l'occasion de revenir à gauche, on n'a pas vraiment revu ces étincelles qu'il avait réussi à produire pendant les trois premières semaines de janvier.

Avec uniquement quatre titularisations depuis fin janvier, le numéro 11 mancunien n'a pas été utilisé lors de nos deux dernières rencontres face à Swansea (2-0) et Manchester City (3-2). L'équipe a gagné sans lui. A l'inverse, ces rencontres pourraient bien être le déclic tant attendu pour Alexis Sanchez, qui a semblé commencer à atteindre le niveau qui est théoriquement le sien, et l'attaque de United dans son ensemble a paru plus équilibrée.

Cela nous force à nous demander, à huit matchs de la fin de la saison, comment Martial pourrait s'incorporer dans le onze de départ. Et inévitablement, comme chaque fois qu'il se retrouve sur le banc, les questions commencent à se poser quant à son futur au club. Cela a commencé seulement quelques mois après l'arrivée de José Mourinho à Manchester : l'agent de Martial, Philippe Lamboley, expliquait à l'époque qu'il "étudiait" l'option d'un prêt au FC Séville.

"Anthony doit m'écouter, pas son agent. Il doit m'écouter. Il doit m'écouter à l'entraînement tous les jours, à chaque fois que je fais un retour à mes joueurs pour qu'ils s'améliorent", avait riposté Mourinho.

L'été dernier, le Portugais n'avait pas manqué d'éloges pour son joueur, insistant en outre sur le fait que celui-ci était heureux au club. Mais ces derniers mois, il n'a pas fait particulièrement d'efforts pour cela, apportant de l'eau aux moulins des partisans de la guerre froide entre les deux hommes.

"Parfois, les tirs ratés relèvent du génie, et celui-ci, évidemment, est un tir raté. Je pense qu'il l'a un peu pris avec le protège-tibia."

— Après le but de la victoire de Martial contre Tottenham, le 28 octobre

"Il a marqué le même but hier à l'entraînement, mais la passe décisive était de moi, au lieu d'être de Paul. Je faisais les passes décisives pour les finisseurs. C'était une superbe passe décisive, et le même tir!"

— Après le but du 2-0 de Martial face à Stoke, le 15 janvier

"Le double raté de Martial à la dernière minute est incroyable."

— Après que Martial ait dilapidé une occasion en or lors de la défaite à Newcastle, le 11 février

Tout au long de la saison, seul Romelu Lukaku a été impliqué dans plus de buts que le Français, et ce, malgré le statut de remplaçant de ce dernier sur les semaines passées. Le Français est, en outre, un des meilleurs finisseurs naturels du club, si ce n'est le meilleur. Gareth Bale ou pas, il n'y a aucune raison pour que United accepte de le vendre.

Lors de la conférence de presse de Mourinho vendredi, la question du futur de Martial sera sans aucun doute posée. Et le Portugais sortira sans doute son argument choc, à savoir, comment la rivalité entre Martial et Rashford sur la première partie de saison a permis de tirer le meilleur de ses deux pépites.

Martial doit ressortir les gants et reprendre le combat. De la même façon qu'un Jesse Lingard a su gagner la confiance de son coach en réalisant des prestations d'excellente facture et de façon régulière cette saison, l'ancien Monégasque, que d'aucuns considèrent bien plus talentueux que son homologue formé au club, en a les capacités. S'il ne parvient pas à s'imposer, le coach pourra être blâmé, mais nous aurons toujours des regrets en nous demandant si la fin de l'histoire n'aurait pas pu être différemment gérée par le joueur lui-même.

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