Manchester United 1-3 Paris SG : Paris pas magique, mais Paris vainqueur

Le Paris Saint-Germain s'est imposé à Old Trafford ce mercredi soir, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la victoire leur a presque été offerte sur un plateau par des Mancuniens pas exempts de tout reproche, à plus d'un titre.

Mercredi 2 décembre 2020
UEFA Champions League - J5

Manchester United : De Gea, Telles, Maguire, Lindelöf, Wan-Bissaka (Ighalo 89'), Fred, McTominay, Fernandes, Martial (van de Beek 79'), Cavani (Greenwood 79'), Rashford (Pogba 74').

Paris Saint-Germain : Navas, Florenzi (Kehrer 79'), Marquinhos, Diallo (Gueye 89'), Kimpembe, Verratti (Rafinha 79'), Danilo, Paredes (Herrera 64'), Neymar, Mbappe, Kean (Bakker 64').

Arbitre central : Daniele Orsato (Italie). Assistants : Alessandro Giallatini (Italie), Fabiano Preti (Italie). Quatrième arbitre : Daniele Doveri (Italie). VAR : Marco Guida (Italie). Assistant au VAR : Marco Di Bello (Italie).

Buts : Rashford (32' ← Wan-Bissaka) pour Manchester United ; Neymar (6', 90'+1), Marquinhos (69') pour Paris Saint-Germain.

Avec cette défaite, United passe à la seconde place du groupe. Les Red Devils ont le même nombre de points que les Parisiens, mais la différence de buts particulière entre les deux formations (2-1, 1-3) est à l'avantage des champions de France. Et Leipzig, vainqueur de Basaksehir ce soir, compte également 9 points, ce qui signifie que la dernière affiche, à Leipzig mardi 8 décembre, est un match potentiellement à élimination directe pour les deux équipes : les Allemands ont besoin de s'imposer pour passer.

Neymar d'entrée, Fred sur le fil du rasoir

Ce match est une vraie frustration, à plus d'un titre. Dès le début de rencontre, Manchester United a été dépassé, et n'a pas vu le ballon pendant les vingt premières minutes. Le PSG ne s'est pas fait prier pour ouvrir le score d'entrée. Sur une frappe de Mbappé contrée par la défense centrale rouge, Neymar, plus prompt que les autres à suivre le ballon, trompe De Gea dans un angle fermé (6', 0-1). Les offensives se succèdent devant Stretford End. Florenzi force un arrêt de De Gea (10') et ses nombreux centres depuis la droite sont souvent proches d'être repris par les attaquants parisiens, Neymar en tête. Le Brésilien a été ce soir l'attaquant le plus en vue pour Paris, Mbappé et Kean ne laissant pas une marque indélébile sur le match.

United fait son retour dans la rencontre de façon progressive, alors que les visiteurs baissent le pied, mais manquent d'être réduits à dix dès la 22e minute lorsque Paredes et Fred se chauffent et que le Brésilien pousse de la tête le crâne de son vis-à-vis. L'Argentin, comme foudroyé, tombe au sol dans la douleur, et on en vient à se demander comment la pluie tombant sur Old Trafford pendant l'échauffement n'a pas suffi à le mettre KO. Daniele Orsato, après consultation du VAR, sanctionne notre joueur d'un jaune mérité : même si on a déjà vu donner des cartons rouges donnés pour moins que ça, il y a un moment où il faut savoir saluer l'intelligence d'un arbitre qui a bien vu qu'il n'y avait rien de particulièrement dangereux ou violent dans l'attitude du Brésilien. Paredes aurait d'ailleurs mérité un jaune par la même occasion pour son côté truqueur.

Fred a plus de chance peu avant la pause lorsque sur un duel avec le même Paredes, il applique une bonne semelle sur le pied de celui-ci. L'arbitre italien juge que la faute est dans l'excès d'engagement sur le tacle du milieu parisien, donnant un sursis à notre numéro 17, sursis dont on verra par la suite qu'il ne profitera que temporairement. Entre temps, Marcus Rashford s'est chargé de remettre les deux équipes à égalité : sur une première frappe de Martial repoussée par Navas, Wan-Bissaka, côté droit, sert l'Anglais dans l'axe en première intention, lequel voit sa frappe déviée par Danilo prendre le portier costaricien à contrepied (1-1, 33').

