Manchester United 2-0 Manchester City : United, as de coeur

Les Red Devils ont laissé leurs tripes sur la pelouse d'Old Trafford ce dimanche soir pour nous gratifier de ce qui pourrait être notre plus belle victoire à date cette saison.

Dimanche 8 mars 2020
Premier League - J29
Manchester United
2-0
Manchester City

Manchester United (3-4-1-2) : De Gea - Lindelof, Maguire, Shaw - Williams, Fred, Matic, Wan-Bissaka - Fernandes - James, Martial.

Manchester City (4-3-3) : Ederson - Cancelo, Fernandinho, Otamendi, Zinchenko - Rodri, Gundogan, B. Silva - Sterling, Aguero, Foden.

Le 182e derby de Manchester sera donc pour Manchester United. Les Red Devils, qui étaient sans doute l'équipe parmi les deux qui avait le besoin le plus impérieux de points pour remonter au classement, ont parfois souffert, mais ont fait preuve d'une solidarité et d'une abnégation sans faille pour dégoûter leurs adversaires du jour et leur asséner deux coups bien sentis dans la nuque.

Dès le coup d'envoi, les signaux étaient au vert pour les rouges. De Bruyne, blessé, hors du groupe, c'est forcément un atout que Guardiola ne peut pas sortir de sa manche. A l'inverse, Solskjaer récupérait Harry Maguire, absent à Derby County, et en profitait pour aligner un 3-4-1-2 avec Shaw pour compléter la défense centrale, Wan-Bissaka et Williams en pistons, Fred - Matic au milieu avec donc McTominay sur le banc, et James titulaire en attaque aux côtés de Martial.

United plie, City rompt

Cela n'empêcha pas City d'être en maîtrise du jeu dès les premiers instants de la partie. Largement en possession du ballon, très présents dans le pressing pour récupérer haut le cuir, les Citizens faisaient courir leurs vis-à-vis dans le vide et se procuraient la première opportunité. Sterling butait sur De Gea après un bon travail d'Agüero pour mettre en difficulté Shaw dans notre couloir gauche (8').

Dominer n'est pas gagner, surtout quand la domination se résume à une statistique (les Sky Blues cumuleront 73% de temps de ballon à la fin de la partie). Cette frappe sera ainsi la seule pour les visiteurs en première période. Après avoir essuyé la tempête pendant 20 minutes, les locaux sortirent la tête de l'eau. James (16') et Martial (22') se montrèrent relativement dangereux, et le Français aurait dû mieux faire peu avant l'heure de jeu lorsqu'il tenta, excentré, de tromper Ederson alors qu'il avait Bruno Fernandes seul au point de penalty (27').

Sans conséquence finalement, car le duo fit parler la poudre trois minutes plus tard. Sur un coup franc qu'il obtint côté gauche, le Portugais adressa un petit ballon piqué parfait dans la course de Martial et dans le dos de la défense visiteuse, prise par surprise. Le Français ajusta parfaitement sa reprise de volée pour venir tromper Ederson le long de son premier poteau, la main molle du Brésilien ne parvenant qu'à freiner la course de la sphère (1-0, 30').

D'un seul coup, City parut sonné, et United sembla électrisé. Passes plus tranchantes, plus de présence dans les contacts, de quoi faire douter le champion d'Angleterre en titre qui devint méconnaissable en une fraction de seconde. Otamendi, qui a pris le bouillon toute la soirée, accrochait le pied de Fred dans la surface et était bien heureux de voir Mike Dean avertir le Brésilien pour simulation, quand un penalty paraissait une décision logique, surtout à l'ère du VAR (42'). La peur avait changé de camp.

Rouges de passion

Les débats s'équilibrèrent en début de second acte, et Agüero aurait pu égaliser d'entrée mais son but fut refusé pour une position de hors-jeu très limite, alors que la défense rouge semblait avoir arrêté de jouer suite au signalement de l'arbitre assistant (48'). La frayeur fut pour l'autre camp une minute plus tard, alors qu'Ederson se troua sur une passe en retrait et fut à deux doigts de voir Martial conclure, mais le reprit in extremis (49'). Guardiola lançait ses forces vives dans la bataille, notamment Jesus et Mahrez. L'Algérien fit beaucoup de bien à sa formation, sans parvenir cependant à faire suffisamment trembler notre défense pour revenir au score.

Les vingt dernières minutes furent d'ailleurs complètement à l'avantage des Citizens au niveau du jeu, comme les vingt premières, United s'accrochant à sa victoire par la plus petite des marges. Le bloc solide, solidaire, des Red Devils sera la clé déterminante de ce match. En préservant une clean sheet, la huitième des dix derniers matchs, face à la meilleure attaque d'Angleterre, United a fait le plus gros du travail. Les prestations ce dimanche de Maguire, Shaw, Wan-Bissaka et Williams, mais aussi celles du duo Fred - Matic, intouchable, ont été majuscules. Alors qu'un retour des Citizens dans le money time restait une possibilité, cela aurait été dommage de voir tout cet excellent travail jeté aux oubliettes.

Ce ne fut heureusement pas le cas. A l'inverse des joueurs cités au-dessus, Ederson Moraes aura sans doute envie de très rapidement oublier ce derby. Sur une dernière incursion mancunienne côté gauche, une passe trop longue de Fred après un bon relais avec Ighalo, le portier des Sky Blues envoya une dernière relance à la main un peu à l'aveuglette. Il n'en fallait pas plus à Scott McTominay, entré un quart d'heure plus tôt, pour se faire plaisir à trente mètres, laissant le Brésilien désemparé avant d'aller embrasser l'écusson face à Stretford End (2-0, 90'+6). Old Trafford, qui avait chanté comme rarement cette saison, pouvait exploser. En s'adjugeant trois victoires face au technicien catalan cette saison, Ole Gunnardiola Solskjaer, dont la composition en 3-4-1-2 pouvait laisser sceptique au premier abord, nous remet plus que jamais dans la course à l'Europe. Et avec le capital confiance engrangé, United peut faire de très belles choses en cette fin de saison.

Prochain match : LASK

Manchester United poursuivra son parcours européen avec un huitième de finale aller de Ligue Europa à suivre, jeudi 12 mars. Le coup d'envoi sera donné au Linzer Stadion à 18h55 CET.

Pour en savoir plus sur notre adversaire, retrouvez notre article sur le sujet.

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