Pour le dernier match avant la trêve internationale, l'objectif était simple, récolter les trois points pour s'assurer de préserver la place de leader au moins jusqu'à mi-octobre. Malgré une prestation décevante le contrat a été rempli. Une victoire étriquée contre un promu, qui n'a donc pas entièrement éteint tous les doutes ayant vu le jour en milieu de semaine, lors de la contre-performance face à Bâle.


A Old Trafford en ce samedi après-midi ensoleillé, les bonnes nouvelles étaient au rendez-vous, puisque nous enregistrions les retours de nos deux attaquants, Rooney et Chicharito. Nous étions donc certains de poursuivre notre marche en avant à domicile et enchaîner par la même occasion une dix-neuvième victoire consécutive dans notre jardin. Norwich était l'adversaire idéal pour se relancer de la meilleure des manières et éclipser les deux résultats nuls concédés face à Stoke et Bâle.

PREMIERE PERIODE :

Cependant, cette équipe de Norwich est plus qu'un simple promu face à qui l'on se demande juste combien de buts nous leur passerons. Sur une bonne lancée depuis deux semaines, les hommes de Paul Lambert se retrouvaient dans la première moitié de tableau avant de venir chez nous. Et s'ils réussissent un si bon début de saison c'est surtout grâce à une abnégation à toute épreuve, dont ils font preuve depuis l'ouverture du championnat.

Les premières minutes s'avéraient donc tendues, nos adversaires jouaient de manière décomplexée et mettaient en difficulté notre bloc qui avait du mal à se comprendre et à s'organiser de manière sereine. Dans l'animation nous étions hésitants et maladroits, le milieu axial mis en place avait bien du mal à apporter un peu de vitesse, et c'était alors toute l'équipe qui avait des difficultés à offrir un rythme conséquent au match.

Les initiatives d'Anderson et de Fletcher étaient bien trop timides pour inquiéter une défense intelligente, ces deux joueurs ont à nouveau réalisé un match moyen, ne parvenant pas à dynamiser le jeu de l'équipe et restant dans une forme de simplicité qui ralentissait chaque action. La présence d'un milieu dynamique manque énormément depuis la perte de Clerverley, car même si Anderson peut se montrer fulgurant sur certaines actions, il retombe depuis quelques semaines maintenant dans ses travers, à savoir l'irrégularité au cours d'un même match et l'approximation dans ses choix de passes. A côté de lui Fletcher a toujours du mal à se mettre au niveau, bien qu'il ait réalisé un match correct, son manque d'allant offensif et sa faible prise de risque l'ont finalement rendu invisible, au point d'en devenir frustrant.

Tout au long du premier acte notre jeu devenait donc de plus en plus inquiétant, les joueurs se mettant à jouer à contre-sens les uns avec les autres. C'était surtout le cas de nos deux ailiers, Park et Nani, qui n'arrivaient pas à apporter une quelconque largeur à nos offensives. Timorés dans leurs prises de balles et peu inspirés, ils ne donnaient aucune profondeur au jeu et offraient très rarement des solutions alternatives à nos milieux axiaux. Notre jeu était alors énormément concentré dans l'axe, dans l'attente d'un exploit de Wayne Rooney ou d'un appel tranchant de Chicharito. Mais même notre duo d'attaque n'était pas à la hauteur, et c'était donc sans surprises que nos seules possibilités provenaient d'erreurs adverses et de coups de pied arrêtés.

Il fallu attendre deux corners après la demi-heure de jeu pour que l'on mette un peu de pression sur Ruddy. D'abord par l'intermédiaire de Fletcher, auteur d'une Madjer qui était détournée sur sa ligne par un défenseur adverse, et ensuite sur une tête de Rooney à bout portant, qui fuyait de peu le cadre. Ces opportunités étaient bien entendu trop poussives pour que l'on inquiète réellement les canaris, et c'était finalement eux qui gagnaient en confiance au fil des minutes, sentant notre back four fébrile. Back four qui était jusque là bien secondé par Lindegaard, présent dans les buts à la place de De Gea, qui réalisait un match intéressant, malgré quelques hésitations dans les relances.