Martial, le loupé qui coûte cher

1-1 à la pause donc, Manchester United toujours à onze contre dix, et on espère alors que Fred sera remplacé avant de commettre l'irréparable, alors que Pogba, Matic et van de Beek, notamment, sont sur le banc. Aucun changement à la pause cela dit, et malgré nos craintes, le début de la première mi-temps se révèle totalement à l'avantage des Red Devils, qui auraient dû prendre l'avantage dès le début de celle-ci sans un loupé étonnant d'Anthony Martial.

Sur une attaque parfaitement menée, en situation de surnombre, Rashford bascule le jeu vers notre numéro 9 dans l'axe, légèrement excentré à gauche, à dix mètres du but alors que Keylor Navas rétropédale désespérément. L'attaquant français envoie sa frappe au-dessus du cadre, et on a probablement été des milliers à se prendre la tête dans les mains à ce moment précis qui aurait dû faire basculer la partie (50').

Car sur ce premier quart d'heure, Paris a été complètement largué, aux fraises, créant un déchet incalculable, laissant des espaces abyssaux et paraissant en grande difficulté physique. Une nouvelle offensive lancée par Martial trouve Cavani à 18 mètres, qui voit son magnifique lob frapper la barre de Navas avant de ressortir, Martial ne parvenant pas à concrétiser la remise parfaite de Bruno dans la foulée (57'). On sait alors qu'un point suffit à voir les huitièmes de finale, mais voilà que trois points semblent nous tendre les bras, tant le PSG est en PLS. Thomas Tuchel, souvent décrié, va alors effectuer son coaching en sortant Paredes et Kean pour Herrera et Bakker, et prendre définitivement la main sur le match.

Le vent a tourné

Une première tête sur la barre de Marquinhos aurait dû nous faire comprendre que le vent avait tourné (64'), mais la foudre s'est de toute façon abattue assez rapidement derrière. Un énorme arrêt de De Gea devant Bakker (68') provoque un corner : le renvoi mou de la défense est renvoyé dans la boîte aux dix-huit mètres, et un Marquinhos couvert par deux joueurs n'a plus qu'à tendre le pied aux six mètres pour conclure (1-2, 69'). Une minute plus tard, Fred commet l'irréparable avec un tacle appuyé sur Herrera, prenant le ballon mais un peu trop le joueur au goût de Daniele Orsato : les théoriciens du complot anti-Paris peuvent retourner se coucher en même temps que le milieu brésilien rentre au vestiaire suite à sa seconde biscotte du soir (70').

Comment revenir à 10 contre 11 ? Ce n'est pas le coaching très (trop ?) tardif d'Ole Solskjaer qui va aider, le Norvégien effectuant le premier de ses cinq changements à la 74' alors que Paris souffrait comme jamais un quart d'heure plus tôt, et que Fred aurait sans doute pu être sorti avant également. Entrés pour un quart d'heure (Pogba), dix minutes (van de Beek, Greenwood) ou une seule (Ighalo), nos subs n'auront aucun impact sur la partie, au contraire de ceux lancés par Tuchel. Mbappé rate le break sur un deux contre deux à la 89e, mais qu'à cela ne tienne : au bout du bout, sur un ultime contre, Rafinha trouve Neymar seul aux six mètres qui se fait plaisir une nouvelle fois (1-3, 90'+1).

Désespérant, tant il semblait y avoir la place. Paris n'a franchement pas été brillant, en dehors de Neymar, Verratti et Marquinhos, très loin de leur niveau de la saison passée dans cette même compétition. Les joueurs adverses ont, comme trop souvent, été insupportables dans leur capacité à exagérer les contacts ou à pleurnicher auprès de l'arbitre. En ce sens, ils n'ont malheureusement pas aidé à améliorer leur réputation. Mais ce soir, il faut admettre que face à une équipe mancunienne peut-être encore plus paumée et inoffensive devant, ils ont su tirer leur épingle du jeu. Bravo à eux, et tant pis pour nous.

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