United a laissé filer l'occasion de revenir à égalité de points avec Chelsea dès samedi en s'inclinant à Old Trafford face à Aston Villa, chose qui n'était plus arrivée depuis 1983.


Les Red Devils avaient reçu quelques bonnes nouvelles avant le coup d'envoi. La première était que le leader Chelsea avait concédé le nul à Stamford Bridge contre Everton, 3-3. Et la seconde était la confirmation des retours de Wes Brown et Nemanja Vidic pour venir compléter la défense qui avait du évoluer avec trois milieux de terrain à Wolfsburg en milieu de semaine, avec le succès que l'on sait.

Wayne Rooney et Ryan Giggs étaient également de retour dans le onze de départ après avoir été laissés au repos en Allemagne. Michael Owen se retrouvait sur le banc, de même que Dimitar Berbatov, Fergie choisissant de faire jouer son numéro 10 seul en pointe comme souvent ces dernières semaines.

Les premières minutes furent assez équilibrées dans la possession, mais c'est bien Manchester United qui se procurait le gros des occasions de but. Une passe parfaite de Rooney trouva Valencia à droite, avec de l'espace. Plutôt que de déborder, l'Equatorien choisit de repiquer dans l'axe, prenant son adversaire direct à contrepied et se mettant ainsi dans une excellente position de frappe. Mais il choisit plutôt de redonner le cuir à Wayne Rooney, dos au but, et l'action s'arrêta là.

Quatre minutes plus tard, le même Antonio Valencia décida cette fois, dans une position tout aussi ouverte mais à gauche, d'être moins altruiste, mais il vit le ballon enlevé par le bout du pied de Richard Dunne alors qu'il armait son tir.

United passait à la vitesse supérieure et aurait du mieux profiter d'une attaque éclair menée par Rooney, Giggs et Valencia. Les deux premiers cités combinèrent bien côté gauche pour permettre à Wayne Rooney d'avoir de l'espace dans le couloir gauche, mais le centre de notre joueur manqua de qualité alors que seul Stephen Warnock était présent dans la boite pour empêcher Antonio Valencia de profiter de l'offrande. Le même Warnock fut encore décisif quelques secondes plus tard pour empêcher Park de conclure une nouvelle action de Rooney et Giggs.

Malgré le très bon départ de United, c'est donc Villa qui parvint à trouver la faille. Agbonlahor hérita de la balle à l'entrée de la surface, dos au but, avec Wes Brown derrière lui. Il donna à Ashley Young à gauche qui se défit de Darren Fletcher pour centrer. Agbonlahor, qui s'était placé au centre pendant ce temps, s'éleva entre Vidic et Brown, coupable d'un certain laxisme sur ce coup, pour ne laisser aucune chance à Kuszczak d'une reprise de la tête de près (0-1, 20').

C'était un but contre le cours du jeu, mais évidemment Aston Villa gagna grandement en confiance après cela. Après que Friedel se soit bien détendu pour claquer en corner une frappe de Carrick qui prenait la bonne direction, après que Valencia soit passé à quelques millimètres de convertir en but le centre de Rooney qui était un poil trop enlevé, les visiteurs furent tout près de doubler leur avance après une mésentente entre Fletcher et Kuszczak.

Vidic adressa une passe en retrait pour le gardien polonais qui ne la dégagea pas au loin et donna à Fletcher à sa droite, qui ne s'y attendait visiblement pas. Agbonlahor, à l'affût, chipa le cuir et se dirigea vers le but avec Ashley Young en soutien, sans personne pour les en empêcher. Heureusement, Kuszczak avait bien anticipé sur la passe et parvint miraculeusement à se sortir de cette situation en un contre deux, plongeant sur la passe d'Agbonlahor pour la dévier suffisamment afin de permettre à la défense de dégager.