L'arbitre sifflait la mi-temps de ce match qui sonnait comme l'une, si ce n'est la pire mi-temps des mancuniens depuis le début de saison. Un manque cruel de vitesse et de percussion et une équipe de Norwich qui se montrait costaude dans l'impact et sûre de sa force, au point de s'imaginer faire chuter United dans son antre. Le public, en plus de constater le manque flagrant de pétulance dans les intentions des joueurs, craignait de voir City passait devant au classement, tant la victoire semblait difficile à aller chercher.

DEUXIEME PERIODE :

Au retour des vestiaires la donne ne changeait pas vraiment, et le match devenait encore plus incertain tant l'équipe adverse se montrait plus conquérante qu'en première période. A la manière dont se déroulait le match, nous pouvions dénoter de nombreuses similitudes avec le 3-3 acquis dans les derniers instants face aux suisses. Si nous prenions la peine d'utiliser nos latéraux, que ce soit Valencia ou Evra, pour essayer de faire la différence en attaque, cela condamnait nos deux centraux à se retrouver bien trop souvent en position délicate lors des contres, Anderson et Fletcher n'effectuant pas un travail de repli défensif assez important.

Evans était donc énormément mis en difficulté par l'imposant Morison, qui faillit à la 52ème minute donner une offrande à Hoolahan, mais le gallois vit sa passe interceptée in extremis par un tacle salvateur de Phil Jones, qui se montrait à nouveau impérial. Car si notre défense était autant aux abois, on peut aussi souligner qu'elle s'en est sortie indemne grâce au travail extraordinaire de Jones, le jeune anglais rattrapant régulièrement les manquements d'Evans et des deux latéraux.

Et c'est seulement deux minutes plus tard qu'il devait à nouveau faire face au contre lancé à vitesse supersonique par les joueurs de Norwich. Esseulé, il laissait finalement filé Pilkington, en position idéale, ce dernier frappait au but et Lindegaard était alors auteur d'un joli réflexe après que la balle fut déviée par une intervention d'Evans. A ce moment là de la partie, les visiteurs étaient les plus dangereux et nous pouvions nous estimer heureux d'avoir encore nos cages inviolées tant leurs offensives étaient dangereuses.

Le duo Hoolahan-Morison faisait vraiment du mal à notre bloc défensif, bloc qui n'en était plus vraiment un, écartelé entre des latéraux bien trop offensifs et des milieux récupérateurs apathiques. Une doublette très complémentaire entre un Hoolahan très vif et un Morison solide sur ses appuis et constamment dans la recherche du contact physique. Rapidité et puissance face auxquelles, encore une fois, seul Jones avait les armes pour répondre.

Sentant bien la situation devenir très compliquée pour les Red Devils, Ferguson opérait deux changements que je considère comme étant les tournants du match. Les rentrées de Giggs et de Welbeck en lieu et place de Nani et Hernandez (tout deux très décevants). Dès leur entrée la vapeur s'inversait totalement et nous commencions à mettre une vraie pression sur la défense, chose que nous n'avions pas réussi à faire depuis le début de la rencontre. Et pourtant, l'ouverture du score était presque à mettre à l'actif de Pilkington, qui, profitant d'une erreur énorme de Valencia, s'en allait défier Lindegaard en duel. Sa frappe frôlant le poteau, nous avions comme le sentiment d'avoir échappé au but qui aurait pu tout changer. Et dans les minutes qui suivirent, Giggs se montra décisif, faisant oublier cette frayeur en ne cessant de provoquer sur son côté gauche.