Entre temps, tout Old Trafford s'était levé lorsque Wayne Rooney s'effondra dans la surface, apparemment crocheté par Cuellar après une course superbe sur l'aile gauche. Mais au ralenti, il apparut que l'Anglais s'était rendu coupable de simulation... et en ne le voyant pas la ramener auprès de l'arbitre après avoir reçu son carton, on pouvait de toute façon imaginer que quelque chose n'allait pas.

Quelques secondes plus tard, les Reds passèrent très près de l'égalisation, une nouvelle fois. Un centre de Patrice Evra trouva Rooney dans la surface, le contrôle orienté de l'Anglais laissa Carlos Cuellar sur place, mais sa frappe puissante du gauche dans un angle compliqué vint s'écraser sur la barre transversale de Brad Friedel.

Old Trafford commença à célébrer cinq minutes plus tard en voyant le filet trembler, mais manque de chance, la tentative de Giggs, sur laquelle le gardien des Villains était battu, trouva le mauvais côté du petit filet.

C'était la dernière action du Gallois dans cette journée de Premier League, celui-ci étant remplacé par Michael Owen à la pause alors que les Mancuniens passaient d'une formation en 4-5-1 à un 4-4-2. Le dernier entrant faillit se muer en passeur décisif lorsqu'il vint à la rencontre d'un ballon donné par Valencia à la limite de la surface, côté droit. Mais sa passe en retrait ne put être reprise ni par Rooney, ni par Park, les deux étant un brin trop courts pour toucher le cuir.

Peu après, Carrick fut obligé de se dépêcher pour frapper alors qu'il se trouvait à l'entrée de la surface et taclé par trois joueurs adverses simultanément, et celle-ci passa à côté. Puis c'est Wayne Rooney qui fut au coeur de l'acion, servi par une passe à ras de terre de Valencia, mais Carlos Cuellar se jeta bien dans ses pieds pour empêcher l'action d'aller à son terme.

United se rapprochait de l'égalisation, mais la défense des visiteurs tenait bon, avec Friedel bien protégé par les quatre hommes devant lui. Le portier américain eut en fait très peu d'arrêts à faire au cours du match, tant son arrière-garde fut efficace.

En contraste avec ceci, celle des Reds paraissait hésitante et manqua d'être punie à la 65e minute, lorsque Vidic manqua son tacle sur une longue passe de Cuellar. Emile Heskey se présenta seul face à Kuszczak mais heureusement, il ne réussit pas à reprendre la balle correctement et celle-ci fila à côté. Dimitar Berbatov, entré à la place de Park, ne connut pas plus de réussite à la 74e minute, manquant sa volée sur un centre de Carrick depuis la droite.

United continuait de presser, et nous de nous dire que connaissant notre histoire, nous nous en sortirions miraculeusement avec un but dans les derniers instants... mais des carences dans la finition et une défense adverse héroïque semblaient devoir nous en empêcher. A dix minutes de la fin, Stewart Downing, sur sa ligne, sauva une reprise de la tête de Vidic consécutive à un corner alors que son gardien était battu.

Friedel fut décisif dans les dernières minutes, déviant une frappe de Berbatov en corner alors que celle-ci partait très bien. La dernière action du match vit Carrick reprendre une très bonne passe de Berbatov, à côté.

Lorsque le coup de sifflet final retentit, les célébrations commencèrent. Mais pour la première fois depuis 26 ans contre Villa au Théâtre des Rêves, elles venaient cette fois des supporters ayant fait le déplacement depuis Birmingham. Dommage.

United : Kuszczak - Fletcher, Brown, Vidic, Evra - Park (Berbatov), Giggs (Owen), Anderson (Gibson), Carrick, Valencia - Rooney.

Villa : Friedel - Young, Cuellar, Dunne, Warnock (Collins) - Young, Petrov, Milner, Downing (Reo-Coker) - Agbonlahor, Heskey (Carew).

But : Agbonlahor (20') pour Villa.

Cartons : Rooney pour United, Young pour Villa.

Spectateurs : 75 130.

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