Bénéficiant d'un énième corner grâce au travail du gallois, notre numéro 11 se chargeait lui-même de le frapper. Trouvant la tête de Jones, ce dernier remettait le ballon dans le paquet, Rooney en faisait de même, se détendant de tout son corps, et c'était au terme de ces deux remises qu'Anderson concluait l'action, propulsant le cuir dans les filets d'un Ruddy désabusé. Alors que nous allions entrer dans les vingts dernière minutes de jeu, ce but faisait énormément de bien, en témoigne la joie décuplée d'un Anderson à nouveau décisif devant les cages, comme il l'est de plus en plus depuis quelques mois. Les efforts de nos adversaires n'étaient pas récompensés et l'on prenait l'avantage grâce à notre éternelle détermination, qui avait été notre marque de fabrique sur toute la saison dernière.

A la 75ème minute, un nouveau coup du sort vint sauver Lindegaard, Pilkington, encore lui, armait sa frappe à l'entrée de la surface, ballon qui était à nouveau dévié mais qui finissait sa course en s'écrasant sur le poteau, soulageant une nouvelle fois de façon miraculée les 75'000 supporters présents au stade. C'était la dernière chance du match de revenir pour les canaris, chance qui les fuyait à nouveau et qui s'était définitivement placée de notre côté. Welbeck eut même l'occasion de tuer le match, une nouvelle fois grâce à un travail de Giggs, qui jouant avec Jones, permettait à l'anglais d'adresser un centre parfait à destination de Daniel, qui reprenait le cuir du bout des crampons et manquait le cadre de quelques centimètres.

Jones montrait, à la manière d'un Smalling, toute sa polyvalence, replacé sur le côté droit après le changement tactique opéré par Ferguson (afin d'enlever à Valencia, catastrophique sur ce match, toute tâche défensive), il ne s'en montrait pas perturbé et continuait de livrer une prestation impressionnante. Si Welbeck avait eu une première fois l'opportunité de tuer le match, lorsque la seconde opportunité s'offrit à lui, il n'hésita pas une seule seconde et il la convertit, à la 87ème minute, anéantissant définitivement les espoirs adverses. Jouant un une-deux avec Park, le coréen se montra très altruiste et remit à l'anglais, qui, idéalement placé, reprenait le ballon du pied gauche et libérait tout un stade, pour ce qui était son troisième but de la semaine.

Dans les arrêts de jeu Rooney eut même l'occasion de corser un peu plus l'addition, tentant un lob osé sur Ruddy, qui frôla la barre transversale. Mais un score de trois à zéro aurait été bien trop sévère pour cette équipe de Norwich qui s'est montrée audacieuse tout au long de la rencontre. Ce n'était d'ailleurs pas une surprise que de voir un de leur joueur nommé man of the match, en la personne de Russell Martin.

Bilan :

Sûrement la prestation la plus poussive des mancuniens depuis le début de la saison, mais un résultat qui fait du bien au moral et qui résulte de cette même détermination dont nous faisons toujours preuve. Solide leader de Premier League, nous ne donnons pas le temps à nos concurrents d'espérer et nous poursuivons notre marche en avant. Il est tout de même honnête de tirer un grand coup de chapeau à Paul Lambert et son équipe, qui ont livré une prestation formidable.

Si cette dernière semaine avant la trêve fut plutôt difficile, tant physiquement que mentalement, nous avons assuré l'essentiel. Nous pouvons maintenant nous pencher sereinement sur les gros matches qui nous attendent pour la deuxième partie du mois d'octobre, à commencer par un déplacement périlleux à Anfield le 15 octobre.

Les groupes :

United : Lindegaard, Valencia, Jones, Evans, Evra, Anderson (Ferdinand, 77'), Fletcher, Nani (Giggs, 64'), Park, Rooney, Hernandez (Welbeck, 64').

Norwich : Ruddy, Tierney, Barnett, Naughton, Johnson, Fox (Crofts, 74'), Bennett (Jackson, 74'), Pilkington, R.Martin, Hoolahan, Morison (C.Martin, 85').

Les buteurs :

United : Anderson (68'), Welbeck (88').

Les cartons :

Jaunes : Welbeck (United, 71').

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